Hold up, Mode d'emploi

On s’imagine toujours que le meilleur des hold-up est le fruit d’une longue réflexion, d’un stratagème longuement établi et initié par un collectif sans faille. Mais c’est faux, et c’est même presque tout le contraire ! Il est certes souvent mené à bien par un groupe de personnes aux compétences établies mais il est surtout conditionné par un sens aigu de la réactivité et par une précision diabolique dans sa réalisation.

Il s’avère que dans notre univers, la principale constante à analyser tourne autour de prévisions assez souvent approximatives mais parfois presque chirurgicales ; la météorologie !

Elle peut certes se révéler capricieuse et paradoxalement aléatoire mais c’est autour d’elle que se manigancent les plus beaux coups.

Nous sommes donc à la fin du mois de novembre, à l’issue d’une saison ternie par un fléau suffisamment omniprésent pour ne pas mériter d’être cité.

Bref, il neige et il neige beaucoup ! Et une fois de plus en début de saison, c’est le massif Pyrénéen qui semble le plus abreuvé d’or blanc. Aussi privilégiés soient-ils, les chasseurs de poudre sont à l’affut de la première opportunité donnant la possibilité de faire fumer les spatules.

C’est à ce moment-là que Wadeck Gorak, pensionnaire confirmé du FWT contacte son ami Franck Bernes pour évoquer cette actualité enthousiasmante.

Très soudainement, des quantités de neige indécentes sont annoncées et il s’avère que les compères ne rechigneront pas à mettre tous les moyens nécessaires en œuvre dans la réalisation de ce premier braquage.

Le voyage est certes long, le temps disponible compté mais la passion reste le principal moteur de toute prise d’initiative. En ce vendredi 26 novembre, les compteurs s’affolent et quelques secondes de réflexion suffisent à provoquer une réunion virtuelle qui conduira les plus téméraires de nos skieurs à s’entendre sur un passage éclair en terre sainte.

Une partie du collectif du film Meu Pireneùs est convié et c’est en vallée d’Ossau que le trip s’improvise. Jean Christophe Lalanne, le directeur de la station d’Artouste, est prêt à mettre ses installations à la disposition de nos brigands, tout comme Sandra Béchat du Panoramic ou son frére Titou Béchat de l’hotel d’Ossau à Laruns.

Dans ces contrées sauvages, les complices font légion et nos voyageurs vont se retrouver une fois de plus dans les meilleures conditions pour préparer ce hold up parfait. 

Samedi 27 novembre, une journée de voiture pour nos protagonistes avant de rejoindre la mythique Vallée d’Ossau et surtout découvrir le nouveau carnage provoqué par Jean Michel (dieu de la neige pour les non bonappétiques)

Cette journée sera la plus arrosée du trip et les runs sérieux s’envisagent déjà mais tout cela à l’abri de nos forêts bienveillantes.

Dès le lendemain, c’est l’un des spots connus des locaux bordant le lac de Fabréges qui sera le théâtre de cette première représentation. La neige de cinéma est au rendez-vous et tous les acteurs s’en donnent à cœur joie, le sourire aux lèvres !!

Les chutes redoublent d’intensité tout au long de la journée et les moins pressés vont même se laisser tenter par une session de nuit d'anthologie au sein des murs de la station de Gourette.

Les quantités de neige deviennent démesurées, et si les skieurs apprécient, les arbres feuillus ont été pris de cours ! Certaines de leurs épaisses branches parsèment la route du retour vers Laruns, le point de ralliement. Une descente en voiture épique se dessine ainsi aux abords des 22h !

Une journée de poudre incroyable qui s’achève quand les quelques grandes stations alpines ouvertes accusent une quinzaine de centimètres de neige injectée sur les pistes en moyenne au compteur.

Ici, c’est près d’1m50 de neige en cumul qu’il est tombé en 48h et la nuit pourrait encore s’avérer prolifique en termes de flocons fournis.

Le réveil suivant est alors teinté d’une excitation à son comble d’autant plus que la station d’Artouste promet à nos convives privilégiés une montée sur le domaine skiable en télécabine après quelques drifts bien maitrisés sur une route parfaitement préparée.

La journée démarre par le déneigement de la terrasse du Panoramic, l’emblématique restaurant d’altitude qui offre une vue imprenable, sinon incroyable, sur notre Jean Pierre national (le Pic du Midi d’Ossau pour les non-initiés…)

Le cheptel de dameuses a lui aussi besoin d’être désenseveli avant de pouvoir reprendre du service mais chacun son métier et celui de nos amis riders est d’abord d’aller tâter le manteau neigeux.

S’ils sont pourtant pour la plupart des Pyrénéistes avertis, ils n’imaginent pas à quel point le contraste sera saisissant avec les conditions Japonesques de la veille. Une fine pellicule de croute est venue se déposer au petit matin sur ce que l’on pouvait qualifier d’une neige parfaite. Les premiers rayons lumineux font leur apparition, la neige s’alourdit massivement, les face shots ne sont plus qu’un récent souvenir et il est soudainement temps de partir.

Il fallait être là le jour de la chute, pas celui d’avant, pas celui d’après, c’est ça le secret des Pyrénées !