Regards croisés sur une ville et une pratique, Helsinki et le jibbing. D'abord parce que c'est joli et ensuite parce que c?est complètement tendance !
Partons avec Carlo Turzi, notre envoyé un peu spécial au pays des téléphones portables, et suivons quelques ferrailleurs venus ici pour malmener leurs carres et écluser quelques clubs branchés...
La capitale de la Finlande, nichée sur les rivages de la baltique, se dessine comme une destination ride de choix. Des parks comme on les aime (Talma, souvenez vous et Serana, le coin des skieurs) et du rail en veux tu en voilà. C'est bien sur ces derniers que nous nous concentrons.
Oui, les jeunes aiment et il n'y a pas qu'eux. Le jibbing, c?est la composition graphique du ride par excellence, l'engagement sans concession devant des éléments quasi contendants. A l'image du skater dans sa version street, le jibber se rapproprie l'environnement urbain, se fond dans ce dernier et finalement fait corps avec la matière. Acier, bois ou béton : c'est trash donc c'est bon.
Comme après un gros run de poudre, passer un rail te donne un peu plus l'impression de vivre. D'être là et de le sentir. Et quelle bonne initiative de rejoindre la "petite Saint Petersbourg" pour en profiter. Connue pour la qualité et la quantité de ses spots, la capitale finlandaise offre le bouquet de rêve : tolérance des autorités, respect des autochtones, solutions de ride multiples, vies culturelle et nocturne intenses. Non, on ne vous crachera pas dessus pour avoir tenté de détruire le bien public, n'est-ce pas une petite révolution?
Petit tour des spots que ce petit monde a eu l'occasion d'écumer, sur fond d'anecdotes et de souvenirs croustillants.
Oui, ces livrées d'amateurs de barres n'atterrissent pas à Vantaa (l'aéroport d'Helsinki) par hasard. Bas Mons tente ainsi l'expérience sous les conseils avisés d'Inaki Lopez (Yuki, le photographe). Quelques années que ce dernier envisage un trip nordique, il propose donc à la terreur du barreau (qui gagnait récemment la Jib Night de Verbier) de partir pour l'aventure. Bon choix : pour Bas, Helsinki est une "rail mekka". Une tension spirituelle toute particulière la saisit et hop, le voilà catapulté au pays du salmiakki (cette boisson très règlisse et tellement typique). Beaucoup d'indoor pour ce jeune "dutchman" d'une vingtaine d'années, à Zotermeer pour les connaisseurs, et le temps de passer aux choses sérieuses avec ce premier trip rail.
Bonne pioche décidément : « Les gens sont amicaux, plus qu'à aucun autre endroit où j'ai eu l'occasion d'aller ». les finlandais ne sont pas aussi réservés qu'ils paraissent, c'est une question d'heure et d'état d'esprit en fait. L'engouement pour les sports de glisse est large, les autorités sont compréhensives et le plaisir est partagé : « les policiers nous ont fait signe de leur pouce levé quand on pellait la glace des escaliers, bon travail et bonne chance pour le shooting ! » Bon, on a pas l'habitude? Une des raisons pour lesquelles beaucoup de production viennent shooter à Hel. En voici quelques autres : le maintien optimal de la neige par -10C°, le nombre de spots facilement atteignables et les conseils avisés des locaux qui offrent des solutions innombrables.
"Litsi" - Linnanmaki dans le dictionnaire - fait partie de ces incontournables. Deux rails dont l'un se pose sur le côté de la route, à Kahlio (à côté de la voie ferrée, entre l'Opera House et Kahlio - au cas où tu aurais oublié ton GPS). Treize mètres de glisse et de bonheur, un pont en vis a vis - idéal pour le shooting - et beaucoup de travail de préparation. On n'a rien sans effort, dit-on, et ce spot se prépare pendant des heures. Il faut bien assumer le monticule de matière laissé par les opérations de déneigement, juste dans la réception.
Bon spot, bon quartier. De renommée ouvrière et toujours populaire c'est la nouvelle coqueluche des jeunes en quête de frissons nocturnes. Bières moins chères, ouvertures de bars à la volée et ambiance typiquement "ce soir je prends pas ma voiture". Un peu de tout et pas trop de clubs. Difficile d'obtenir des autorisations, les débordements sont fréquents. Kundjes Lina ("sixth line" en anglais, plus facile à retenir aussi) se distingue et te propose de bonnes session "live". Liberte est pas mal non plus. Plus petit, un bon contact avec la scène mais beaucoup de difficultés à cause du bruit. Et des fermetures.
Revenons à nos railons avec les locaux en première ligne. Ca semble logique. Comme vous êtes au top de l'actualité glisse, vos yeux se sont posés sur RED, la production de ski freestyle from Suomi. C'est Lasse Nevantausta (le réalisateur) qui nous guide et là, on change de perspective. Le centre ville, d'accord mais c'est l'agglomération dans son ensemble qui fait la différence. Vantaa ou Espoo pour la proximité immédiate. Un peu plus loin avec Nummela (45km - chez lui, comme à la maison) et Klaukkala (20km) qui sont les hôtes de très bons spots.
Tour photo et vidéo. Des images issues du fameux DVD, quelques morceaux choisis de Jussi Vaninen et Oskari Raitanen, avec de jolis segments que je vous conseille vivement. Le premier étudie à Helsinki, autant vous dire qu'il est familier des lieux. A Serena, il ride le park depuis 5 ans et démonte du rail, Kaivoksela et la devanture du Finnair Stadion à Vantaa pour un avant goût. Oskari n'est pas un local, puisqu'il débarque de Jyvaskylä, mais il vient tout de même shooter quelques rails. A 17 ans, il s'offre la porte d'entrée du film et quelques publications dans nos contrées. Fluide et engagé, il termine deuxième au North Face Ski Challenge de Val Thorens. En video ci-dessous, c'est Matynkylä à Espoo et Millylampi à Nummela.
On attend déjà le prochain numéro avec un nouveau tour laponaire et des rails en veux tu en voilà sous la camera de Lasse. On est bien dans du local, et pour rivaliser il faudra vous munir d'une voiture : le train passe bien trop vite pour un bon repérage ! Et le centre a tout de même ses avantages. Pour sortir, tout le monde se retrouve en ville et chez nos bipèdes ce sont Iso Roba (LA première rue qu'on apprend à connaître à Hel) et Kaivohone (LE club). Iso Roberinkatu précisement, la rue autour de laquelle se retouve la moitié des bars fréquentables de la capitale. Au labyrinth pour Lasse, on vous conseillera "We Got Beef" et "BeetRoot" dans le même esprit. DJs, bonne musique et bar bien aménagé. De base. Kaivohone c'est la boîte "in tha house", plantée au milieu d'un parc (au sud de la ville) et très prisée des jeunes clubbers. La Finlande c'est 100% et le public te donne un bon aperçu.
On ne fait pas les choses à moitié par ici. Que ce soit en snowboard, en conduite ou encore par la façon de s'habiller. Alan « snowy » Thompson n'as pas mis longtemps à le remarquer : une atmosphère qui l'amène à décrocher de ses terres écossaises pour consacrer une saison au spot. En 8 jours, tu ne prends pas tes marques. Ou à peine, et comme Bas tu vis un flash, condensé d'action, de peur, de plaisir et d'ivresses en tout genre. Notre "scott boy" a ouvert les portes de la cité et présenté ses spots sur un plateau à nos deux compères, Bas et Yuki, venus shooter du métal. Et c'est parti. Des rails tous les jours, parfois plusieurs sessions et "money shot" (photo qui tue) en guise de refrain.
Le mix idéal, une ambiance chaleureuse et beaucoup de soutien psychologique : "hesburger meal" (le mac local) et "money shot" pour motiver les troupes; Les mots juste de Yuki qui garantissent le tricks; Un bon spot pour se loger, en échange d'une bouteille de Dom Perignon grand cru. On a bon goût et la destinataire du cadeau, Elvida, ne s'en est pas plainte. Une porte ouverte vers la culture du Design, le temps de se rendre compte que la créativité est très valorisée. Et se décline sous toutes les formes : industriel, décoratif, artistique et sportif. L'esthétique est à l'honneur et Kaapeli, avec son musée de la photographie et ses galeries d'art, est un bon site pour y goûter. Une ancienne usine de câbles qui accueille le tout sans oublier de produire un festival immanquable en août.
Peu de temps pour se reposer, l'emploi du temps écrasé entre les spots à rider, les escapades à Talma et les soirées pour le moins mythiques. Un petit apéro au Mbar, c'est la tradition, puis l'heure des clubs arrive, plus rapidement que l'on ne le croît. Pas très élitistes, en tout cas pas à l'entrée. La programmation, elle, est sélective et vous réserve de bonne suprises : Jori Hulkkonen et Josh Wink sont restés gravés dans la mémoire de snowy. Les amateurs d'électro trouvent leur compte, c'est sûr. Et comme notre propos dérive sur l'été, deux mots à propos d'Hietsu. Une plage à la belle saison (c'est bien une plage et c'est très agréablement peuplé, oui oui), le rêve de tout amateur de cross country l'hiver, en glisse sur la mer gelée. Et un rail.
Hel, c'est la ferraille. Et les helsigoth (une appellation neo dark d'origine contrôlée) s'en vont la maltraiter. C'est comme un sport national. Pas encore au niveau du hockey, ni du rallye d'ailleurs, mais on n'est pas loin. Le niveau est, à la base, très élevé, et l'obtention d'un sponsor n'est pas une condition pour vivre de sa passion. Encore faut-il avoir envie de le chercher. C'est dans la mentalité et ça rend les choses plus sincères.
Sorties
Amateur de concerts live, n'oublie pas Tavastia, l'Olympia local mais en plus trash. Le rêve de tout zikos en quête de célebrité.
Underbar et Lost & Found pour les bars branchés, bons plans de début soirée.
Helmi et le Helsinki club pour qui aurait envie de se trémousser les fesses en charmante compagnie.
Les "expériences", un peu "redneck" mais tellement typiques : le bateau de nuit en direction de Stockholm et sa livrée de fêtards, ou une nuit à Hoteli Vantaa. Cours à l'OT!
Voyage
Prendre un billet chez Blue one ou SAS airlines (parmis les moins chères), auquel il faudra rajouter 20 euros pour les frais de bagages spéciaux (planches = bagages spéciaux).
Point de vue logement, c'est la débrouille. Cher à l'hôtel, le coût de la vie est un peu plus élevé qu'en France.
A suivre...
Lasse et ses camarades reviennent avec une nouvelle production, un hiver de shooting intense dont vous aurez des nouvelles.
Pour le style, c'est freestyle. Plutôt punk avec Salku. Un niveau über et une bonne palette de tricks. Rotations dans les deux sens, "fat" en l'air mais pas dans les fringues, les sources du jibbing remises au goût du jour avec une bonne attitude de skaters. On ne va pas demander au leader de Ripsiiraka de ce travestir un portant des pantalons baggy! Du punk à l'eau de rose (on dira "pop") et beaucoup de succès chez les jeunes filles. Je suis sûr que vous comprendrez. Pour illustrer, Arabia va nous aider. Beaucoup d'images de ce 14 marches qui propose deux rails dont 4 kicks. Avec Bas, Salku et snowy, des petites idées pour tater de la descente et un éclairage qui se porte tout particulièrement aux photos. La session "skate" par excellence, jusqu'à ce que le tricks sorte.
Texte : Carlo Turzi
Photos : Lasse Levantausta, Mikko Tikka, Carlo Turzi et Yuki
Vidéo : ESB Prod et Verse Prod pour skipass.com
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