C'est parti ! Le Freeride World Tour 2020 a début ce dimanche 19 janvier à Hakuba, au Japon. Nous sommes généralement réactifs, et auparavant nos récap d'étapes sortaient dans la foulée après la compétition. Si nous publions ce mardi seulement celui d'Hakuba, c'est parce que l'organisation a opté pour un mode de diffusion différent pour cette étape (et à priori pour la prochaine de Kicking Horse également) avec un "live différé", mis en ligne plus tard. Ainsi, le "faux live" a été diffusé hier soir, à 21h heure de Paris. Voici notre récap.
A noter qu'à partir de cet hiver, comme nous vous l'expliquions il y a peu, les prize money sont les mêmes pour toutes les catégories, ski, snowboard, hommes et femmes.
Comme toujours avec le Freeride World Tour, nous recevons une confirmation de la bonne tenue de la compétition (ou du report) la veille du jour J. Celui que nous recevons samedi est accompagné de lignes rouges expliquant que le live ne sera pas diffusé comme d'habitude, mais mis en ligne ultérieurement, et les résultats ainsi que toutes les images de la compétition sont sous "embargo" (terme journalistique signifiant une information à ne pas diffuser) jusqu'à nouvel ordre.
Du coup, dimanche, nous savions que cela courait mais nous n'avions aucune info, n'ayant personne sur place cette année. Lundi matin 7h, la confirmation arrive : le "broadcast" (la diffusion) est programmée pour le soir même à 21h (heure de Paris). Le but est triple :
- Eviter les problèmes de live/transmission que l'organisation a connu ces dernières années, ainsi que les temps d'attente lorsque la météo est capricieuse (le classique "competition on hold"...),
- Pouvoir intégrer au montage final des images récupérées après coup, permettant plus d'angles de vue (drone, GoPro des riders, interviews, etc.).
- Diffuser le tout à un heure qui soit la plus optimale possible vis-à-vis du décalage horaire.
Il va sans dire que les réactions, dans les commentaires sur les réseaux sociaux ou sur Youtube, ont été mitigées. Un live pas live, ça enlève pas mal de saveur... Avec le montage qui a été fait (exit toutes les longueurs, les fins de runs, l'attente des notes, les crashs, etc.), le rendu final fait 2h, là où les "vrais" lives faisaient autour de 4h. On imagine que l'intention est bonne connaissant la passion des organisateurs, mais nous ne sommes pas tout-à-fait convaincus...
Le Ski boss à la montée :
C'est une toute nouvelle face sur laquelle ont couru les riders, dénommée "Kuzureizawa". Il est toujours intéressant de voir les riders évoluer dans une nouvelle face, car ils sont tous ainsi "au même niveau". Sur les faces "connues", les riders expérimentés qui cumulent plusieurs saisons au compteur ont clairement un avantage, connaissant le terrain, les rochers, la façon dont les faces s'enneigent, mais aussi les lignes privilégiées par les autres riders et/ou par les juges. Avec une nouvelle face, où personne n'a jamais skié, tout le monde est à la même enseigne.
Cependant ici, la face n'envoie pas du rêve. On a vu des faces de 2* plus engagées et offrant plus de possibilités... Il sera difficile de sortir une ligne originale, il faudra donc plutôt compter sur les actions et pour beaucoup, la ligne la plus "logique" sera celle qui permettra d'enchainer suffisamment de "features" pour scorer le plus possible (les notes étant en partie faites sur un cumul de points pour chaque action - et des malus pour les "mauvaises" actions, backslap, perte de contrôle, crash, etc.).
Le bas de la face "officielle", où le jugement n'est plus effectif, n'est pas matérialisé sur le terrain, c'est pourquoi certains riders se sont arrêtés en fin de run (avant d'aller rejoindre la raquette d'arrivée située en fond de vallon, moment qui a été coupé au montage). Egalement, le haut de la face a parfois été dans un nuage, certains riders se sont élancés en jour blanc, mais le gros de leur run était au soleil.
NB : nous n'avons pas eu les détails du choix de la face, mais il est à noter que c'est l'un des plus mauvais débuts d'hiver au Japon depuis des années, avec un temps inhabituel très sec, ce qui a dû fortement compliquer l'organisation de la compétition.
Cocorico ! On prend les mêmes on recommence. Marion Haerty et Victor de le Rue, tenants du titre de l'année dernière, attaquent cette nouvelle saison sur les chapeaux de roues en remportant tous les deux l'étape. Bravo les frenchies !
Chez les filles, Michaela Davis-Meehan (AUS) prend la deuxième place, et Erika Vikander (USA) complète le podium. Du côté des messieurs, Nils Mindnich (USA, second) et Elias Elhardt (GER, troisième) montent sur la boite aux côtés de Victor.
Marion : « Je me suis beaucoup amusée, la neige était vraiment meilleure que ce que j’imaginais, c’était encore que du bonheur. Gagner la première étape de la saison me rassure beaucoup, d’autant plus que j’étais fatiguée en début de saison et je m’inquiétais pour les compétitions. Je me suis simplement concentrée sur avoir du fun, et ça a marché. »
Victor : « Je suis super content, j’ai fait un bon trick, deuxième backflip de la saison et c'est super bien passé, j’ai réussi à le replaquer comme j’espérais. Pour le reste de la ligne je voulais aller à droite et je n'ai pas réussi à y aller, donc je suis allé à gauche et ça a été de l’improvisation. »
Du côté des skieurs, après un peu de suspens ayant laissé Reine Barkered (SWE) bien installé dans le fauteuil du leader, Drew Tabke (USA) vient lui ravir la place grâce à un gros run avec un beau backflip et un bas de ligne technique bien négocié. Le kiwi Hank Bilous (NZL) débarque ensuite dans la face en frontflip, prend toute la vitesse qu'il peut et envoie un transfert lunaire qu'il enchaine sur un 360. C'est gros, mais manque un peu de propreté pour venir détrôner Drew. Il prend la seconde place, Reine Barkered complétant le podium.
Du côté des skieuses, la norvégienne Hedvig Wessel a envoyé un gros backflip, très propre, qui lui a assuré une première place méritée. Elle est suivie par la tenante du titre italienne Arianna Tricomi, qui a posé un de ses désormais classiques 360. La suisse Elisabeth Gerritzen complète le podium.
Et les français ? Eh bien Léo Slemett et Wadeck Gorack n'ont pas pu prendre le départ (le premier blessé, le second étant en tournage), nous espérons les retrouver au Canada. Et Juliette Willmann, dernière rideuse de la journée à s'élancer, échappe de peu au podium, terminant à la quatrième place. On espère la voir prendre sa revanche très vite.
Parlons peu, parlons bien : ce n'était pas l'étape la plus folle que l'on ait vu, loin de là. De notre analyse, les raisons sont multiples :
- Le faux live, qui enlève pas mal d'intérêt au visionnage complet,
- La face, relativement peu intéressante,
- Le système de jugement.
Les deux derniers, en particulier, nous font retomber dans le "Freestyle-Backcountry World Tour" que nous déplorions déjà, et nous ne sommes pas les seuls, l'an dernier. Car avec une face comme celle-ci et le système de jugement actuel, il est quasiment impossible de faire une ligne "pur freeride" qui score suffisamment pour espérer faire un podium : les riders sont obligés d'enchainer le maximum de sauts et quasiment obligés de faire des tricks pour cumuler des points.
Ils ont donc fait le job et ont su nous sortir de notre torpeur en envoyant du lourd sur quelques belles actions, mais le rendu final n'est pas, à notre goût, du niveau de ce qu'on peut attendre d'une étape de ce qui s'appelle le Freeride World Tour (et attention, ce n'est pas de la faute des riders, qui sont bel et bien parmi les meilleurs mondiaux). Nombre de Qualifiers sont plus intéressants, plus prenants à regarder que celle-ci. On en vient à se languir Verbier.
Alors oui, le freeride en général c'est l'ensemble des pratiques, depuis les pillows à la pente raide du Bec des Rosses. Mais du freeride en compétition, et surtout du circuit mondial qui se vante de rassembler les meilleurs riders de la planète, on peut se permettre d'en attendre un peu plus que des slashs et quelques tricks...
On attend vos avis, et on se retrouve pour la prochaine étape prévue à Kicking Horse Golden BC, Canada, du 6 au 12 février.
19 Commentaires
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J arrive pas à comprendre comment on peut prioriser un tournage une année où on est un des favoris pour remporter le tour
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Ca nous ai tous arrivé d attendre devant un écran "on hold" en espérant que ça parte en vain et c est assez frustrant. C est à mon avis une des raisons pour lesquelles le live différé va tout doucement s imposer !
Pour l aspect freeride, le débat est toujours le même je pense qu il faut se faire à l idée que le public que tente d attiré le fwt veut voir du ski typé bc plus que fr et que les puristes devront se contenter de Verbier.
Sinon le run de Bilous était sensationnel est méritait la 1ere place selon moi !
Et je pense que les commentateurs devraient commenter le vrai live et les coupes devraient être faite après, ça rendrait probablement plus de naturel.
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la
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Résultat, j’ai jamais vu autant de spectateur sur une compétition de freeride, et certainement pas à Hakuba.
Peut être c’est cela qui a dicté le choix de l’endroit ?
Par contre je trouve dommage qu’il n’y avait rien pour annoncer le nom du concurrent qui va s’élancer, ainsi que pour donner le score du concurrent.
Ce qui était encore plus bizarre, c’est après la compétition, même sur place on n’a plus eu aucune info, pas même les résultats. C’est comme si la compétition n’avait jamais eu lieu.
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Ultra déçu
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