Dylan Florit - interview & vidéo

Dylan Florit c'est en quelque sorte notre découverte de l'hiver dernier. On avait déjà eu quelques échos sur le potentiel du jeune et sur les bons conseils d'Enak Gavaggio nous l'avions emmené dans nos valises au Japon. Il faut dire que, "Dydy", à peine 16 ans, est autant à l'aise sur un snowpark que dans la poudreuse profonde. Impossible pour lui de faire un choix entre le freestyle et le freeride ! Dylan est doué mais fait aussi preuve d'une grande motivation sur les skis et pour amuser la galerie. S'il s'agit de lancer un double backflip, c'est le premier à se lancer sans certitude de replaquer ! De nature généreuse, il sait se rendre disponible si l'on a besoin de lui. Travailler avec lui est un plaisir même avec son jeune âge. C'est donc naturellement que nous continuons à suivre les aventures de ce gamin en vous proposant cet interview réalisé lors d'une visite de courtoisie dans nos bureaux grenoblois. Il est accompagné d'une petite vidéo récapitulative de sa saison réalisée par notre cameraman Ludovic Chauchaix. Oui, les deux s'entendent comme cul-et-chemise depuis le voyage au Japon... 

- Qui es-tu jeune ?
Je suis Franco-Allemand. Ma mère est allemande mais j'ai toujours habité en France aux 2 Alpes. Je suis né à Nice le 15 mai 1997, j'ai 16 ans. Mon père habite à la Grave donc j'ai toujours skié aux 2 Alpes en freestyle et à la Grave en Freeride. Depuis que je suis petit mon père me sort des pistes, c'est grâce à lui que je touche un peu à tout. J'adore aller skier là bas. J'ai eu mes premiers sponsors vers 12 ans grâce à Enak, mais bien sûr c'était après mes parents (rires).

"Le jeune" en question

- Raconte-nous un peu ta saison dernière ?
J'ai commencé tranquillement en décembre chez moi aux 2 Alpes. Début Janvier, nous sommes partis au Japon avec l'équipe Skipass. Ensuite, je me suis un peu entrainé en freestyle et j'ai fait quelques compet' comme le SFR Tour. En fin de saison, j'ai été en Suisse pour faire le Freeride World Tour Junior. Enfin, j'ai participé au championnat de France.

- T'u as fait des résultats ?
En freeride, j'ai fini 6ème à Chamonix et 3ème Verbier au Freeride World Tour junior et au Back Styler avec Xavier De Le Rue, nous avons gagné. En freestyle, j'ai terminé 7ème au championnat de France et au SFR j'ai du tomber je crois (rires). 

Pendant le Back Styler avec Xavier Delerue

- Et tu vas toujours à l'école, comment ça se passe ?
Je suis en pôle Espoir au lycée donc je fais le Bac en quatre ans au lieu de trois mais j'ai tout l'hiver libre pour skier. En contrepartie pour rester dans ce lycée, il faut faire des résultats. C'est pour ça que je continue à faire des compet' de freestyle, c'est une bonne chose je pense. 

- Pourquoi ton école te demande des résultats en freestyle et pas en freeride ?
Tout simplement car c'est un pôle espoir Freestyle et ça n'existe pas en freeride. J'adore le freestyle aussi, je trouve ça bien de tout faire.

- D'ailleurs qu'est-ce que tu as prévu pour cet hiver ?
Je vais un faire un maximum de compet' freestyle en France et peut être les Open's en Suisse et en Autriche. En Janvier, je suis invité au Linecatcher mais je ne me mets pas la pression. C'est une bonne expérience de rider aux côtés "des grands". 

Dylan sera le plus jeune rider invité pour le Reb Bull Linecatcher

- L'hiver dernier, tu es parti en trip Skipass au Japon avec Enak Gavaggio. C'est toujours ton coach ? Comment t'aide-t-il ?
Il m'aide pour tout ce qui concerne les sponsors, il m'a appris comment gérer tout ça : comment parler aux sponsors, comment rédiger des emails aux marques. C'est également mon coach en ski freeride. Au Japon, il m'a beaucoup appris et on a aussi beaucoup rigolé. Je l'adore.

- Il n'est pas trop pénible par moment ?
Si… (rires)
(à voix basse) ça tu coupes… Non il est vraiment terrible ! 

- Quelle est sa plus grande qualité d'après toi ?
Il donne beaucoup pour les autres.

Dylan avec Enak au Japon avec Skipass

- Tu as 16 ans, dans 10 ans, à 26 ans qu'est-ce que tu te vois faire ?
J'aimerai rester sur les skis c'est sur… Comme je suis jeune, si j'ai la possibilité de faire quelque chose dans le freestyle, je le ferais et après je me tournerai plus vers tout ce qui est freeride et backcountry car je vois aussi de l'avenir là dedans. 

- Tu aimerais que ta carrière ressemble à celle de quel rider connu ?
Si il y en a un qui me fait vraiment rêver, c'est Candide ! Je vise peut-être un peu haut mais pour moi c'est "le papa" !

- Qu'est-ce qui t'impressionne chez lui ?
Depuis toujours il fait du freestyle et du freeride, il touche à tous les aspects du ski. C'est pour ça qu'il a tout gagné en freestyle, en freeride, en backcountry… C'est un rêve pour moi !

- Pourquoi tu aimes tant le fait d'être polyvalent ? Pourquoi tu ne te focalises pas juste sur une discipline ?
- Je n'y arrive pas… Quand il neige je n'arrive pas à rester cloitré dans un park. Quand il y a de la poudre, je suis obligé de sortir sinon ça m'énerve. Au contraire si il n'y a pas de neige fraiche, je vais m'éclater dans un park avec les copains. Au final, tout va ensemble : quand t'es bon en freestyle ça t'aide en freeride et vice versa ou si t'as fait de l'alpin ça t'aide pour avoir des bases.

Au Japon

- Est-ce que le risque de toucher à tout ce n'est pas d'être "moyen" partout ?
C'est sur si l'on veut tout faire c'est la question que l'on se pose, c'est un risque… Certains choisissent de faire les choses les unes à la suite des autres; d'abord le freesyle et après le freeride. Pendant 2 ans, je vais continuer à faire les deux et je verrais plus tard. 

- Tout le monde parle des Jeux Olympiques en ce moment, est-ce que toi dans 4 ans tu te verrais bien aller faire tour à PyeongChang ?
Si j'ai l'occasion de participer à un événement pareil, je fonce direct. Ce n'est pas tous les jours que l'on a la chance de faire les jeux. Si je vois que j'ai le niveau, je m'entrainerais à fond car après j'aurais toujours le temps de faire d'autres choses…

Dylan sur le snowpark des 2 Alpes

- Et faire "de l'image", des shootings photo et vidéo, ça te branche aussi ?
Carrément ! Il faut néanmoins faire un choix entre avoir une grosse part dans une vidéo ou faire de la compet. C'est compliqué de bien faire les deux je pense. Certains y arrivent mais c'est plus dur ! Pour l'instant, j'essaye de faire les deux. Quand tu fais de l'image, tu as moins de pression, tu passes des bons moments mais à mon avis la compétition permet plus de progresser : tu t'entraines, tu te fixes des objectifs. Cependant, quand tu filmes tu t'amuses plus. 

- D'ailleurs tu étais à l'iF3 Europe, un film ou une boite de prod qui t'as marqué cette année ?
Level 1 ! Leur dernier film m'a fait rêver. J'ai aussi adoré Few Words, le film de Candide. Il raconte son histoire et en même temps il a des images de street, de BC, de park, de freeride… Il y a tout !

- Qu'est-ce qu'on pourrait te souhaiter pour que tu aies une saison parfaite ?
Beaucoup de neige forcément et pas de blessure ! Le plus important c'est que je m'amuse. 

Combo : neige + Dylan