Les frères Falquet ne manquent pas d'idées pour leur nouvelle webserie intitulée "Trip". Pour ce second épisode, ils mettent leur oeil dans une caméra Super 8. Curieux de savoir comment ces Suisses inventifs travaillent ? Réponse en interview.
Les frères Falquet ne manquent pas d'idées pour leur nouvelle webserie intitulée Trip. Après la neige colorée dans un film qui a réuni presque 30 000 vues en une journée, ils mettent leur oeil dans une caméra Super 8 pour ce second épisode. Curieux de savoir comment ces Suisses inventifs travaillent ? Réponse en interview.
-Pourquoi utiliser des caméras 8 mm ? C'est votre côté snob ?
-(rires) Ce n'est pas snob d'être différent des autres, c'est précisément notre but ! C'est pour se différencier de la masse de choses diffusées sur le net, parce qu'on déborde d'images de toutes sortes ! L'idée de départ est : est-ce que le support ne serait pas le prétexte à faire un bon trip ? L'originalité, pas besoin de la chercher au bout du monde, ou dans des idées farfelues comme colorer la neige ! (épisode tourné en film 16 mm d'ailleurs). On a acheté une dizaine de bobines de film 8 mm et nous sommes partis avec chacun une caméra dans le sac. Pour ne pas rester élitistes, n'intéresser que les passionnés de vidéo, on a quand même cherché de vraies actions, de beaux sauts, des pillows, des crashs, de la poudreuse.
Aujourd'hui on ne se pose même plus la question, tout est digital, on shoote avec son iphone, alors qu'on a jamais eu autant de moyens différents de filmer. Pourquoi ne pas varier les outils ? On a pas encore testé la VHS, on y pense, ça pourrait être beau ! Le Super 8, c'est peut-être aussi générationnel, ça me touche parce que j'ai été élevé avec ça.
-Quels sont les avantages techniques de tourner avec cette vieille pellicule ?
-Il n'y a pas beaucoup de contraintes (à part le froid, l'humidité et trouver des accessoires, comme une batterie externe, ça se bricole avec des rallonges et des soudures). Cette technologie, aussi vieille qu'elle soit, fonctionne parfaitement. J'ai quatre caméras haut de gamme, deux françaises et deux allemandes. En fait, il faut juste qu'il fasse jour. On peut tourner en 80 images par secondes, mais le 50 suffit. Tu as une latitude d'exposition encore supérieure à la RED, 16 diaphs ! Bon, c'est granuleux au bout d'un moment, et puis le cadre 4/3 c'est dérangeant. Cela dit on peut aller très loin dans la performance technique, ce n'est pas du tout obsolète !
-Comment se déroule le tournage concrètement ?
-Quand tu tournes, il se passe quelque chose, il y a un moteur, une magie chimique ! Tu ne vois pas ce que tu filmes, c'est une énorme différence ! L'image a une valeur, tu ne peux pas l'effacer, revenir en arrière, elle coûte plus cher. En numérique, tu peux effacer et recommencer alors que là, en Super 8, tu n'as qu'une seule chance.
Autrement, on utilise le Super 8 comme à l'époque : pas de pied, à la main. On tente de retrouver l'esthétique de monsieur-tout-le-monde, avec un cadre centré, comme un film de famille. On a essayé d'être les plus spontanés possible et en deux jours on aurait presque pu mettre le clip en boite. C'est un véritable trip en soi de tourner en super 8 !
4 Commentaires
En tous cas respect... Merci messieurs de nous en faire profiter.
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Le rendu est inesthétique, pas de fluidité, peu de relief, peu de contraste, seulement l'ambiance has-been.
Mais leurs interviews sont toujours très intéressantes ...
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