Xtreme Verbier, le grand final du Freeride World Tour

Chaque année, début avril, l'Xtreme de Verbier marque la fin de la saison de compétition du Freeride World Tour, mais aussi son apothéose. Terriblement selective, c'est l'étape reine pour les compétiteurs qui ont du auparavant montrer patte blanche : seuls les 12 premiers skieurs du classement FWT (sur 24 engagés) pourront ainsi s'élancer du haut du Bec des Rosses. D'ailleurs cette année, seuls 10 skieurs prendront le départ, du fait de blessures. On regrette ainsi l'absence de Kristofer Turdel, techniquement couronné champion du monde à Fierberbrunn quelques semaines plus tôt grâce à son avance, d'Ivan Malakhof, auteur d'un début de saison (trop) explosif et de Logan Pehota.

On ne vous apprend rien : l'hiver 2017/2018 est un excellent hiver, avec des cumuls et hauteurs de neige record en altitude. A Verbier, le Bec des Rosses, théatre depuis plus de 20 ans de l'Xtreme de Verbier, a gagné la réputation d'être ce vertical labyrinthe rocailleux tendant vers l'absurde pour le commun des mortels, de fait la face la plus engagée et la plus technique du Freeride World Tour. 

L'hiver avait donc bien bossé. Riders, staff, journalistes, spectateurs étaient unanimes : jamais ils n'avaient vu le Bec aussi bien enneigé. Le spectacle allait être grandiose, les riders allaient pouvoir lacher les chevaux dans une neige de rêve qui avait été soigneusement préservée grace au travail des gardiens du Bec, qui s'assurent que personne ne vienne déranger le monstre pendant l'hiver.

Bon, la neige est une chose, la visibilité en est une autre : après une première tentative avortée le dimanche après midi, c'est finalement le lundi matin, au lieu du samedi, que se déroulera la course. 

L'homme du jour est français.

Pour sa première participation au FWT en 2014, Mickael Bimboes n'avait laissé aucun doute sur son ski lors notamment de l'étape de Chamonix, au cours de laquelle il avait fini en troisième position avec un run audacieux, largement médiatisé. Mais cette édition avait également été marquée par des polémiques qui avaient fini par prendre le pas sur le sport.

De la poudreuse a coulé sous les spatules depuis et le Mickael Bimboes cuvée 2018 semble avoir mis de l'eau dans son vin, en tout cas en dehors des skis. Car sur la neige, le bonhomme ne s'est pas assagi et s'offre une splendide fin de saison avec deux victoires sur le FWT, dont Verbier ce qui lui permet de terminer sur la troisième marche du podium au classement général :  la marge de progression pour la saison prochaine est du coup assez simple à visualiser, l'objectif clair.

un peu de douceur, voir carrément de sensualité, dans cette compétition de brutes. 

Second rider à passer sur la face, Mickael Bimboes ne sera donc pas détrôné.

Un gros 3.6, un gros back, un ski de montagne puissant et moderne à la fois : tous les ingrédients semblent réunis mais cela ne suffira pourtant pas cette fois pour Leo Slemett qui finit au pied du podium. Pourtant un sacré run, du haut jusqu'en bas, c'est a priori une faute en reception de son 3.6 qui lui coûte si cher.

Parti fort comme à son habitude, à 120% de son propre aveu avec notamment un backflip absolument parfait en entrée, jouant un éventuel podium au général, Loïc Collomb Patton chute en sur-rotation sur un 3.6, tirant un peu sur le genou au passage. Dommage.

Le jeune neo-zelandais Craig Murray, 19 ans et rookie sur le tour, mérite sa seconde place avec deux 3.6 absolument massifs dans son run, dont un dès l'entrée dans la face. Derrière lui, Markus Eder impressionne sur sa seconde partie de run (après un début plus classique et moins fluide) avec LE trick du jour : butter 360 sur une grosse barre. Le garçon brille par sa polyvalence et son talent, mais aussi par ses qualités humaines, toujours souriant, toujours content. Ovationné par la foule, il ne détrône pas pour autant le leader du jour.

Parfois, tout ne se passe pas comme prévu... Grifen Moller

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