Les skis bio de Tardy

Arrivé au ski sur le tard (à l'âge de 45 ans, mieux vaut Tardy que jamais), il s'est pris de passion pour ces planches de bois qui glissent et il n'arrête pas. Volubile, passionné, il me sort des skis de toutes les tailles et de toutes les longueurs qu'il pose sur sa ponçeuse. On y trouve toutes les facettes du ski : slalom, géant, descente, KL (ses skis ont dépassé les 200 km/h), freeride, freestyle, télémark, cambres inversés (qu'il a essayé aux Arcs cet hiver : "tu es comme sur l'eau"), skis de fond et snowboard alpin.

Des modèles très différents dans leurs formes (Jean-Louis s'est lâché sur le modèle freestyle avec spatule carrée) mais avec une constante : ils sentent la sciure et ils en ont dans le coffre. Un coup de flex à la main prouve que c'est du costaud. Il fabrique environ 200 paires par an lui-même, par plaisir, et les vend 370 euros. Ça, c'est pour la neige, car Jean-Louis Tardy fabrique aussi des véhicules pour glisser sur l'eau, des dériveurs de conception maison, en bois évidemment.

Les skis Tardy nous ramènent aussi aux origines du ski, quand les premiers fabricants étaient tous menuisiers (Rossignol, Dynamic, Völkl, Duret, etc...). Leur savoir-faire dans le bois étant indispensable à la fabrication des skis. Tardy utilise la technique inventée dès 39 (un brevet Rossignol) : la technique du lamellé-collé qui résolvait les problèmes du ski en bois massif. Les fabricants vont ensuite incorporer d'autres matériaux (métal dans les années 50, fibre de verre dans les années 60, mousse de polyuréthane dans les années 70, kevlar dans les années 80). Tardy, lui, colle toujours ses trois lames de bois différents, d'épaisseurs variables, l'une sur l'autre. 100% bois et ça skie mieux que bien !