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Enak Gavaggio en Alaska

15 jours de tournage en Alaska, 9 runs et une séquence démentielle de 3mn30 dans la vidéo Enjoy de Rage films. Maîtrise des spines alaskaïennes, front flips en impro et lincolns stratosphériques, Enak Gavaggio fait le malin chez les ricains. Il nous livre ses impressions de tournage.

article Freeride

Ils sont peu nombreux, ces riders qui font tellement partie du paysage du ski qu'on sait qu'ils ne nous surprendrons plus et qui, soudain, nous mettent une grosse claque. Enak Gavaggio, freerider, skierxman et base jumper de son état, est de ceux-là. Invité sur le tournage de Enjoy en Alaska, il a envoyé 9 runs de fou pour un segment puissant.

La poudre, le freeride, il en rêvait depuis des saisons passées à ferrailler sur les parcours de skicross, à travailler sa glisse, à jouer des coudes dans le pack de glisseurs énervés et à décrocher des médailles aux X Games (dont une bronze en janvier dernier). L'ancien cancre Enak voulait quitter la classe et s'évader dans la poudre. "J'étais tellement bien, content de ma saison de skierx, je pouvais enfin partir en Alaska, super détendu. Ce qui est dur c'est d'attendre le 15 mars pour taper mes premiers virages de poudre, à l'Xtrem de Verbier et de filer en Alaska".

Et notre têtard national, sur son premier run, comme ça, envoie un front flip qui donne le ton. "J'avais envie de m'amuser. Dans ma tête, j'étais sur un gros morceau de rock à la Pearl Jam, confiant dans tout, léger et en même temps lourd sur mes appuis". Le front flip, c'est sur Sexy Spine, une ligne classique sur laquelle, bizarrement, personne n'avait posé (osé) cette figure. En arrivant au lodge, les gars en bas étaient au courant, ils ont félicité le petit frenchie. "J'étais tellement bien, j'ai tracé toutes mes lignes à l'instinct, sauf deux lincolns que j'avais prévu". Et le lincoln que tu balances sans prévenir, on croit même que tu tombes, alors que tu es perdu dans le slough, noyé dans un nuage de flocons ? "Improvisé !". Et celui où tes skis explosent à la réception ? "J'avais mal serré mes fix".

Pour bien comprendre ce qu'a réalisé Enak en huit runs, sortant d'une saison de skiercross, sur un spot qu'il ne connaît pas, il faut savoir que dans les vidéos ricaines, les skieurs reviennent régulièrement sur les mêmes pentes. "C'est assez codé. Dans la région de Haines par exemple, il y 200 lignes et les malins reviennent chaque année sur la même. La neige change, tu ne le vois pas à la vidéo. Un hiver par exemple, j'ai été très impressionné par une ligne de Hugo Harrisson à Whistler. J'ai su après qu'il l'avait ridé dix fois dans l'hiver. Tu me demandes de faire dix fois une ligne de freeride, à la fin je la défonce !".



L'histoire de cette séquence de 3mn30 commence par une invitation de Reggie Christ et Sky Pinnick pour 15 jours de tournage en Alaska. Le quatrième voyage d'Enak au pays merveilleux du freeride mais le premier avec un crew américain. "Certains Français m'avaient prévenus : un frenchie n'est pas considéré sur un tournage de ce calibre, on est utilisés pour rentabiliser l'hélico et les ricains se gardent les beaux runs. Mais depuis deux ans je traîne aux US, je me suis lié d'amitié avec pas mal de mecs et tout s'est bien passé. Le crew entier est venu me chercher à l'aéroport. D'emblée je faisais partie de l'équipe. C'était hyper pro et super relax. Le seul moment où l'on stresse, c'est quand un guide donne l'alarme, il faut être prêt en 10 mn pour filer à l'hélico".

"La neige était excellente. Au début il y en avait presque trop et avec le vent qui remontait de la vallée, je faisais trois virages et je savais plus où j'étais, j'étais obligé de ralentir dans le nuage de neige. Il faut aussi gérer le slough (prononcé sluff) de surface qui finit quand même en avalanche en bas, donc c'est pas rien, il faut skier en diagonale". Et la peur ? Il connaît Enak ? "J'étais en terrain inconnu, j'avais un peu la boule au ventre quand même. Quand tu commence à penser à la sécu, c'est chaud, dur de t'évacuer à l'hosto rapidement si tu te fais une fracture ouverte, mais ca fait partie de l'Alaska. Les pentes sont courtes, les runs font 30 à 40 secondes maximum. Si ca part, tu claques un straight et tu as des chances de t'en sortir. En France, c'est moins évident si tu es dans un couloir avec une barre en bas. J'ai eu plus peur en Europe que là bas ! Par contre c'est plus impressionnant, tu regarde la neige, tu te dis "il y a une plaque à vent là, c'est obligé, où est-ce que je m'embarque !". Et ça tient... presque tout le temps. Si ces pentes étaient dans les Alpes, tu n'irais pas, négatif !".

Pour le choix des lignes l'équipe de cadreurs n'intervenaient jamais dans les décisions des riders, ce sont eux qui s'organisaient sous la houlette de Tom Waynes et Reggie Christ, les deux pachas, les deux leaders. "Ils partent du principe que le rider est maitre. Il décide de ce qu'il veut faire, en discute avec les guides et les cameraman s'adaptent. On décidait les runs à la jumelle, ensuite on checkait sur internet le weather forecast et surtout l'isotherme. Ensuite l'hélico se pose au au pied de la face, tu jumelles ta ligne, et si tu as besoin d'aller voir de plus près, le pilote fait un stationnaire. Tu ne perds pas le temps avec l'hélico, les guides connaissent les pentes et les altitudes par coeur. Ca économise de la thune. Mais comme d'habitude, je me retrouvais en haut en me disant "eh merde, j'aurais du regarder un peu mieux". Un coup de radio : "Reggie, où est l'entrée du truc ?". Réponse : "à droite, 50 mètres, sinon tu es dans les barres". Ca c'était un truc classique avec moi".

Enak a libéré dans ces quelques runs une énergie trop longtemps contenue, une explosion de beau ski pour nous rappeller qu'il sait rider, et rider gros. "J'avais un peu l'esprit revanchard, peut-être que je voulais dire : on parle du freeride new school, peu de riders en font, alors voilà ! J'ai enfin eu la possibilité de montrer, depuis quatre ans, ce que je valais en freeride. Mais surtout, je me suis éclaté, c'était comme le freeride avec les copains, perché là-haut sans un bruit. Parfois tu attends 1/2 h au sommet, tu peux regarder les nuages, chanter une chanson, parler au soleil. J'étais bien".

Texte : Guillaume Desmurs
Vidéo : images tirées de "Enjoy" et gentiment fournies par Julbo, merci à eux.
Photos : Will Wissman
Photo en-tête : Oskar Enander

29 Commentaires

roufff belle images, belle vidéo. mais avec le temps qu'il fait chez nous sa dégoute un peu :(
 

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nnn17 c'est un extra terrestre ?
en tout cas c'est pas le même planète que le mienne !
bravo.
 

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porcinee1017 Sublimes photos, sublimes images.
Et vraiment contente de voir Enak chez les ricouz...
Go ENAK!!
 

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Totox hé bé !!
Pfffioouuu, monstrueux les lincoln...et pis la neige là bas elle est pas pareille que chez nous
 

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Albounche ses virages et ses lignes mériteraient d'être mieux mises en valeurs à mon avis, pas seulement ses lincolns
 

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Da goggle Pfiou...ca déboîte, le Tétard !!
Jolies spines, chouettes images et bonne musique !!
 

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jefflerider MAGNIFIQUE!!!!!!!!!! oua avec ça on va pouvoir allé se couché tranquillement... é faire de bo rêve. Sinon sympa le coup des skis qui explosent!!!
 

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jm74 'culé ! Connaissais pas ce côté répétition aux states, un peu glop, même si dans les vidéos ça rend bien. Reste que l'Alaska, quand même...
 

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muscle Sublime paysage, neige sompteuse, du bonheur.
Par contre, j'aurais pas aimé perdre mon ski a cette endroit
 

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Banditflex C'est trop beau, vive Enak !!
J'espère qu'il sera candidat au titre de Champion du Monde FR...
 

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Nikolas Quel délice! Sur du flamenco, c'est vraiment original et ça donne du caractère!
 

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ludo501 enak toujour aussi puissant rien a redire fait gaffe quand meme on aimerai quand meme te regarder encore quelque saison
 

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