Test Black Crows Captis 2019

Présenté dans la gamme all mountain de chez Black crows, ce ski présente une largeur au patin intermédiaire de 90 qui me semblait appropriée pour une utilisation mixte piste/hors de piste pour les journées ordinaires sans grosse poudreuse. Le flex modéré, avec un noyau en bois sans ajout de métal, et le double rocker promettaient un caractère joueur et tolérant. Assurément pas une machine de guerre mais plutôt un couteau suisse passe-partout. Achetés en 171 cm et montés avec des marker squire vu mon gabarit léger (166 cm pour 60 kg), c'est largement suffisant.

A l'usage, le ski s'est révélé très plaisant.

Sur piste, le ski tient bien les conduites coupées, jusqu'à des vitesses relativement élevées, y compris sur le dur bien damé. Etonnant de ce point de vue. On peut appuyer dessus, il ne sature qu'à haute vitesse au-delà laquelle la spatule et le talon finiront par vibrer et fuir sous les appuis. Mais faut bien y aller. Le passage de carre à carre se fait rapidement. L'entrée en courbe est facile et ne nécessite pas d'effort. Du fait de sa structure, il se déforme facilement, tel un arc en bois souple, et fait preuve d'un joli rebond popé avec une belle amplitude mais sans excès. En sortie de courbe, il renvoie donc efficacement mais pardonne finalement beaucoup. Un très agréable toucher de neige soyeux et des skis qui se pilotent en souplesse. La souplesse en spatule est notamment très agréable dans les champs de bosses qui s'avalent en mode chaloupé pour peu que l'on soit bien fléchi et bien actif sur ses deux pieds pour s'adapter au mouvement du terrain. Au passage de la conduite glissée à dérapée, le ski reste stable. Evidemment, au plus la neige sera souple, au plus il sera à l'aise. Le kif, ce sera dans la soupe de printemps. Le matin sur neige béton fraisée, les rockers et la structure du ski se feront plus handicapantes mais le ski restera sain pour peu que l'on ne lui rentre pas dedans comme une brute.

En hors piste trafollé/crouté, si sa structure légère pourrait laisser craindre le pire, le ski fait preuve d'une belle adaptabilité du fait de sa facilité de conduite. On ne passe pas sur les traces pour écraser le terrain, on passe entre les traces et les paquets de neige en utilisant le pop naturel du ski. Faut être juste bien actif sur ses jambes pour s'adapter. 

En poudre, je n'ai pas vraiment testé puisque malheureusement... y'en avait pas. J'ai quand même trouvé un peu de neige légère (sur fond dur) entre St Gervais et Megève sous le Mont Jol. Et ca passait franchement pas mal. Mais avec cette largeur de patin, faudra pas s'attendre à des miracles au-delà des 20-30 cm de neige fraiche je pense, même si les rockers doivent permettre d'envisager du bon pivot à vitesse faible/moyenne.

A souligner que le ski est particulièrement à l'aise en switch et sur les sauts en bord de piste, du fait de son shape lorgnant vers un ski freestyle et de son pop. J'imagine qu'il est tout à fait utilisable en freestyle, mais ce n'est pas vraiment mon terrain d'expression.