Le CBC est parti à la découverte de lieux bien étranges à l'Est de l'Allemagne et en Solvénie pour leur film "Winter Is Strange". Voici le récit de leur voyage accompagné d'un portfolio brumeux de Pierre Morel.
A la rentrée dernière, le CBC se lançait dans un nouveau projet cinématographique participatif. L'objectif d'Andy Collet était de partir à la découverte de l'Europe de l'Est et de ses spots urbains. Grâce aux 3 000 euros récoltés, le Megève-Tallinn devient un projet de film réalisable. Néanmoins l'hiver va en décider autrement. Entre des températures printanières en plein mois de Janvier côté français, peu de précipitations en Estonie, le CBC va finalement abonner l'idée du trip initial. Ils opteront pour le Sud-Est de l'Allemagne, sa météo brumeuse, ses minces centimètres de neige mais découvriront ses bâtiments abandonnés chargés d'histoire. "Les spots étaient super dark, limite glauques" commente Andy. Une aubaine pour le photographe Pierre Morel qui a suivi la bande de riders pendant 14 jours. Le portfolio ci-dessous transmet avec justesse le côté lugubre des lieux contrastant avec le skieur en action. Le teaser est lui aussi un bel avant goût des conditions dans lesquelles a été tourné "Winter Is Strange". "J'ai eu du mal à ressentir la sensation d'hiver. C'est comme si l'on n'avait pas eu de vrai hiver cette année" explique Andy sur le choix du titre de son film. Il sera projeté pendant le High Five Festival lors de la séance 3, le samedi 27 septembre mais en attendant place aux images avec Andy et Sandy Collet, François Lagersie, Ben Buratti, Romain Jaillet, Lucas Hogland et Théo Léger.
En ce début de saison 2013, l'heure n'est pas à la fête : pas de neige, tous les plans backcountry dans les environs de Megève, dont le fameux château plein sud, tombent à l'eau. Nous skions entre potes du côté d'Avoriaz, ils nous restent toujours le park à exploiter mais la motivation n'y est pas. Les jours passent et notre envie de partir en Estonie s'amenuise tout doucement.
Nous sommes le 30 janvier 2014 et il nous faut prendre une décision. Nous abandonnons définitivement l'Estonie et nous décidons de rejoindre Théo Leger en Allemagne. Le 3 février, après de longues heures de voiture en explosant les compteurs sur les autoroutes germaniques, nous arrivons à notre destination : Dresden. C'est une ville au Sud-Est de l'Allemagne (ndlr : Théo Léger nous avait déjà venté les mérites du coin pendant son Erasmus, voir l'article). Malheureusement, comme nous le craignions, il n'y a pas un centimètre de neige dans la ville.
L'équipe au grand complet
Le seule solution pour s'en sortir consiste à faire marcher notre imagination pour trouver des idées de modules urbains créatifs. Le lendemain, après une petite escapade nocturne dans cette ville aux allures baroques, nous décidons de prendre la route pour Altenberge, une petite station à 40 minutes de Dresden. Théo n'a prononcé qu'une phrase pour nous convaincre "J'ai quelques spots intéressants à vous présenter".
Altenberg culmine à 666 mètres d’altitude, le thermomètre affiche -6 degrés, le vent souffle… Dans cette atmosphère glaciale, ce n'est pas facile de s'acclimater au -20 degrés ressentis. Comme promis, Théo nous emmène dans un lieu vraiment atypique. Nous découvrons une incroyable bâtisse, anciennement dédiée aux chausseurs : l'hôtel Jagdschloss Rehefeld. "Peut être le futur QG de Loic Collomb-Patton" blaguait Sandy. Malgré la beauté du spot inoccupé depuis 2003, tout le monde se caille et skie difficilement. Les deux seuls à trouver l'inspiration dans cet environnement polaire sont ceux derrière l'objectif : Andy et Pierre. Nous passons trois jours à explorer les moindres recoins de cet hôtel déserté.
Romain Jaillet, le premier jour à Jagdschloss Rehefeld
Le soir de la dernière session autour d'un chocolat chaud d'une petite bière, Théo nous parle d'un sanatorium abandonné : Raupennest. Intéressant. Une fois sur place le jour d'après, nous sommes agréablement surpris du nombre d'endroits exploitables. Les idées fusent lorsque nous faisons le tour de cet imposant bâtiment construit en 1926. Il fut d'abord un hôtel très moderne pour l'époque, puis reconverti en hôpital militaire pendant le guerre. Partiellement détruit en 1945, il reprend vie en 1951 pour devenir un sanatorium pour les sportifs blessés et les accidentés. Ce sanatorium est à l'abandon depuis 1997. La journée passe et les spots se construisent difficilement en raison du peu de neige. 10 centimètres à tout casser. Finalement tout ce petit monde y trouve son compte pendant deux jours.
La sanatorium Raupennest a des allures fantomatiques...
Même si la pénurie de neige est un handicap dans notre voyage, les lieux sinistres où Théo nous conduit, nous inspirent… Dans la continuité des décors précédents, nous prenons le cap vers la Slovénie où une tempête s'est abattue sur la ville de Ljubjana.
Nous arrivons au Celica Hôtel, un endroit complètement anarchique avec des œuvres bizarroïdes, des punks mais aussi beaucoup de touristes. L'auberge où nous logeons est en fait une ancienne prison militaire rénovée par des artistes slovènes. Nous passons une semaine à skier dans les alentours, le climat ne nous aide pas encore une fois mais le résultat reste à la hauteur de nos espérances...
Pour connaitre la suite de l'histoire, nous vous invitons à venir découvrir notre film "Winter Is Strange" à Annecy pendant le High Five Festival. Winter Is Strange sera projeté lors de la séance 3, samedi 27 de 11h30 à 13h30 (achetez votre place).
2 Commentaires
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Tu en as fait du chemin depuis le snowpark de Saint Ger héhé
Et Pierre Morel, quel reportage photo, ça tue (et tu avais de la sacré matière pour le coup).
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