Après avoir assuré qu'il n'y aurait pas d'équipe de France de slopestyle à Sochi pour les JO de 2014, la FFS vient de confirmer à Skipass, par la voix de son DTN Fabien Saguez, qu'elle existera finalement bien.
La polémique slopestyle vs. FFS aura finalement fait bouger les choses. A moins que ce ne soient les bons résultats des slopestylers français ? En effet, depuis les déclarations du Directeur Technique National de la FFS (Fédération française de ski) Fabien Saguez mi-janvier (pour le slopestyle, "Sochi, on va oublier"), la position fédérale a bien évoluée : un accompagnement des skieurs a été promis et une équipe de France se dessine pour Sochi ! C'est Fabien Saguez lui-même qui l'assure dans cette interview exclusive à skipass.
Deux phrases du DTN dans notre interview viennent mettre un terme à la polémique et rassurer les slopestylers français : "Je m'engage à ce qu'il y ait un accompagnement (pour les slopestylers, ndlr), qui ressemble fortement à ce qu'on fait déjà pour le ski half-pipe" et "On créera une appellation Equipe de France Slopestyle". Fabien Saguez explique dans notre interview qu'il souhaite dupliquer en slopestyle la relation installée entre la fédé et les skieurs de half-pipe. Fabien Bertrand, en charge de ces nouveaux sports olympiques à la FFS, nous en avait détaillé le fonctionnement.
Greg Dufosse, l'entraineur des slopestylers, se réjouit évidemment de la promesse fédérale : "C'est un pied à l'étrier. Ce n’est pas une révolution, mais je pense que sur cette compétition on a prouvé qu'on pouvait faire quelque chose. Les jeunes, sont enfin reconnus. On ne sait pas encore comment on va s'organiser. Saguez m'a demandé de faire un projet pour début avril. Avec mes gars on va discuter de ce qu'on veut faire et comment on veut le faire. L'objectif, c'est de montrer qu'on peut aller chercher une médaille au jeu. Et on va tout faire pour ça même si on ne laisse pas de coté les X-Games et les autres contests. Pour l'instant, la fédé nous aide et nous donne des statuts. Par contre, on ne pourra jamais faire le tour avec ça. Donc on va devoir trouver des ressources de notre côté. Ça ne sera pas facile."
Mais reprenons les étapes de la polémique. A la question : "où en est-on de l'équipe de France de slopestyle ?" Fabien Saguez répond sur Montagne TV, dans l'émission Ski Room de mi-janvier : "nulle part. Il y a un très bon tour national, le SFR tour, qui fait un vrai job de promotion de la discipline. Par contre en terme de niveau on est loin du compte, vraisemblablement-être parce qu'on manque cruellement d'infrastructures dignes de ce niveau là, trop peu de parks avec de modules suffisamment gros. (…) On n'a pas d'athlètes capables de jouer avec la concurrence internationale, d'imaginer même d'entrer dans les finales. (…) Sochi, on va oublier".
Position assez radicale, voire étonnante, de notre fédération nationale dont le rôle devrait être de susciter et favoriser les nouveaux sports, surtout quand ceux-ci viennent d'entrer dans le cercle fermé des sports olympiques.
Du côté des riders, évidemment, c'est l'incompréhension. Pour Jules Bonnaire par exemple, si les Français ne cartonnent pas en slopestyle, c'est justement le moment de les aider. "Ce qui est dommage, c'est que La Fédé dit qu'il n'y a pas des assez de bons Français pour monter une équipe et aller aux JO. C'est facile de dire ça mais si on mettait les moyens, un entraineur, une équipe pour s'entrainer ? On a rien sans rien, ce n’est pas en disant : "les Français sont mauvais, on va pas faire d'équipe" qu'on va avancer. Je verrai plutôt ça dans le sens : "il y a un peu de difficultés en slopestyle mais il y a deux trois gars qui poussent un peu. Ça serait bien d'investir un petit billet, monter une petite équipe et voir ce qu'elle donne».
Les Français slopestylers sélectionnés aux championnats du monde de Voss (Norvège) : Antoine Adélisse, Victor Bérard et Jules Bonnaire.
Juste avant Fabien Saguez, Pierre Morel, notre reporter, avait de nouveau rencontré Fabien Bertrand, en Norvège, lors des Championnats du monde de ski freestyle. Les derniers résultats des Français en compétition avaient déjà changé la donne, la position fédérale avait évoluée et une équipe de France de slopestyle semblait se dessiner.
Fabien Bertrand revient d'abord sur la polémique déclenchée : "l'émission a été enregistrée mi-janvier juste après une Coupe du monde à Copper Moutain où les Français représentés ont fait 56 (Jérémie Pancras) en ski et 42 en snowboard, nous explique-t-il. Je me rappelle être allé voir Fabien Saguez pour d'autres choses à ce moment-là, mais on a parlé de ça. Je savais très bien que les autres Français étaient sur le SFR. Mais lui a pensé qu'on n’était pas bon, que ça ne servait à rien le slopestyle et que donc ça ne servait à rien de mettre de l'argent cette année. C'était une réaction à ce moment M par rapport à ce résultat. Mais j'ai eu l'occasion d'aller sur les SFR ou sur d'autres compétitions pour me rendre un peu plus compte du niveau des Français qui n'est pas ridicule. Je garde espoir par rapport à la suite".
Pour le processus de sélection, Fabien Bertrand confirme ce qu'il nous avait expliqué il y an, c'est à dire que les compétitions majeures comme les X Games rentrent en ligne de compte. "Concrètement, les riders doivent avoir été dans le top 12 ou le top 15 d'une compétition majeure. Et pas seulement les Coupes du monde FIS. Pour le slopestyle et le pipe ça veut dire aussi les X-Games, le Dew Tour ou d'autres évènements représentatifs du niveau mondial".
Il y a entre 5 et 10 riders que la fédé suit plus particulièrement. "On regarde aussi chez les filles qui peuvent avoir leur place. Coline Ballet-Baz est une belle surprise cette année tout comme Emilie Cruz l'année dernière et malheureusement blessée". Sur la question des JO, la sélection finale sera connue une dizaine de jours avant. "On a maximum 4 places par discipline. En slopestyle si on peut avoir 4 garçons qui font ces résultats minimaux tant mieux, mais pour l'instant ce sont plutôt deux ou trois".
Il y a une vraie différence avec certaines fédérations, comme la canadienne et la suisse, qui sont très organisées et bien financées. Pourquoi la France ne peut-elle atteindre ce niveau d'engagement dans une discipline ? "Tout est question de budget. Chaque fédération va mettre du budget dans les disciplines où elle est déjà forte. Le constat fait par le DTN était qu'on était pas fort l'année dernière en slopestyle et comme on manquait de moyen sur d'autres disciplines où on avait de réelles chances de médaille, on a pris la décision de pas soutenir le slopestyle mais plutôt ces disciplines-là. Maintenant avec les bons résultats de cette année, je pense que le DTN va débloquer des fonds".
L'équipe de France de slopestyle n'est donc pas si loin que cela ? "Je n’ai pas dit qu'on allait faire une équipe de France mais je l'espère. A mon avis, On va d'abord procéder comme le Half-Pipe : on va identifier certaines personnes et les aider. Voilà. On ne pourra pas aider tout le monde au début, les choses se mettront en place selon les budgets. Nous allons avoir une réunion en avril avec le DTN, certains coachs et les coureurs. Sans m'avancer, je pense qu'on va se baser sur ce qui se fait en Half-Pipe et qui marche plutôt bien. On ne va pas imposer des choses, mais on va apporter notre savoir-faire, du budget pour mieux s'entrainer".
Fabien Saguez vient finalement de confirmer tout ceci dans son interview. A Voss, Les slopestylers, qui souhaitent créer une structure similaire au Freeski Project autour de leur entraineur Greg Defosse, peuvent donc commencer à rêver d'une médaille à Sochi...
10 Commentaires
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En clair, personne à la FFS n'a la moindre idée de ce qui ce passe dans le circuit slopestyle français ?
Quel professionnalisme, c'est magnifique...
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C'est vrai en partie, mais il semble que la polémique ainsi que la venue du DTN à Voss a permis de lui faire prendre conscience de l'importance du slopestyle aujourd'hui. Il ne reviendra pas en arrière. De l'autre côté, à sa décharge, le slopestyle a été reconnu olympique pour 2014 un poil par surprise (ça devait être 2018 au départ) : ce n'est pas rentré directement dans les consciences. C'est une découverte d'une autre culture pour la Fédé. De plus, du coté riders ont n'avait pas d'organisation capable de faire le contre poids comme peut l'être le Freeski Project chez les rideurs en half-pipe (crée avant que le half-pipe soit reconnu olympique).
Pierre Morel.
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pas de structure en france quand une équipe se bat cœur et âme pour essayer de proposer un park de décembre à mai mais merci à skipass soit disant médi numéro 1 du freeski pas capable de faire un report sur une coupe de france et encore pire sur un championnat de france...oui toi média qui a tt gratuit quand tu viens chez nous mais qui aide pas notre sport merci pour ton hypocrisie..
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