L’année dernière nous avions été gâté avec de belles chutes de neige précoces si bien que les skis étaient sortis exceptionnellement plusieurs fois en octobre. Cet automne, il a fallu attendre ce début novembre pour voir blanchir les massifs et raccrocher enfin les godillots. Après trois jours de pluie et un gros refroidissement de l’air, les épisodes neigeux se sont succédés avec un abaissement de la limite pluie-neige à 1200 m.
J’ai raté quelques soirées de festival de films de ski en ce premier week-end de novembre mais pas la première véritable fenêtre pour aller faire les premières traces d’une nouvelle saison de glisse. En attendant le retour des remontées mécaniques, ce week-end était parfait pour ressortir les peaux. Du froid, le retour d’un temps anticyclonique, et une certaine promesse de neige de la part des météorologues. En consultant les différents bulletins montagnes, le fin fond du Béarn avait concentré bien plus de flocons que les contrées voisines. Et puis les webcams et les réseaux sociaux donnent aussi de bonnes indications sur les conditions en temps réel… C’est décidé, une petite visite à la station de La Pierre Saint Martin s’impose.
Rendez-vous avec Pierre samedi matin à 8h au village d’Arette, sur les terres natales de Monsieur Hourticq. En l’espace d’une petite demi-heure, la longue montée à la station nous fait voyager des belles couleurs automnales à un décor digne d’un mois de janvier. Route enneigée dès 1300 m, salage en cours, des arbres de plus en plus chargé de meringue. Cerise sur le gâteau, il fait froid et le ciel est criant de bleutée !
Au sortir de la voiture, 1650 m d’altitude, une belle couche de 20-30 cm nous attends. Le peu de véhicules présents sur le parking sont espagnols et certains se sont montrés très matinaux pour tracer. Le décor est simplement féérique, les pins sont chargés comme en plein hiver !
La température de -3°C et la brise légère encourage au mouvement. Les doigts sont vite mis à rude épreuve mais c’est avec enthousiasme que nous remontons le domaine skiable. Une mer de nuage contraste cet archipel de reliefs karstiques bien poudré : le pic d’Anie (2504 m) trône fièrement mais montre aussi que le vent est important en altitude. Après un bon 600 D+, il temps de passer en mode descente et d’évaluer la qualité !
Autant certaines zones sont compactées par le vent que d’autres laisse le loisir de faire quelques virages « carte postale ». Au-dessus de 2000 m, la couche dépasse les 40 cm, les appuis peuvent donc être solides et le dénivelé vite descendu sans inquiétude d’impacts !
La première descente dans cette neige bien froide appelait forcément une seconde. Avant de retrouver un relief trop plat, peaux remises, nous remontons ce que nous venons de descendre. La trace est une tranchée. L’ambiance est toujours magique, c’est vraiment de la belle carte postale enneigée pour un début novembre. La mer de nuage est en train de monter, il faut en profiter avant d'être dans un éventuel brouillard.
Quand j’ai vu les hauteurs de neige moindre dans les Hautes Pyrénées (10 cm à 1800 m) et en fait presque partout ailleurs, le concept du hold-up est apparu naturellement. Une première session de ski comme celle-ci.. et ben ce n’est pas toutes les années.
Comme on dit ici, ce premier essai doit être transformé. En un très bel hiver généreux pour les passionnés de neige !
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