Test Ogso Couturier 100 UL NEO 2021

2 tests Ogso Couturier 100 UL NEO.

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Note moyenne : 8,5/10
skijeff68

Une belle (et solide) découverte !

Ogso Couturier  100 UL NEO
Avis sélectionné
Profil du testeur : 36 ans | 1,80m | 88kg | Expert | Pfastatt
Taille testée : 178
Acheté : en ligne
Conditions du test : Toutes les conditions qu'on retrouve en rando!

Points forts

-Rapport poids/comportement très bon
-Toucher de neige
-Relativement polyvalent malgré le programme initial
-Belle construction

Points faibles

-Glisse pas terrible
-Spatule qui manque un poil de hauteur et avec un peu trop de taper

Intro :

Pas beaucoup de retours sur les skis de cette marque à la gamme pourtant bien fournie plutôt orientée freeride et rando.

Souhaitant remplacer mes vieux Scott Rock Air poncés jusqu’à la moëlle et dont le cambre a fini par s’inverser (RIP), j’avais plusieurs modèles dans le viseur mais c’est finalement sur le Ogso Couturier que mon dévolu s’est jeté. Pandémie oblige, impossible de tester avant achat malheureusement.

Je tente donc le pari et fais chauffer la carte bleue!


La gamme :

Avant de rentrer dans les détails façon Blister Gear Review, il est intéressant de mentionner qu’Ogso propose 2 constructions (classique et rando) et 2 cambres différents (« super rocker » et « neoteric camber »), ce qui nous donne finalement 4 versions différentes par largeur.

Par exemple, dans la gamme des « 100 », on retrouve les skis suivants :

Construction rando (paulownia/carbone) :

Schwartzor: Super rocker (rocker avant et arrière prononcés)

Couturier : Neoteric camber (spatule plus basse et léger rocker, talon plat).


Construction classique (peuplier/fibre de verre)

Diable : Super rocker (rocker avant et arrière prononcés)

Marinelli: Neoteric camber (spatule plus basse et léger rocker, talon plat).


Enfin, les côtes du ski varient également selon la taille pour chaque modèle. Ça fait beaucoup de choix tout ça !

Si je ne suis pas clair, tout est expliqué sur leur site internet. Celui-ci est très bien documenté et on retrouve vraiment toutes les caractéristiques des skis (ça change), les plus chiants méticuleux d’entre nous apprécieront. On a donc toutes les informations nécessaires pour se faire une première idée du ski sans avoir l’impression de jouer à la roulette russe avec un pistolet automatique avant d’acheter sur internet. Oui car il n’y a hélas pas beaucoup de magasins qui proposent ces skis…


L’Ogso Couturier, les chiffres !

Pour la version 178cm du Couturier 100, Ogso indique :

Longueur : 178cm

Poids : 1450g

Cotes : 135-104-120 mm

Rayon : 18m

Longueur spatule : 320mm

Longueur talon : 120mm

Cambre : 5mm

Hauteur spatule : 58mm

Hauteur talon : 18mm

Flex : Pro Flex


Vu que je suis joueur et que j’aime bien les chiffres, j’ai sorti mon mètre, mon pied à coulisse, ma balance et mon compteur Geiger. Après vérification, on a donc :

Longueur développée : 178,2cm

Poids : 1508 et 1525g

Cotes : 135,2-103.5-119 mm

Longueur spatule : 320mm

Longueur talon : 120mm

Cambre : 7mm

Hauteur spatule (décambré) : 56mm

Hauteur talon (décambré) : 18mm

Flex : Pro flex raide !


Niveau poids, malgré la différence papier/réalité, on reste dans la norme pour un ski de ce gabarit et à programme identique. Si on considère les performances générales du ski, c’est même plutôt une sacrée prouesse mais j’y reviendrai après.


Impression générale :

Le ski est globalement bien fini, la construction inspire confiance. Les carres sont bien épaisses (2mm) et font tout le tour de la spatule. En talon, on retrouve un insert plastique/caoutchouc. Le topsheet est en relief, ce qui donne un effet visuel sympa même si je trouve que celui-ci a un peu tendance à retenir la neige. Enfin, même si c’est une affaire de goût, le design et les coloris sont réussis.


Montage et conditions du test :

Fixations ATK FR14 +chaussures Zero G pro Tour.

Une bonne vingtaine de sorties dans toutes les conditions : de la poudre de rêve à la vieille tôle qui te secoue le cocotier.

Remarque sur le perçage : il est recommandé de placer le milieu de la chaussure à 775mm du talon. Pris par le temps, je n’ai pas fait attention à ce détail et me suis basé sur ce que je croyais être des repères pour le midsole mais qui ne correspondent finalement à rien, pourtant c’est clairement indiqué sur la fiche technique du site Ogso. Le mal était fait quand je m’en suis rendu compte donc obligé de repercer. Rien ne sert de percer trop vite, il faut mesurer à temps !

Après rectification, je suis à 770mm du talon et la position convient bien, c’est cohérent.

Des chiffres et des lettres, c’est chouette mais place au test maintenant !


Comment ça grimpe ?

Rien à signaler de particulier à la montée. Suffisamment légers pour envisager des randos correctes si les fixations sont en adéquation (de 1000 à 2000D+ selon la forme du gaillard et du repas de la veille). Le rapport poids/largeur est excellent.

D’ailleurs, au vu du programme, il est préférable de les monter avec une vraie fix de rando assez légère mais solide plutôt qu’une hybride du style Shift ou Kingpin.

La spatule est assez basse et a tendance, des fois, à rester un peu trop sous la neige durant l’ascension. Cette remarque est surtout valable quand on fait la première trace dans la poudre :)

Le cambre prononcé associé à des lignes de cotes sans excès participent à la bonne tenue des skis sur les portions plus dures et en dévers.


Et quand la pente s’inverse ?

Poudre:

Pas besoin de préciser que ça marche très bien dans ces conditions. D’autant plus qu’on a eu un bel hiver (en terme de neige, je précise), ce qui m’a permis de le confirmer à plusieurs reprises.

Le ski dégeauge bien mais, à mon avis, ses performances dans la belle neige pourraient être encore meilleures si la spatule était un poil plus haute (ou moins rigide pour améliorer la déformation) et avec moins de taper. 56mm pour 104mm au patin, c’est un peu light je trouve.

Néanmoins, le ski est vivant, maniable et a de la réserve quand il s’agit d’aller plus vite mais…honnêtement, quand on s’enfile 1500m de dénivelé, on a plutôt tendance à vouloir en profiter/savourer un maximum et à faire plus de virages qu’avec un ski de freeride classique non ? Dans tous les cas, le ski répond présent même s’il nécessite un minimum de vitesse pour s’exprimer pleinement.

Trafolle:

Le ski est solide, il ne se fait pas malmener dans les neiges travaillées et trafolées. Il filtre bien le terrain, le toucher de neige est très bon pour un ski de rando de ce poids. Dans ce type de neige, c’est donc en toute confiance qu’on traverse les champs de mine tant que la neige est fraiche et souple.

Encore une fois, je suis convaincu qu’une spatule un poil plus haute (environ 10-15mm de plus) et avec moins de taper améliorerait également les performances du ski dans ces conditions, renforçant ainsi son côté bulldozer.

Dans la trafole regelée, forcément, un ski plus lourd s’en sortira mieux mais là encore, le Couturier dispose d’une étonnante capacité d’absorption au vu de son poids contenu et cela permet de limiter la casse quand la neige est pourrie. A noter également que, contrairement à d’autres skis de la même catégorie, celui-ci ne renvoit pas une sensation de « ski sec » comme c’est souvent le cas avec les skis light. Un bon point !

Piste:

Rien de tel que quelques pistes pour se rendre compte du comportement d’un ski (même si celui-ci est prévu pour la rando)! Le flex est décidément bien rigide, équilibré mais rigide (de la spatule au talon) et cela se ressent également sur la piste quand il s’agit de carver. Il préfère rester sur son rayon (moyen à long) et il ne faut pas se fier aux 18m (théoriques) indiqués sur le top sheet. De par sa rigidité, il faudra de la vitesse et appuyer fort sur les languettes pour le faire tourner plus court. Avec son taper prononcé combiné à une certaine rigidité, la spatule est un peu absente lorsqu’il s’agit d’enclencher un virage. A défaut d’être incisive, elle a néanmoins le mérite de faciliter le pivot du ski et le rend agréable dans les champs de bosses et autres passages plus étroits ou le dérapage est de mise.

Je m’attendais à une belle relance au talon mais finalement…non. Il ne faut pas le voir comme un défaut car il est présent et assure la stabilité nécessaire pour lâcher les chevaux. Il reste d’ailleurs relativement tolérant (dans la limite du raisonnable, ça reste un ski de rando).

Enfin, grâce à son cambre relativement haut et sa rigidité, l’accroche est vraiment très bonne quand la neige est plus dure.

Au final, j’ai très vite été en confiance sur ces skis et me suis surpris à tracer la piste de la même façon qu’avec des skis plus lourds avant de me rappeler que j’avais un ski à 1500g à chaque pied…bluffant !

Divers :

Petite remarque concernant la semelle, la glisse n’est pas extraordinaire voire même plutôt mauvaise. Pour une glisse correcte, j’ai dû la farter bien plus fréquemment que sur mes autres skis. Pour faire simple : une sortie=un fartage, chose que je n’ai pas besoin de faire avec mes autres skis. Pourtant, celle-ci provient de chez Isosport, semble plutôt haut de gamme si on se fie à la fiche technique du fabricant et prévue pour un usage race (d’où la nécessité de farter régulièrement peut être ?). A voir si une structuration peut améliorer la glisse mais bon, c’est quand même bien dommage.

Sinon, il est trop tôt pour me prononcer sur la durée de vie des skis mais ils semblent plutôt bien supporter les différents traitements que je leur ai infligés jusqu’à présent ;).


Conclusion : pari gagné ?

Le Couturier est un ski tonique et pour l’exploiter à sa juste valeur, il demandera un peu de vitesse pour qu’il s’exprime pleinement mais les performances sont clairement au rendez-vous. Sans être élitiste pour autant, il reste largement accessible si on aime les skis qui privilégient la performance au côté ludique. Il serait intéressant de le comparer au Schwartzor qui semble plus souple et accessible (pas testé).

Si je devais le comparer à un autre ski, c’est sans hésiter au Majesty Supernova SL qu’il me fait penser. Shape identique et tout aussi polyvalent mais là où le Majesty est plus souple et donc plus accessible, le Couturier est plus rigide, plus exigeant mais aussi plus performant et les limites semblent bien loin. A conseiller aux skieurs à bon gabarit, ce qui me convient bien vu que je suis plus proche du sumo randonneur que du cafiste avec mes 88 kilos de muscle et de gras) mais également aux skieurs plus légers qui aiment attaquer.

Me concernant, il remplit parfaitement le cahier des charges que je m’étais fixé et ne regrette absolument pas mon achat. En prenant la taille supérieure, le Couturier pourrait même être envisagé comme un « one ski quiver » tant ses performances globales sont à la hauteur. Tout dépendra de votre programme au final ! Bref, un super ski pas loin du sans faute si on met de côté la spatule et la glisse qui pourraient être améliorées. 

Pour qui ?

Skieur tonique, de bon niveau à expert.

Commentaires

Un commentaire

glimm Ça c'est du test argumenté! Certains essayeurs "pro" seraient bien inspirés d'en faire autant!
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