Bon Appétit S8E5 : L'ultime

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Bon Appétit S8E5 : L'ultime

Rendez-vous en terre très très inconnue
article Bon appétit
Texte :
Victor Galuchot
Photos :
Nico Favre
Vidéo :
Nico Favre

Voilà le moment qui revient chaque année et qui pourtant me surprend toujours autant... Ce moment où je me dis : « déjà ! ». Comme un homme âgé qui n'a pas vu filer sa jeunesse entre ses doigts, je n'ai pas vu passer cette saison d'hiver. Le tournage du premier épisode reste un souvenir vif dans ma mémoire et pourtant le dernier est déjà dans la boite.

L'ultime opus de l'hiver

Et oui amis, nous vous livrons notre ultime opus de l'hiver. Comme le vrai printemps tardait à pointer le bout de son nez nous avons décidé de faire un épisode à chasser la poudre. Mais la météo s'annonçant délicate dans les alpes, nous avons décidé de partir en voyage direction une destination « exotique » pour assurer le coup. 

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À nous les vasistas printaniers !

Alors finalement, cette histoire commence dans un café d'Albertville. Point de rendez-vous peu glorieux, d'une équipe de skieurs en plein questionnement. Là, pendus à nos téléphones, consultant les sites de prévisions météo comme des religieux devant une relique sacrée, nous guettons LE miracle. Le ciel Français, pris en sandwich par deux flux météos opposés, s'annonce être un vrai champ de bataille. Les flux de Sud et de Nord-Ouest se lâchent tour à tour un peu de terrain, ne laissant entrevoir que de brèves fenêtres de ciel bleu. (Enfin, des fenêtres.... Des vasistas tout au plus !) C'est alors que notre aventure commence à se dessiner, tant pis pour la programmation, nous partons là où le soleil perce les nuages. Pour ce voyage, nous disposons d'un fourgon de location avec kilométrage illimité, le plein d'essence, des skis, du matos d'alpinisme et même un maillot de bain. À nous les vasistas printaniers !

Le flux de Sud prend le dessus, et si l'effet de foehn doit être pénible sur la Savoie, le beau temps  doit alors se manifester sur un bout d'Italie. Nous voilà donc partis pour 3h de route direction Argentera Ski. Arthur Bertrand, notre photographe, nous vante les mérites de cette petite station, alors pourquoi pas, allons voir. Ce que nous ne savions pas c'est que ces petites stations n'ont pas les reins pour rester ouvertes jusque fin avril. C'est donc une station déserte et bel et bien fermée que nous trouvons à notre arrivée. Mais ce n'est pas un problème, comme je vous le disais, le coffre est plein de matos. Et si les télésièges ne nous hissent pas vers les sommets, nos petits corps assistés de peaux de phoques le feront. Après une bière chez le guidos du coin et quelques plissements d'yeux sur des cartes IGN nous avons notre objectif du lendemain.

Le "Chat Noir" est resté coincé dans le moteur du camion...

La Tête de Moise, notre premier petit miracle qui sonnera donc bien biblique, est une montagne de 3100 m qui fait la frontière Franco-Italienne. 1150 D+ nous attendent, ce qui semble une formalité pour des pilotes d'hélico Bon App aguerris, mais c'est sans compter les 4km de quasi plat à parcourir avant d'attaquer la vraie montée. Bref, la peau de phoque c'est toujours long, mais la montagne a bien de la gueule et notre pari contre la météo maussade est gagné. Il fait beau et bon, les pentes Nord restent froides tandis que la neige de printemps est parfaite au sud. Ça fait quand même du bien de savoir que le chat noir est resté coincé dans le moteur du camion... Si certains prennent leur pied à suer à la montée, nous notre truc ça reste la descente, et on est pas déçus du voyage ! Le couloir Nord-Est de la tête de Moise est un échantillon de Dolomites dans les Alpes de Haute Provence, représentant 400 m à 45°/50° entre de belles falaises. L'ambiance vaut le détour et, grisés par la glisse, nous oublions vite la longue montée... Bien que reboostés par la récompense, il nous faudra un bon coup de pied au cul pour repasser un col de 400D+ afin de rejoindre notre point de départ... Une belle journée dans la boite pour l'équipe, avec un lendemain prometteur niveau météo. Nous avions l'impression pour une fois, que provoquer la chance pouvait porter ses fruits... En effet, le lendemain fut tout aussi bon. Un autre couloir que nous avions repéré la veille s'offrait à nous, ne moyennant que 700D+. Bien sûr, nous sommes un peu les Carlos du monde de la peau de phoque, ça reste une bonne petite bambée pour nous autres, mais ce n'est que la moitié du parcours de la veille et nous avalons ça avec autant de facilité que Depardieu avalerait un bon Pommard. (C'est pas vrai, mais j'aimais bien l'image...) Après quelques gémissements, nous nous attaquons à skier un autre couloir bien sympa et à profiter une dernière fois des paysages sauvages de la zone. Cette frontière franco-italienne traversée par le col de Larche est un vrai petit paradis de la rando. Si vous souhaitez faire une belle rando sauvage, nous vous conseillons une escapade là-bas. 

De notre coté on reprend notre course contre les nuages puisque le coin doit se couvrir bientôt. En effet, l'étau se ressert bien, dans un rayon de 4h de voiture, toutes les montagnes semblent accrocher les perturbations du moment. L'Oisans ayant pris 20 cm de poudre nous promettait un après-midi dégagé, nous tentons alors notre chance. La poudre sacrée est bien là mais cette fois-ci le miracle n'allait pas opérer. On passe une journée sur le domaine de L'alpe d'Huez à essayer de bricoler quelques images. La neige en vaut la peine mais le soleil ne perce pas. Agacés par le brouillard et surement aussi par l’insupportable nuisance sonore de la Folie douce locale nous plions les gaules. C'est le dernier épisode de la saison et il doit se finir sur une belle note.

Voir la lumière se tamiser et devenir orange à 3500m d'altitude, en haut d'une grande pente vierge couverte de 40cm de poudre, ça fait aimer la vie...

Victor Galuchot

Nous prenons donc notre temps et patientons deux jours, le temps que l'Éole se calme. Et quoi de mieux qu'entendre dire que les conditions à la maison sont optimales ? Nous finissons donc cette vidéo à la Maison sur un classique du coin, la face Ouest de Péclet, une belle et simple sortie, sur le glacier local. 3500 m d'altitude pour une belle pente douce qui prend les derniers rayons du soleil. Cela n'a rien d'une performance à noter dans les annales, mais ressemble plutôt à une sortie si esthétique qu'elle transformerait Bigard en poète. Le soleil se lève et se couche chaque jour, et pourtant nous ne profitons pas souvent du spectacle. Je peux vous dire que voir la lumière se tamiser et devenir orange à 3500 m d'altitude, en haut d'une grande pente vierge couverte de 40 cm de poudre, ça fait aimer la vie. Fab et moi descendons ce flanc de montagne comme si on descendait d'un nuage. C'est facile, c'est doux et c'est si beau, qu'on s'en taperait le cul par terre. On finit donc ce tournage et cette saison dans la joie. On espère que cet épisode et que cette saison vous auront plu.

Ce n'est qu'un au revoir

Nous, on part vous concocter un long épisode pour l'automne prochain.

Pendant ce temps, profitez bien du printemps sur les skis. Il va y avoir de quoi faire ! Attention à vous les énormes cumuls de la saison vont être un gros risque ce printemps ! 

Merci beaucoup pour votre fidélité.

À bientôt on l'espère. Allez Ciao !

2 Commentaires

Alpins A termier toujours plus tôt :( Même pas d'épisode spécial pour les 30 ans du derby de la Meije, ni du leur ? le début de la fin ?
 

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