La tempête et les dernières journées de cette sacrée année 2020 ont permis de rayer les montagnes dans une neige presque cinématographique. Malgré la Bella’ttitude, c’est le soleil qui a manqué pour éclairer les vagues poudreuses. L’alignement des planètes met constamment notre patience à l’épreuve mais, lorsqu’il se manifeste comme en ce premier dimanche de janvier, on coche d’une croix le calendrier de nos souvenirs indélébiles.
L’astre indispensable à la vie était annoncé et bien ponctuel pour le rendez-vous de ce tout début d’année. Une nouvelle couche d’une dizaine de centimètres était venue compléter le matelas pyrénéen déjà très confortable. Cette fenêtre anticyclonique a fait chuter le mercure dès le samedi, avec un saisissant -10°C à la station de La Mongie (1800 m) et une limite pluie-neige à 100m.
Aussi, le risque avalancheux devenait moindre et autorisait l’exploration du territoire hors des sentiers partiellement damés. Avec Nobrudude, Benji et Pierre, nous sommes partis dans un secteur que l’on skie habituellement en y accédant par une petite grimpette de 150 D+. Mais mon pov’ monsieur, ce temps est révolu ; on ne peut plus poser son postérieur sur un télésiège sinon sur un banc, certes confortable mais immobile !
8h45 : l’atmosphère au sortir de la voiture nous rendit efficace : 10 min suffirent pour quitter la civilisation et gagner le fond d’un grand vallon aux nombreuses possibilités de pentes, pics et couloirs.
La montée des mille premiers mètres de dénivelés s’est faite dans une ambiance de glacière hermétique. Le vent était quasi inexistant et pourtant nous perdions des doigts à chaque pause photo. C’est la première journée de la saison où les écoutilles sont restées fermées ; l’aération du visage et des doigts suffisait à se sentir vivant !
Après avoir doublé le premier groupe, la trace de la veille était bienvenue pour optimiser le timing mais aussi corsée dans certaines pentes avec une géométrie de virages une peu furieuse (CAFistes ?). Le dernier dôme à grimper pour gagner la crête, trônant à 2700 m, nous glaça les doigts lors du rangement des peaux mais la sublime vision périphérique était à ce prix ! L’un des points de vue que j’affectionne le plus sur le domaine du Grand Tourmalet-Pic du Midi. La brise légère et le léger ressenti à -15/-17°C n’aura pas permis la chaise longue ni le sandwich, aussi dur qu’une semelle en P-Tex 6000. Qu’importe.
Dans ces pentes Nord, la neige était d’une légèreté à faire déplacer des cohortes de barbus alpins. La succession des dômes à rider était principalement dans l’ombre mais le soleil offrait un contraste de lumières si caractéristiques des Pyrénées.
12h 30 : 700 mètres négatif plus tard, les possibilités de remonter un couloir ensoleillé étaient multiples. Nous choisîmes une belle pente Nord-Ouest un peu tracée mais vierge une centaine de mètres avant un trio de couloir. Après une bonne demi-heure de remontée, on découvrait le pic du Midi de Bigorre sous un autre angle, voire avec un certain penchant (cf photo). Bonheur total de sentir la douce chaleur du soleil, sans vent, avant d’accéder au pic de Pène Guilhemteste (2410 m).
Le couloir central était coiffé par un gros dôme alimenté par un plateau de fraîche sans fond ; une pataugeoire d’altitude.
Bruno eût l’excellente idée de creuser une plateforme au départ du couloir large d’une trentaine de mètres. Nous avons été stupéfaits de la cohésion de la neige. Sur presqu’un mètre de coupe, aucune couche n’était distinguable, pas de gobelets ; rassurant pour l’ouvreur d’un couloir bien penché ! Autant dire que le passage de 4 paires de skis ont laissé peu de places pour d’éventuels successeurs.
14 h : Les 300 derniers mètres à descendre n’ont pas démérité puisque la neige était tout aussi divine que précédemment. On avait encore tout le loisir de lâcher quelques grosses courbes avant de regagner la voiture.
1400 m de dénivelé positif, 2 descentes ; Pour ma part, la journée se clôturait par un sentiment partagé entre des instants ô combien magiques, proche d’une larme à l’œil, et l’insuffisant nombre de courbes au vu des conditions monstrueuses. Le souvenir des remontées mécaniques est encore trop proche, cela ira mieux dans quelques semaines ; les jarrets seront encore plus puissants et on arrivera peut-être au double d’ascensions et de descentes par jour !
21 Commentaires
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Pour ma part, je ne regrette pas la fermeture des remontées mécaniques: au moins il y a toujours de la place pour faire sa trace, même 2 heures après une chute de neige, même plusieurs jours!!!!!!!
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sur ce, je laisse la montagne reprendre ses droits et surtout sa beauté!
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J'aurai préféré que tu rajoutes à ta remarque une réflexion plus humoristique. Du style : Malheureusement,la montagne t'a complètement ignorée car ce ne sont pas quelques caresses trop appuyées d'un homme qui déclenche les frissons du plaisir. ????
Ceci dit, j'ai déjà fait la même réflexion pour taquiner des amies présentes ???? ...
Allez tous à la montagne pour laisser une signature éphémère sur la neige.
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