Bon Appétit S4EP7 : L'expérience Bio

Suite à la vague de pollution qui a touché la France ces dernières semaines, vos fidèles serviteurs ont décidé de se lancer le défi d'un épisode 100% bio !

Vous avez peut être vu, ô amis, le début d’apocalypse qui nous est tombé dessus il y a deux semaines. : des isothermes 0° à 7000m, tout le monde en short/Tshirt comme en plein mois d’Aout avec de surcroit un nuage de pollution à couper au couteau. Depuis nos montagne on pouvait voir les fonds vallée disparaitre dans une masse noire comme une rivière malsaine qui court au dessus des routes et des villes. Croyant sauver la planète, les autorités inventent des hérésies comme faire baisser de 20km la vitesse des automobilistes. A Chamonix, on aurait trouvé comme solution de remonter en altitude les capteurs de pollution histoire d’obtenir des résultats moins alertants… Quel génie !

Bref, on va tous mourir mais pas tout de suite. L’équipe de Bon App a donc décidé d’essayer de faire un épisode BIO. Bilan carbone minimum ! Du coup, on a remplacé la voiture par le vélo et les remontées mécaniques par nos peaux de phoque. Nous nous sommes trouvés un itinéraire près de chez nous avec un sommet bien sympa à la clef, La Moindre, dans la vallée des encombres. Pour atteindre ce sommet nous allions devoir partir deux jours : un premier jour pour monter en vélo et en peaux jusqu’à un refuge, puis un second jour pour finir l’ascension de la Moindre puis rentrer à ski, en rando et à vélo.

Il faut avoir des amis qui aiment se mettre dans le mal pour nous accompagner dans une aventure pareille. Heureusement, on connait des solides. C’est donc la comète Cedric Pugin et le photographe Jeremy Bernard qui nous ont suivi pour sauver la planète.

Selfie Jérémy en vélo

La petite équipe s’est retrouvée en contre bas dans la vallée : chacun sur son vélo, le sac à dos rempli de vivres et d’un duvet, des skis, des chaussures de skis, des crampons et piolets… Bref, un joli paquetage ! 8 km de vélo nous séparent de la neige. D’accord, ce n’est pas le bout du monde mais avec tout le chemin qui nous attendait derrière c'est déjà un bel effort. Si Cedric monte ces quelques kilomètres avec une aisance déconcertante, ça n’a pas été de tout repos pour vos serviteurs. Imaginez Nico et Jeremy avec leurs matos photo et vidéo… Vers midi, nous arrivons au pied de la vallée des encombres pour commencer la montée en peaux. Tout le monde affiche encore une belle motivation, heureusement car 4H30 de marche nous attendent pour atteindre le fameux refuge.

L'hôtel grand luxe !

Il s'agit en fait d'une petite baraque que les chasseurs nous autorisent à utiliser lors de l’ascension de La Moindre. C’est un peu spartiate mais le nécessaire y est : cinq matelas et une gazinière. Cédric passe aux fourneaux avec au menu une bonne polenta BIO accompagnée des saucissons "home made" de Fab et de Nico. On pensait se régaler mais c’était sans compter sur les talents culinaires de Cédric. À l’entrée du chalet sont posés 5 gros sacs blancs. Du gros sel. Le Puge en prend une poignée qu’il mettra dans l’eau, puis dans la polenta. Le gout salé n’arrivant pas nous en rajouterons encore dans nos assiettes jusqu’à ce que Jeremy agacé de ne pas réussir à saler son plat décide d’en manger une pincée. Le résultat est immédiat, Jerem ne sent plus sa langue. : « C’est pas du sel les gars, j’ai la langue anesthésiée n'en mangez pas… ».  Nico part alors voir les sacs. Il y avait en effet 4 sacs de sel mais le cinquième sac contenait un tout autre met : du sulfate de Zinc, un produit corrosif que l’on utilise pour la conservation du cuir, du bois ou encore pour limiter la pousse de mousse sur les toits… Pas le genre de trucs qu’on se met dans le ventre même si on est fan de cuisine moléculaire. Et pas très bio non plus. Pour éviter de ne pas se réveiller le lendemain matin tout le monde essaye de se faire vomir.

C'est parti !

Le réveil est réglé pour 3h30 car il nous reste encore 700m de dénivelé pour atteindre le sommet et les températures élevées attendues dans la journées nous oblige à partir tôt. Nous arrivons au sommet juste après le levé du soleil, les pentes n’ont donc pas eu le temps de chauffer et nous sommes donc en sécurité coté avalanche. Le sommet est une arrête escarpée, partagé entre neige et roche friable. Se balader là haut c’est un peu du funambulisme ! En revanche, les couloirs sont orientés plein nord et la neige y est encore bonne. L’ambiance est top, Cédric installe un petit rappel à l’entrée et nous pouvons chausser pour claquer quelques virages sautés dans les 50° de pente du couloir. Il faut de temps en temps éviter les rochers morceaux de roche friable qui dévalent le couloir bien plus vite que nous mais la descente reste géniale.

Quand c'est fini y'en a encore...

On se retrouve tous en bas, bien heureux d’avoir fait une belle descente, cependant une chose est différente. C’est un épisode bio, on ne va donc pas rentrer tranquillement au parking ou encore reprendre un télésiège pour en refaire une. NON !  Là nous allons finir notre descente en fond de vallée le plus vite possible car le manteau neigeux chauffe fort et remettre les peaux pour retourner à nos vélos… Reprendre toutes nos affaires sur le sac pour remonter sur une selle qui désormais nous torture horriblement les fesses est un supplice que Satan lui même n’oserait infliger. Nous rentrons alors dans la douleur jusqu’à St Martin de belleville ou la civilisation et surtout une belle entrecôte nous attendent.

L’expérience aura été aussi géniale que difficile. Le ski Bio est une pratique bien loin de ce que nous avons l’habitude de faire : 2 jours de rando et de vélo pour une seule descente ce n'est pas le club Med. Il ne faut pas se voiler la face, la pratique du ski n’est pas écologique. On vous invite par contre à faire un petit effort dans ce sens là. Vous le savez, les petits gestes ce n'est pas grand chose à faire et c’est déjà un grand bien. 

Un grand merci à nos amis Cedric et Jeremy qui nous ont accompagnés.
Un grand merci à la montagne et à la nature dans lesquelles on passe notre vie à nous amuser.

Merci à vous en espérant que tout ça vous parle.

Arvi

L’équipe Bon App.