Un bateau rempli de skieurs a mouillé en Antarctique : reportage exceptionnel en deux parties.
Le bateau avance tranquillement dans l'eau presque gelée, poussant négligemment les mini-icebergs, glaçons flottants de chaque côté. Andrew McClean est assis à l'avant du bateau et indique un iceberg bien plus gros à son pote skieur Kip Garre. Nous ralentissons et nous faufilons autour de ce morceau de glace bleue de l'océan Arctique. "Yep, c'est celui-là", dit Andrew. Nous sommes contents d'avoir pu trouver un iceberg qui correspond à ce que nous voulions faire... et à seulement 10 minutes du grand bateau. Andrew chausse ses crampons sur ses chaussures de ski dans le zodiac (est-ce vraiment une bonne idée ?). Même après sa débauche d'hier soir (danser torse nu avec une raquette de tennis et trois Norvégiens fous furieux), il a toute sa tête, il sait ce qu'il fait et il saura prendre les bonnes décisions.
Quelques minutes plus tard, ses crampons et ses piolets sont plantés dans l'iceberg. Il fait signe au bateau qu'il peut s'éloigner et nous espérons que ses qualités de grimpeur sont au même niveau que ses qualités de skieur. Il n'y a que 3 à 4 m de glace verticale qui se transforme en belle pente de 40° jusqu'au sommet, mais la matière parait compliquée et difficile à négocier. Sans perdre de vue le seul secours qu'on pourrait lui apporter s'il tombait - une bouée ronde à lui lancer - nous regardons les premiers mouvements d'Andrew sur cet iceberg qu'il voudrait skier.
Le voyage avait vraiment commencé des semaines avant le départ prévu en novembre, simplement en imaginant ce que pourrait être l'Antarctique, en préparant mon sac pour l'inconnu et en regardant des images de pingouin sur internet. Puis j'ai pris l'avion pour Ushuaia, la ville la plus au sud de l'Amérique du Sud, pour rejoindre le groupe de happy few qui allaient s'embarquer pour l'Antarctique. Doug Stoups est l'organisateur de ce voyage, c'est lui a eu l'idée d'emmener 70 skieurs pour l'Antarctique avec sa société, Ice Axe Expeditions. Doug est un aventurier. Il est allé partout dans le monde, sur les 7 continents, aux pôles nord et sud et dans la jungle amazonienne. La liste s'allonge chaque année et sa réserve d'anecdotes est interminable. Il a eu l'idée d'explorer le potentiel skiable de la péninsule Antarctique il y a quelques années en venant avec des amis, sauf que la première tentative en 2008 a succombé a un problème de moteur. En combinant la persistance de Doug et la motivation des skieurs, une deuxième tentative est organisée. J'en fait partie.
Il y a des skieurs du monde entier et des équipes de tournage (Jeremy Jones pour son projet Deeper, Tom Day pour Warren Miller). En attendant notre bateau, nous passons trois jours dans un kaléidoscope ushuaïen de couloirs, de steak argentins et d'hamburgesas pas chers, scrutant le humeurs changeantes du détroit de Beagle, avant-goût de la brutalité des éléments que nous auront à affronter pour atteindre le continent gelé.
Finalement, nous embarquons sur notre hôtel flottant, un brise-glace suédois étonnamment confortable : 240 pieds de long, une coque renforcée huit fois et une équipe de 100 personnes pour ce qui sera notre maison dans les deux prochaines semaines. La taille du navire me rassure après avoir entendu toutes les horribles histoires du Drake Passage, l'une des traversées maritimes les plus connues... pour sa dangerosité. Ses vagues ont englouti un paquet de bateaux... mais si tout se passe bien nous arriverons à destination en 2 à 3 jours.
Heureusement pour nous, le Drake Passage est dans ses bons jours, il nous gratifie de seulement quelques vagues tranquilles et d'une brise dans l'air. Il y a de l'attente dans l'air après les journées passées à boire et à manger sur le bateau : c'est d'abord une ligne blanche qui apparaît à l'horizon. Ensuite d'énormes icebergs dérivent autour du bateau et je peux enfin voir la ligne découpée des montagnes. Appareils photos et jumelles en mains, tous la passagers scannent le paysage avec des "oooh" et des "aaah". Nous arrivons sur une autre planète : tout est nouveau et intéressant. La simplicité du paysage est incroyable avec ses nuances infinies de bleu et de blanc.
Et le ski alors ? Le meilleur du voyage, évidemment...
A suivre dans la deuxième partie de l'aventure la semaine prochaine.
18 Commentaires
Mais 70 skieurs au même endroit ca va ressembler aux alpes
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==> on ne parle pas d'Antarctique plutôt ?! O_o
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Belle expé en tout cas, superbes photos
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En plus d'être désespérants, ces deux benêts sont viscéralement insupportables : je n'ai pas tenu. Je suis parti avant le générique de fin et la (très certainement) majestueuse session "questions" (qui est déjà assez navrante pour les autres films mais qui a dû atteindre des sommets pour celui là...)
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Bravo pour le diaporama
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personnellement, ça me fait un peu pitié de voir des pseudo expé avec 70 skieurs, equipes de tournage etc aller là bas...
dommage, très dommage...
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Tres bon trip !
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