Guillaume Le Guillou skie d'abord et photographie ensuite. Il nous présente une moisson d'images récoltées sur les flancs de la Meije.
Guillaume Le Guillou, 40 ans, est installé à La Grave. Si je vous dis qu'il était infographiste à Paris et qu'il a un jour pris ses skis, un forfait saison à La Grave pour faire un break le temps d'un hiver... et qu'il n'est jamais reparti ; vous me direz que vous avez déjà entendu cette histoire. La Grave produit ce genre d'effet sur le glisseur qui sommeille en nous et qui, un jour, se réveille.
Guillaume s'est donc installé sur les pentes qui font face à la Meije pour skier, skier et skier. Mais pas seulement. Il a emmené sa caméra vidéo avec lui (pour filmer ce genre de reportage ou celui-là, bien downbeat et made in La Grave) et son appareil-photo. Il nous présente une moisson d'images récoltées sur les flancs de la Meije... et ailleurs.
-Donc, on te connait en tant que réalisateur et tu es aussi photographe. D'ailleurs tu as eu une belle paru dans The Skier's Journal, un vol de choucas.
-Je passe la moitié du temps à faire de la photo, depuis 3 ans. Sur une centaine de jours l'hiver dernier par exemple, il n'y a eu que trois jours où je n'ai pas transporté mon matos photo pour aller rider. La vidéo c'est différent, c'est plus calculé, ce sont des projets vendus à l'avance, c'est plus précis au niveau du timing avec les riders. La photo est une quête permanente.
-Tu diffuses une photo par jour. Tu arrives à t'y tenir ?
-Les deux dernières années, c'est à peu près une fois tous les deux jours. Parfois, je vais faire une bonne journée avec 3 ou 4 photos pour les jours suivants. Cela m'a permis de montrer mon travail. Au début, je l'envoyais par mail et depuis l'année dernière je publie aussi sur facebook. C'est un moyen d'utiliser un teasing régulier pour montrer que j'existe.
-Que veux-tu montrer dans ta photo ?
-Je ne veux pas faire la même chose que les autres photographes, couvrir des évènements par exemple, je suis plutôt face nord de la Meije. A la Grave, on a une vision différente : haute-montagne et lignes dans les glacons. J'essaie aussi de développer des techniques : je met des gouttes d'eau pour avoir des reflets, je shoote en argentique avec de vieux appareils russes. Si je veux exister, que ça avance, il faut que je trouve des points de vue différents. Par exemple, je ride avec ceux que je photographie, tous les jours. Avant d'avoir un appareil-photo dans la main, j'étais un rider. Je sais où ils vont passer, j'ai la vision de la ligne qu'ils vont faire. J'arrive à être proche d'eux parce que je les comprend. C'est d'abord : "viens on va rider" et ensuite j'appuie sur le déclencheur.
-Tes photos sont très travaillées, trop parfois je trouve, notamment avec le filtre de netteté.
-C'est parce que j'ai des bons écrans, je peux booster la netteté, ce qui ne ressort pas toujours bien sur des écrans qui n'ont pas le même lissage, la même fréquence de rafraichissement, la même résolution que le mien. J'utilise Photoshop depuis la version 3.5 en 95, l'infographie est partie intégrante du travail du photographe. J'ai pas les super riders, pas la super lumière, alors j'essaie de faire en sorte que les images claquent sur l'écran. Je voudrais que le gars qui la voit se dise : j'aurais aimé être à la place du rider.
-Quelle est la différence entre un shoot avec un rider pro et un non-pro ?
-Des riders connus, je leur dit de prendre un baudrier, ils prennent un baudard seul, sans mousqueton ni dégaine. Ils sont pros dans un team international mais pas pros de la montagne. Un local de la grave passera exactement là où je lui dit. En revanche, avec un pro, tu fais la bonne photo tout de suite. Avec un local - même s'il ride bien - tu n'es pas certain du résultat, il n'a pas forcément la bonne position au bon moment.
-Comment as-tu commencé la photo ?
-Je suis venu une saison en achetant le forfait pour voir ce qui se passait. J'étais à 9h au télé tous les jours, je faisais les sites internet pour swell panik, des petites marques, et comme on manquait de photos, j'ai commencé à en shooter. Je n'ai pas d'hélico pour travailler, je fais le tour de la Meije avec un sac de 35 kg, corde et baudard pendant deux jours. Je fais de la photo avec peu de moyens. Je sais que certaines de mes images, avec un autre nom de rider, paraitraient.
J'aimerai en vivre un peu mieux mais je continue à shooter dans les endroits que j'aime, sur les lignes que j'aime avec les gens que j'aime. D'une certaine façon, ces contraintes me donnent de la liberté. Je fais des photos qui me parlent.
Quand je fais la voie Ginelle (ligne en diagonale sous le Rateau - photo à droite) avec Aurélien Routens, c'est juste incroyable ! Il monte 1500 m de dénivelé avec 80 m de sérac au-dessus de la tête et il va tracer une ligne de fou. Ca me fait plaisir de shooter cela, même si je n'ai pas de parutions. Ce n'est pas grave, je continue, j'ai encore envie d'être en montagne tous les hivers et si je peux ramener de belles images, tant mieux. Je ne suis pas un opportuniste de la photo. Je fais les photos qui me plaisent et si je peux les faire paraître, tant mieux.
20 Commentaires
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Le portfolio est superbe !
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trifide 3 pour une fois en photo... Magique!
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Dommage, on a pas tous des écrans au top
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différents supports et formats
tu peux m'envoyer un mail et on voit ca :=)
guillaume@gstoned.net
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avec le pti florit qui montre les dents
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Sinon j'ai un faible pour "exposion" et la 4/24.
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