8 janvier - 48 h après un fabuleux couloir Est, la seconde aventure se passe Pic du Montaigu (2339m). Quand on parcourt l’autoroute A64, un beau pic pyramidal se détache juste à l’Ouest du pic du Midi de Bigorre. On ne peut le manquer avec sa silhouette élancée et une face Ouest qui rappelle un peu le Karakoram. De loin comme de près, il semble mesurer bien plus.
Ce jour-là, avec les splitboarders Laurent et Emmanuel, nous choisissons d’accéder à la face Ouest par le vallon et le col de Tos (1807 m). La route étant bien enneigé dès 950 m, Emmanuel nous fait une démonstration de break 4x4 sur neige. On gagne 150 mètres de dénivelé pour arriver à garer la « voitureneige » dans une belle clairière poudrée. Un usage des pelles de nos sacs s’avèrera bien utile pour nous sortir d’affaire..La face Est du Montaigu toute illuminée impressionne et nous émoustille.
Skis chaussés, on suit la route forestière du Hourc jusqu'au pont (1135 m). L’ambiance est déjà féérique avec une forêt bien chargée dès 1000 m d’altitude. La lumière matinale magnifie la moindre bosse de neige. Nous remontons le vallon de Tos par le sentier en rive droite ; les collines sont immaculées et la neige sacrément froide. Vers les 1500 m, on oblique pour rejoindre le col de Tos. Une belle corniche nous retarde un peu à ce passage. Le panorama s’ouvre soudainement avec une très belle vue sur la plaine tarbaise et plus loin, Pau.
L’arête Sud montante est bien dégarnie par le vent alors on continue skis sur le dos. On suit le sentier d’été puis plus haut, on retrouve de beaux champs vierges avant de reprendre l'arête Nord. On accède brutalement à une crête horizontale précédent la dernière arête.
La vue en direction du pic du Midi de Bigorre offre une belle face Ouest bien décapée par les vents. Un halo solaire gigantesque couronne le pic de Montaigu : le spectacle est grandiose et on peut bien repérer les pentes de la fac Est en partie sous nos pieds.
200 mètres en dessous de l’objectif, des plaques de glaces cachées nous obligent à sortir les crampons afin de bien sécuriser la dernière grimpette. Il nous aura fallu encore 4h30 d’ascension (1450 D+) pour arriver exactement en haut de cette face Ouest peu parcourue.
Une fois au sommet, le soleil est de plus en plus voilé, puis une luminosité proche du jour blanc prédomine. Le petit vent froid ne nous encourage pas à prendre le déjeuner. J’ouvre le bal dans cette pente bien poudreuse et pentue. Après quelques virages, une coulée de surface manque de m’emporter un ski. La descente est juste parfaite mise à part la luminosité qui ne permet pas trop de lâcher les chevaux. On profite d’autant plus de ces 700 premiers mètres négatifs. La neige est froide, assez légère et parfaitement lissée.
Nous gagnons alors un replat qui conduit à une petite crête permettant de rejoindre le col de Tos passé précédemment. Dernière benne, 200 mètres de dénivelé positif. Il est déjà presque 17 h et il nous reste encore 900 mètres de dénivelé à savourer avant de retrouver la voiture.
Le retour forestier est très agréable, la neige n’a pas bougé, moelleuse jusqu’au dernier virage.
Il est vraiment fabuleux d’avoir bénéficié d’aussi bonnes conditions et de manière durable depuis presque deux mois. Cette semaine va nous montrer encore qu'il faut profiter de l'instant présent. Carpe diem !
@GLISSHOP: Je m'appelle Aurélien Labry, j'ai 42 ans et vis à Pau depuis quelques années. Je suis natif de la Drôme et j'ai appris à skier dans le Vercors à 6 ans. J'ai beaucoup skié dans les Alpes du Nord avant de devenir pyrénéen.
Depuis 5 années, je fais beaucoup de ski de randonnée et recherche toujours de nouveaux sommets, avec un goût prononcé pour les "3000". Je pratique aussi beaucoup la randonnée pédestre, escalade, canyoning et un peu d’alpinisme. Ambassadeur pour le domaine du Grand Tourmalet/Pic du Midi, ce serait un plaisir de rejoindre la Winterfamily !
instagram.com/aurelienlabry
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