L’hiver dernier a été faste, on a beaucoup skié, beaucoup profité, et aussi beaucoup raconté ! L’été est passé par là avec quelques courses majeures dans les Pyrénées, en alpi et/ou grandes voies, mais, il faut le reconnaitre, j’ai pas trop écrit. C’était pas l’envie qui manquait, ni le contenu (quand tu bivouaques à 3000m sur une arête avec 2 potes pour aller t’enquiller le lendemain plus de 9h de grimpe, t’as forcément 2 ou 3 trucs à relater), non, ce qui manquait, c’est le temps ! Oui, parce que quand on n’est pas dans la montagne, on bosse, et même beaucoup depuis l’été, les clients ayant jugé intéressant de balancer tous les appels d’offre en même temps, c’est une demi année de merde qu’il a fallu endurer, avec donc peu de temps pour écrire !
Mais ça y est, comme un signe avec le retour de la neige, les propositions sont livrées, on ressort la tête de l’eau, on ressort aussi les lattes… et du coup on ressort enfin le clavier aussi !!
Comme nous l’explique très bien Thomas Blanchard (dont je ne saurais que trop vous conseiller les points météo), ce début de saison est un peu spécial dans notre Sud-Ouest : d’habitude, on prend une grosse chute de neige vers mi-novembre, puis un gros redoux début décembre… et on en chie jusqu’aux vacances, voire plus. Cette année, point de tout ça, il n’y a pas vraiment eu de chutes précoces, et par contre, on a bien ramassé fin Novembre.
Si bien qu’au final, la pré-saison en ski de rando n’a pour ainsi dire pas eu lieu, certaines stations, Baqueira-Beret en tête, ont ouvert leurs télésièges de suite. On s’est donc retrouvés à carver en ski de slalom sur des pistes bien préparées sans même avoir eu « d’échauffement » avant… autant vous dire que ça a un peu piqué au niveau des cuissots !
Plusieurs chutes ont ensuite permis de constituer un manteau, non pas confortable, mais suffisant pour commencer à sortir un peu. On peut se considérer comme assez bien servis, ce n’est pas le gavage encore, mais certains ont quand même réussi à poster des courbes sur Insta qui filent carrément la banane. Et du côté de Piau aussi, c’était pas si mal :
Après donc avoir fait les ouvertures respectivement de Baqueira-Beret, puis de Piau-Engaly, c’était au tour de la station de La Mongie, rebaptisé un peu pompeusement « Grand Tourmalet » d’ouvrir ses pistes et ses remontées (enfin une partie de tout ça, j’y reviendrai plus loin). Comme ce jour-là, les prévisions annoncent 5 à 10cm dans la nuit avec un ciel qui se dégage rapidement dans la matinée, et un froid vif, bref tous les ingrédients pour se geler les miches passer une super journée en dehors des pistes ! Une super occas donc pour reconstituer la team ayant sévi déjà à plusieurs reprises, que ce soit dans les Alpes ou dans les Pyrénées, à savoir Clem aka ex-pisteur, rebaptisé « la sonde », vous comprendrez bien vite pourquoi, et BipBip Flo, l’homme qui filme tout, tout le temps, et surtout qui est capable de dé-rusher et monter une vidéo plus vite que son ombre.
Les prévisionnistes ne s’étaient pas plantés, dès le matin, on est juste au-dessus de la mer de nuage et y’a plus qu’à aller fumer qqs lignes avec ces 5-10cm de neige froide qui nous attendent !
Anticipant la sortie, et étant l’heureux possesseur d’un compte Fatmap Explore, et bien que je connaisse un peu le domaine à force d’y avoir été baladé de droite à gauche et de gauche à droite par l’ami Yrlab, ambassadeur du lieu, je me penche quand même sur les possibilités :
Sans parler du Pic du Midi, la station de La Mongie possède énormément de possibilités, que ce soit en freeride avec un peu de marche les skis sur le dos/sac, soit avec les peaux pour rattraper le domaine mécanisé. De notre côté ce jour là, Flo n’ayant pas les peaux, on activera le mode freeride, et malheureusement, en mode dégradé uniquement, la station n’ayant ouvert « qu’à 70% » (par contre, je vous rassure, on n’a pas payé 70% du forfait, j’y reviendrai ci-dessous). On ne pourra donc pas atteindre certains itinéraires, heureusement les hordes de barbus à plus de 100mm au patin ne semblent pas de sortie, et on pourra prendre notre temps pour rayer tout ce qui peut l’être.
Après avoir pas mal galéré pour trouver un TS qui veuillent bien nous transporter verticalement (ça aussi, j’y reviens ci-dessous, pas un TS ne tournait avant 9h et demi voire plus !), on se retrouve sur la face Nord envisagée ci-dessus, non pas par choix, mais parce que c’est le seul truc qui marche. Mais, finalement ça tombe bien puisque rien n’est encore tracé sous ce TSD du Pourteilh, et on va pouvoir se faire plaisir.
On se dit qu’il faut rester vigilants, les requins ne sont quand même pas bien loin… mais comme il n’y a aucune trace, on est vite tentés de lâcher un peu le frein à main. Même si la couche récente n’est pas très épaisse (7cm selon la police, un bon 15cm selon les manifestants !!), elle repose sur une couche qui est restée très froide et ne s’est jamais transformée. C’est donc super agréable à skier même si on n’est pas dans des conditions japon-esques !
Une fois la face entièrement bousillée par nos soins, on décide d’aller voir en face en Sud. Y’a le couloir S-E de Pene Negre qu’on connait bien, et comme il n’est pas encore tracé, c’est le bon moment pour aller l’ouvrir. En plus, ça nous fera marcher un peu :
Arrivée en haut, c’est beau, la mer de nuage derrière est toujours là (sorte de langue nuageuse au-dessus du col du Tourmalet, cher à tous les amoureux de la pédale). Le couloir, lui, est immaculé, on se dit que ça va le faire… et bien pas tant que ça au final : malgré le froid des jours précédents, la couche en dessous a eu le temps de transformer puis ressaisir, du coup les 5-10cm sont posés sur un fond dure et glacé ! ça skie quand même bien sûr, mais on constate de suite que c’est bien meilleur en Nord, on ne peut pas lâcher les chevaux !
Retour du coup de l’autre côté, mais cette fois plus main gauche car il reste encore pas mal de place pour faire des traces entre les petits sapins. Vraiment sympa qu’il n’y ait pas grand monde ce jour là en dehors des pistes, on aura tout le temps de tranquillement tout rayer en se décalant progressivement !!
Comme on l’enseigne à l’ANENA, et c’est la 1ère chose que dira n’importe quel nivologue, le plus important pour comprendre le manteau neigeux, c’est de sonder les diverses couches. J’imagine que cet enseignement au combien important est arrivé jusqu’aux oreilles de notre ami Clem, le seul élément qu’il n’a pas dû entendre, c’est que ce sondage ou carottage, ne se fait pas avec la tête !! En effet, une telle pratique atypique de l’étude de la neige, même si elle est spectaculaire et assez divertissante pour les cousins à côté, s’avère quand même assez dangereuse, surtout quand ladite couche de neige est assez peu profonde. Après plusieurs tentatives de sondage en divers endroits, Flo a fini par capturer en live un modèle de sondage, la technique initiale consistant à montrer au nombreux public les semelles de ses nouveaux Zag U-95, puis d’aller opérer un sondage en profondeur :
Par contre, encore une fois, si vous n’êtes pas un professionnel, ne tentez pas ce type de manœuvre qualifiée de risquée, le nez de Clem peut en témoigner :
Après avoir bien rigolé, un petit mot quand même sur cette station de La Mongie ou Grand Tourmalet, parce que, de l’avis de tout le monde, le service se dégrade d’année en année, et c’est vraiment dommage tant le potentiel du lieu est immense. Il faut quand même savoir, pour nos amis non régionaux de l’étape, que le prix du forfait à la journée est quand même de 49 balles. A ce prix là, tu es en droit d’attendre une prestation quasi irréprochable, on ne parle pas d’un immense domaine quand même !!
Si j’essaie de comparer avec une station des Alpes (si tant est qu’on puisse comparer, pas facile), peut-être on peut dire qu’on n’est pas loin de la taille de la station des Sept Laux par exemple (en kms de pistes, les 7 Laux, c’est 20% plus grand quand même en fait), sauf qu’effectivement, du côté de la station iséroise, on n’a quasi que des débrayables, alors que dans nos Pyrénées, on se cogne pas mal de vieilles rognes qui tournent à 2 à l’heure… en ce qui concerne la préparation des pistes, je n’ose même pas comparer. Et vous savez quoi ? c’est 49€ dans le sud-ouest … et 39 près de Grenoble !!! Et j’imagine que si un TSD ne démarrait ne serait-ce que 5 minutes en retard au 7 Laux, y’aurait du sang sur les sapins environnants. Ce jour-là, les TS qui étaient prévus de marcher (pas tous), ne finirent par démarrer que vers 10h ou plus !!! Inacceptable… et c’est pas la 1ère fois !
Ce qui l’est tout autant, c’est de voir des pistes en sale état, avec des requins non signalés au beau milieu, et pendant ce temps là, voir des pisteurs en train de s’amuser à faire des sauts en bord de piste !!
J’espère que des dirigeants de la station liront ça, et comprendront qu’ils se tirent une belle balle dans le pied à moyen/long terme, mais bon, on en va pas épiloguer là-dessus, on a quand même passé une super journée, et puisque Flo était là, forcément, il y a vidéo ! Les « images qui bougent » suivant la formule consacrée. Et ce qui est le plus fort, c’est que cette vidéo entièrement montée était déjà dispo sur Youtube le jour même à 17h30… alors qu’on a fait les derniers virages à 16h45 ! Là, pour le coup, le service est efficace !!
Le résultat, c'est par là !!
2 Commentaires
Tarif modifié hier à cause du vent et pour skier sur de la pierre.
Merci pour tes articles, toujours bien écrit quelque soit les conditions !!
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Vivement notre semaine aux arcs !! ENJOY
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