le responsable médical du CIO dit que oui...
On se souvient de l'épisode tragi-comique du retrait de Shaun White de l'épreuve de Slopestyle de JO à la veille des qualifications. L'américain avait alors mis en avant pour expliquer sa défection le fait que le parcours était trop dangereux. Beaucoup y avaient surtout vu une stratégie de course visant à s'économiser pour l'épreuve de Half Pipe, ses chances étant de toutes façon réduites en slopestyle.
Le débat rebondit aujourd'hui avec les déclarations du responsable du département scientifique et médical du CIO, Lars Engebretsen, rapportées par l'Associated Press (lire en anglais ici), selon lequel les épreuves de slopestyle de Sotchi , qu'il s'agisse de ski ou de snowboard (le CIO ne fait pas la distinction) ont présenté un taux de blessure trop important, bien plus important que n'importe quel autre sport présent aux JO 2014, un taux de nature à remettre en question le futur de l'épreuve olympique..
Même s'il n'est pas décisionnaire sur la question, cette position laisse donc entrevoir une possible remise en question du slopestyle pour les Jeux 2018 de Pyeongchang en Corée du Sud.
Une chute sans gravité pour Henrik Harlaut durant les qualifications
La première réaction est évidente : la prise de risque est indissociable de nos sports, et de leur progression. Et quand on prend des risques on peut tomber. Et quand on tombe on peut se faire mal.
Il est curieux de constater que le CIO accepte ce risque dans des disciplines comme la descente (ou l'erreur peut couter beaucoup plus cher que des ligaments croisés). Cette prise de risque est alors non seulement acceptée mais valorisée, ce qui pose la question de l'image de nos sports, trop souvent décrits par les media généralistes comme des sports de jeunes cascadeurs décérébrés. Si l'on se fait mal, c'est alors qu'on l'a bien cherché.
Personne dans la communauté ne veut d'un slopestyle olympique aseptisé (une interprétation possible mais pas directe de ces déclarations) : on se souvient des contraintes imposées au ski de bosse, notamment sur les passages tête en bas, qui ont tué sa progression, permettant ceci dit au passage l'émergence du freestyle moderne, tel que nous l'entendons aujourd'hui.
Cependant, si l'on dépasse la réaction initiale de rejet en mode "décidément le CIO ne comprend rien à nos sports", la polémique naissante permet de se poser quelques bonnes questions.
Lars Engebretsen ne déclare pas que le slopestyle est dangereux en soi : il dit que l'épreuve de slopestyle des JO de Sotchi, et cette épreuve uniquement, s'est révélée trop accidentogène à ses yeux. La nuance est importante, car tout un tas de facteurs peuvent dès lors entrer en ligne de compte : le shape, la météo, la qualité de la neige ou le processus de sélection des athlètes... Tous ces facteurs peuvent influer sur ce fameux taux d'accident. On peut par exemple évoquer l'hypothèse d'un parcours sans doute mal dimensionné à l'épreuve féminine, sur laquelle on a en effet assisté à de gros crashs. Mais dans ce cas, ce n'est pas le sport qui est responsable.
La canadienne Yuki Tsubota, trop courte sur la dernière table.
Quoi qu'il en soit, il manque à ces déclarations des données scientifiques et statistiques précises permettant de savoir de quoi l'on parle. Ainsi que quelques définitions : qu'est ce qui est considéré comme une blessure ou un blessé? la gravité des blessures est-elle prise en compte et enfin qu'est ce donc, pour le CIO, qu'un taux de blessure acceptable? Car franchement, nous n'avons pas eu l'impression de voir plus d'accidents à Sotchi que sur un Dew Tour ou X Games.
Sans ces données et définitions, il ne peut y avoir ni état des lieux, ni réflexion, ni discussion.
A suivre donc.
11 Commentaires
Taille des modules / % de pentes etc ...
C'est sur qu'il y aura plus de chance de se faire mal avec des modules XXXL en cas de chute :p
Curieux de voir le sens que le débat va prendre.
Fin bon de toute façon france 2 n'a même pas diffusé en direct 100% de la final c'est dire l'importance qu'il est accordé à la discipline...
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Logiquement en 2018 devrait y avoir des changement comme évoqué dans l'article surement un deuxième kick pour les femmes mais aussi tous ce qui va changer d'ici 4 ans, peut-être des step-up, un quarter à l'arrivée, qui sait... le slopestyle doit être de toute façon en évolution permanente, sinon il lassera comme le ski de bosse ou le ski acrobatique.
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