Ski freeride en Turquie (vidéo)

Les meilleurs trips sont impromptus et comme souvent, ça commence par une rencontre. Cette fois, c?est à Bourg Saint Maurice que tout a commencé. Alors que l?hiver sec de nos contrées nous oblige à annuler la freeride des Arcs, le snowboarder Vivien Dotti est en train de manger un Kebab à Bourg. Le patron, Uysal, l?interpelle : « tu sais que chez moi, en Turquie, c?est gavé de neige, et je m?occupe d?une station qui vient d?ouvrir, alors si tu veux aller skier là bas? »

Ni une ni deux, Viv décroche son téléphone pour composer l'équipe : François Bon, le speedflyer (sur la photo d'en-tête), et le skieur Aurélien Ducroz (en freeride sur l'âne). Seulement, il y a un hic : on est mercredi et on veut partir Samedi ! Uysal nous rassure : « pas de problème, je vous organise tout !». Et nous voilà dans l?avion au départ de Lyon, direction Antalia.

Sur place, un guide et un chauffeur du gouvernement nous attendent avec un mini bus classe affaire de baron ! A une heure et demie de route, nous voici à Davraz, un complexe "hôtel club" 5 étoiles. Il s?agit d?un immeuble de cinq étages posé au milieu de nulle part ouvert pour Noël 2005, donc flambant neuf. Si l?architecture est discutable, le côté pratique est poussé à l?extrême avec tout sous la main : piscine, bowling, salles de restaurant, bars, boîte de nuit....

Comme promis, la neige est au rendez-vous, d?ailleurs elle continue de tomber à notre arrivée, ce qui nous empêche de voir les montagnes alentours. La discussion avec le staff de l?hôtel confirme que nous sommes (à leurs yeux) des personnalités : le gouverneur de la région tient à nous rencontrer en personne, il sera là demain matin. C?est bon d?être des stars !

Mais revenons à l?essentiel : le ski. Quand, le mardi matin, le temps se met au grand beau, nous découvrons des montagnes qui montent jusqu?à 2600 mètres, et un domaine doté de quatre remontées. Si le dénivelé n?a rien d?exceptionnel, nous apercevons quelques couloirs d?entrée de runs qui semblent alléchants. Et l?endroit est magnifique. En fait l?hôtel est construit sur un grand plat au centre d?un cirque, et les montagnes sont couvertes d?arbres bizarres qui rappellent les cèdres du Liban.

Nous ne nous faisons pas prier pour aller poser nos premières traces qui nous permettent de vérifier la qualité de la neige : parfaite ! Si le domaine n?est pas énorme, il a quand même une qualité qu?on ne trouve (presque) plus en France : les locaux ne sortent quasiment jamais de pistes. Donc, à quelques mètres de pistes, le domaine reste vierge, même plusieurs jours après la chute de neige? de quoi se goinfrer !

Pour nous permettre d?exploiter (et donc de mettre en valeur) au mieux le domaine, le gouverneur à demandé à ce qu?on nous aide au maximum. Résultat, nous avons un ratrack à disposition, pour nous emmener où on le souhaite (comme ici à droite, avec un local, l'exception qui confirme la règle). Le pilote de l?engin ne recule devant rien et nous emmène dré dans l?pentu, sans se soucier des éventuels rochers qui pourraient affleurer dans les endroits les plus raides? Il ne relève même pas la fraise ! Cette aide précieuse nous agrandit considérablement le domaine... d'autant que nous trouvons un hélico pour deux jours. Mais le pilote, qui nous à été vendu comme un ex de l?armée n?ayant peur de rien, ne veut pas poser partout. Nous n?optimisons pas les rotations mais nous allons partout sans nous fatiguer, fainéants que nous sommes (tout aurait été accessible en rando)...

Inutile de préciser qu?on a tranché dans le vif jusqu?à plus soif, du matin au soir, tous les jours, sous un soleil imperturbable. Au delà du ski, cette semaine à Davraz est aussi l?occasion de voir à quel point les Turcs sont sympas et accueillants. En retour, nous proposons aux clients de l?hôtel une diffusion d?extraits de films apportés par les riders et de photos prises sur place. Ils sont ravis, et la diffusion se transforme en conférence de presse avec les télés locales et nationales, la presse écrite. Nous nous retrouvons à la une des quotidiens turcs le lendemain ! Pour finir, nos trois riders prennent le temps d?emmener des locaux faire un peu de freeride. Il y a fort à parier que le ver est dans la pomme et que les pentes vierges seront plus rares à Davraz...