Derby de la Meije 09 (vidéo)

Après deux jours de tempête et une prévision météo à faire frémir, les riders se sont réveillés, vendredi matin, sous un ciel miraculeusement bleu. « C’est le dieu de la glisse, confie Canard (alias George Baetz... "confie canard", vous l'aviez vue ?), il aime bien le Derby et chaque année il nous offre une fenêtre de beau, juste le temps de la course ». Pour la deuxième année consécutive, c’est Nicolas Anthonioz qui réalise le meilleur temps (5min29). Le principe, tout le monde connaît depuis 21 éditions (voir nos articles sur l'édition anniversaire des 20 ans ici et là) : un départ, une arrivée et le plus rapide a gagné. Mais au-delà d’un classement papier, le Derby, c’est surtout une histoire de passion. Une flamme qui n’est pas prête de s’éteindre. Nous avons interviewé une poignée de fidèles qui nous racontent leur vision de cette course à la fois populaire et élitiste.

Yann Michallet, nouvel organisateur du Derby.
Le Derby, c’est une affaire qui roule. Cette année, j’ai repris les rennes de l’organisation. Pas simple, de faire aussi bien que Frank Morenval... Et pourtant, nous avons refusé plus de 200 riders, faute de place. Alors si on réalise des évolutions sur la prochaine édition, ce sera uniquement sur les à-côtés de la course… Le principe du Derby, on n’y touche pas !

Erwan Lelann, organisateur de l'atelier Secours sur glacier.
Le Derby, c’est la dimension hors-piste de la glisse. Avec Petzl et le Bureau des Guides de La Grave, nous avons formé (malgré la tempête) une soixantaine de courageux en deux jours. L’objectif : sensibiliser aux risques du terrain glaciaire (car avant de savoir sortir d'une crevasse, il faut apprendre à les éviter) et apprendre les techniques de base. Savoir secourir les autres, c’est aussi ça l’esprit haute montagne.

Bastien Perret, paraplégique.
Le Derby, j’y ai participé plusieurs fois avant mon accident. Puis, il y a trois ans, je me suis senti capable de faire la course en fauteuil. C’était une première dans l’histoire du Derby, mais les organisateurs ont tout mis en place pour que je puisse y participer. Le Derby rime avec ride pour tous. Ca marche tellement bien, que chaque année j’ai des amis invalides qui nous rejoignent.

Olivier et Caroline Meynet, freeriders du World Tour qui ne ratent pas un Derby.
Malgré les apparences de course folklorique, le Derby, c’est vraiment une course de haut niveau. Techniquement et stratégiquement parlant, c’est très dur. La course est longue, physique et requiert un sacré engagement. Ici, il n’y a que le chrono qui compte, pas le temps de faire du style. Du coup on est tous à fond, c’est le mental qui fait la différence. Les gens qui gagnent ici ont largement le niveau des grands noms du free-ride.

Olivier Hansen, un habitué.
Malgré le succès grandissant du Derby, l’esprit ne change pas, ça reste bon enfant. La course garde un esprit simple et artisanal. On n’est pas au club Med et c’est bien pour cela qu’on s’y sent si bien.

Francis Coureau, vainqueur potentiel.
J’ai la ligne magique ! Alors, cette année, c’est sûr, je gagne ! Le Derby, c’est que de l’intox avant et un flot d’excuse bidon après. Comme il n’y a pas de règles, ont peut pas tricher… alors on fait ce qu’on peut !

Marieke Kouwenhoven, participante hollandaise.
Je suis ici pour la saison, mais c’est ma première participation. Quelle ambiance ! Je vais parler du Derby à mes amis et l’année prochaine, je ramène un bus de hollandais (es) !

Et le mot de la fin pour "Canard" :
Le plus dur dans le derby, c’est l’année qui nous sépare de la prochaine édition.

Texte et photos : Auriana Beauté
Vidéo : Thomas Andrillon / Simply Beauty Production

Classement général

1-ANTHONIOZ NICOLAS
2-RUFFIER LANCHE RAPHAËL
3-MEYNET FABIEN
4-PUGIN CEDRIC
5-ARMIN SENONER (Italie)
6-PIASCO VINCENT
7-DEPIGNY AURELIEN
8-GOBY ARSÈNE
9-MAYER-FIGUERAS SÉBASTIEN
10-PITALLIER STEPHANE