Nous sommes le 30 janvier et bientôt 3 semaines que le soleil n’a pas croisé un nuage dans les Alpes. Toutes les faces ont bien été poncées par le vent et les Chamonistes sortent déjà les cadenas et les skis de pente raide. On entend quand même que quelques flocons devraient débarquer mais ils seront bien brassés par les 300km/h de vent qui vont les accompagner.
Néanmoins, une fois n’est pas coutume, des quantités de neige indécentes sont annoncées du côté de l’Arlberg et ça tombe bien parce que Kevin Guri, Pierre Guyot et Franck Bernes ont bien besoin de se faire des petites vacances au ski !
Rdv à Moutiers dès le lendemain sur le parking du cimetière, le VW est chargé et c’est parti pour 7h de route en direction de l’Autriche avec le masque FFP2 dans la boite à gants.
La destination finale se décidera en arrivant selon ce qu’il est déjà tombé et ce qui est attendu pour les jours à venir mais d’après ce qu’il se trame sur les Snow Forecast et compagnie, le mètre de cumul sera largement dépassé.
Le seul point d’inquiétude tourne autour de l’ouverture des stations et il est réel dans le sens où Pierre Guyot n’a absolument pas l’intention de mettre ses Lange sur autre chose que des Pivot. L’espoir est pourtant assez maigre au premier matin mais si toutes les petites stations s’affichent en rouge, le salut viendra de St Anton !
La visibilité est proche du néant, le vent transforme les télésièges en manèges mais la poudre est bien là et ça fait déjà quelques années que nos amis partent se réfugier dans ce havre de perturbations donc pas de souci pour aller chercher les bons runs.
Pas de doute non plus, c’est bien là qu’il fallait être en ce premier jour du mois de février pour en prendre plein les narines, même si les grilles de la télécabine se ferment prématurément en milieu d’après-midi.
En revanche, nous sommes en Autriche et là-bas, après le ski, il y a l’Après Ski et il mérite bien ses majuscules. T’as vite fait de te faire happer par les chopes(Fab) de Cervoise qui défilent à la vitesse de la lumière sur les comptoirs de la moindre des tavernes. Et c’est d’ailleurs là que s’édifient les anecdotes les plus croustillantes que l’on ramène de chaque trip chez les Teutons. Oui mais nous sommes en 2022 et pour le moment, cette frénésie est largement freinée par un phénomène jamais observé jusqu’alors ; plus le droit de rester debout, chacun à sa table et dès que tu te lèves et tu dois mettre une sorte de masque pointu qui t’empêche de respirer. Peut-être que tout ça est dû au mauvais temps parce qu’ils demandent aussi de le mettre quand tu te promènes dans la station… Bref, pas de grands débordements pour cette année et donc plus de lucidité pour analyser l’évolution de la situation.
Une situation qui évolue peu d’ailleurs, il neige toujours, le vent ne faiblit pas et pas de grandes chances que d’autres stations ouvrent pour le moment. Le lendemain, retour donc du côté de St Anton mais avec quand même une ou deux remontées supplémentaires qui ouvrent de nouvelles lignes. Peu importe, il est encore tombé 50cm dans la nuit, les traces de la veille sont largement recouvertes et le programme reste le même ; avaler du dénivelé sans se noyer parce qu’en rentrant en France, l’activité sur neige sera plus proche du patinage artistique que de la natation.
Une bonne nouvelle qui se dessinait vient d’ailleurs se confirmer et l’écran catégorie 3 pourrait bien remplacer le 1 dès ce jeudi 3 février. D’ailleurs, ce beau temps annoncé suppose l’ouverture de toutes les stations mais il risque d’être accompagné d’un redoux notable. Dans ce contexte, la solution c’est toujours Stuben, la station frigo qui pullule de paravalanches sans doute déjà bien remplis, de couloirs étroits et engagés sur des petites faces nord et de grandes lignes plus au sud pour envoyer des grandes courbes à Mach2.
Pas d’infos sur les horaires mais il faudra être sur place à 8h30 pour ne pas manquer l’ouverture de ce premier télésiège que l’on peut apparenter aux portes du Paradis.
Ils sont bien à l’heure et les idées claires mais il va falloir attendre un peu pour profiter des 40cm supplémentaires qui sont tombés pendant la nuit. Pas de souci, le Fuxbau est toujours ouvert et ce restaurant qui fait partie des meilleurs de toute la région est le spot idéal pour patienter.
A 50m de là, les premiers skieurs investissent les sièges, il est 9h30 et c’est la délivrance !
Au vu de la largeur des patins qu’ils ont (presque) tous sous les pieds, pas de grandes inquiétudes sur leur domaine de prédilection, ils vont rester bien sagement sur la piste et laisser le soin aux trois artistes de rayer toutes ces belles lignes !
La neige est plus dense que les jours précédents mais les tapis de réception restent d’une douceur incroyable et les paravalanches ouvrent largement leurs bras pour aller trickser un peu. Une accessibilité un peu limitée nécessite d’abandonner le siège avant le terme de la montée mais c’est tellement bon de se laisser tomber dans 1m de poudre…
Après la récré, direction les couloirs aux entrées précaires que l’on retrouve de l’autre côté de la station. Kevin Guri joue pleinement son rôle de guide et trouve le meilleur d’entre eux. Ça change la donne et ils allongent un peu les courbes mais ça commence déjà à bien chauffer.
Un petit retour s’impose donc sur les pentes nord avant de profiter des meilleurs DIE INNEREIENKÜCHE et FELDMARSCHALL RADETZKY de la vallée.
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