Tout commença lorsque les peaux furent formées.
Deux furent données aux Spliboarders, les moins sages et les plus cool de tous les êtres;
Quatre aux Seigneurs Skieurs, grands slasheurs et sculpteurs de la montagne;
Et neuf, neuf peaux furent données à la race des Touristes, qui par-dessus tout désiraient skier. (mais on ne parlera pas d'eux)
Car à travers ces peaux, furent transmises la force et la volonté de remonter chaque pente, mais ils furent tous dupés car le vent avait soufflé…
La communauté des peaux de Sempyr Ski reprend sa quête de poudreuse le 3 Janvier, au départ d'un hameau dont les granges se lovent au fond du frigo : Aulon (La Capitale, comme certains l'appellent là-bas).
Nous partons skis aux pieds dès 1366m, remontant dans les bois en suivant le ruisseau de Rabat, par un froid mordant : -12°C, mes amitiés aux photographes et vidéastes, svp comptez vos doigts.
Suite à un choix d'itinéraire discutable, nous voilà bartassant dans la forêt, montant dans un mix de racines, branches et poudreuse (c'est ça qu'on appelle du "mixte" ?).
Enfin, après avoir croisé plus de traces d'animaux en 1/2 heure que de signes de vie humaine, nous sortons du bois et la vue s'ouvre sur le vallon de Rabat, baignant dans la lumière encore rasante du matin hivernal : splendide.
Encore quelques longueurs de peaux et le groupe de tête ne tient plus : Merry et Pippin s'envoient un premier run dans une neige froide et légère comme rarement ! Enfin, de notre côté on ne les croira pas, se rassurant de notre décision de continuer à monter, on se rejoindra aux portes du Mordor.
Arrivés sur Guchars, nous renouons avec la civilisation, et passons sous le télésiège d'Aulon, tout au bout de la station de Saint Lary, aujourd'hui fantôme d'elle-même, en cette saison si spéciale…
La communauté se reforme au sommet d'Aulon, nous nous regroupons pour le dernier effort, la crête qui nous mènera droit sur le Pic de Montarrouyes, arrivée à 2462m.
Pas le temps d'acheter du terrain : une troupe avancée du Gondor (ou de l'Espagne, c'est selon) nous a doublé sur les derniers mètres, prenant un chemin plus direct. Le pique-nique sera pour plus tard, nous assurons de garder la 1ère descente pour nous. En effet, le passage entre les Tours de Montarrouyet, particularité de l'itinéraire, ne souffrira pas deux groupes d'acharnés !
Le plan de bataille s'affine à l'entrée de la combe, Merry et Pippin prendront le couloir 1, le reste du groupe tiendra le flanc gauche, et enfin je ferme la marche par le couloir 2 : à nous les 2 tours.
Les premières courbes nous laissent peu de temps pour trouver son équilibre, le vent a soufflé en haut, la neige est piégeuse, le couloir étroit laissant peu de place à l'hésitation : nous ouvrons les courbes et le premier pan est avalé en quelques seconde, du ski à sensations !
L'ambiance se détend maintenant, les zones les plus raides passées, il nous reste encore près de 900m de dénivelé de neige froide et protégées dans les vallons d'Aulon. Ici Gandalf a étendu son grand manteau blanc, et nous sommes les premiers à tracer les combes et ressauts qui s'offrent à nous.
L'occasion de skier en groupe sur ces douces inclinaisons, les cris et sourires à 360° ne laissent pas de place au doute : bonheur partagé.
C'est une alternance de grandes courbes, de passage de ruisseaux et de petite forêt qui nous ramène enfin aux granges de Lurges, crevés après cette rando plus longue que haute, et nous dévorons enfin notre sauciflard et jambon de pays glacé à pleine dents : 16h, le goûter idéal.
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