(La vidéo est en bout d'article pour ceux qui préfèrent le film au livre)
Un an de crise sanitaire mondiale, qui aurait pu deviner qu'en mars dernier, on en serait arrivé là, en 2021 avec les remontées mécaniques laissées à l'arrêt et tous les acteurs (entre autres) de l'industrie du ski qui tirent grave la gueule ?
Après un échec cuisant en fin de saison passée après seulement 3 jours de tournage, entre Courchevel et Pelvoux, pour un film qui devait sortir pour le High Five Festival, je commençais cette nouvelle saison remonté comme un coucou, avec l'envie d'en découdre grave et de l'eczéma à faire disparaître. Un effet secondaire lié au stress que la situation Covid m'avait offert et dont aucun média ne nous avait parlé.
Elle est là la question, est ce que en plein crise du Covid le métier de pro skieur (égocentrique) a encore vraiment sa place ?
A la limite, ce n'était pas le problème, et j'avais un devoir à accomplir. Repartir sur le rythme effréné d'une vidéo par semaine sur Youtube. Comme si rien ne se passait sur cette bonne vieille planète terre.
Direction Bonneval sur Arc au fin fond de la Maurienne pour notre premier tournage. J'avais emmené avec moi le talentueux photographe Arthur Bertrand et le pyrénéen de ses dames Clement Picart. On avait pour objectif du jour de filmer un tuto vidéo sur "Comment faire une photo d'un virage carte postale" réglage d'appareil et technique à la clef... Mais ça c'était sans compter sur notre manque d'anticipation sur les 1200m de dénivelé à gravir et le risque d'avalanche élevé. Après quelques heures de montée et une lumière qui foutait le camp sur les meilleurs spots pour la photo, il a fallu se rendre à l'évidence. On a beau avoir poncé les peaux de phoque cette dernière décennie, cette fermeture des remontées allait quelque peu nous obliger à revoir notre stratégie de tournage...
On allait quand même pas se laisser emmerder par une station fermée ? Cela non, mais par un problème mécanique sur un vélo et l'oublie de chaussures de ski à la maison, si. (c'est ça d'oublier qu'on allait au ski, pas faire du cyclisme).
On tente quand même l'histoire dans la vallée des Avals, mais en partant avec plus d'une heure de retard et en n'ayant pas reconnu les conditions de neige dans notre objectif du couloir du Glory Hole au Rateau, et bien cela se solde par un échec. Le manque de temps ne nous aura pas permis de trouver un plan B de dernière minute, histoire de ne pas avoir forcé comme des ânes pour rien.
Merci bien, circulez il n'y a rien à voir. La faute du Covid ?
Il me restait un plan W pour le lendemain. Et avec une fine équipe de surcroît : Cedric Grand AKA Mister Good Guide pour les bilingues et Jérémy Prevost la massue de Tueda pour les intimes.
Départ tôt, retour tôt pour le couloir Ouest de la pointe d'Areu. Et ça en respectant scrupuleusement la météo qui annonçait la bacagne en milieu d'après midi. Mais...
A peine arrivés à mi parcourt, on sent que le timing va être bien serré... Et c'est alors que grâce à la bonté divine, on a pu apercevoir pendant 20 secondes (avant que le brouillard fasse ce qu'il sait faire de mieux : chier) le couloir final une fois face à lui. A ce moment même où nous allions enlever les peaux pour atteindre les derniers 200 mètres à monter à pied... Et c'est à ce moment précis que l'expression jamais deux sans trois a pris tout son sens. Comme une envie de boire une pinte ou six dans un bar (malheureusement fermé). Le ski en station c'était bien non ?
Alors au lieu de tout jeter aux oubliettes pour faire de la place dans un disque dur ras la gueule, pourquoi ne pas raconter toutes ces péripéties et finir par une note positive avec des potes et de la bonne neige dans les 3 vallées ? C'est qu'une histoire de montage à près tout. Et il serait dommage de faire croire que ce virus n'a aucun impact sur notre job et fanfaronner comme si de rien n'était.
Parceque même si le boulot de pro skieur et du sport marketing vont prendre une énorme claque suite à cette pandémie, c'est rien à coté de ce que vont subir les acteurs du ski en général. Et je crois que ce qu'il nous reste à faire, c'est profiter de la montagne et donner envie de venir dans nos grands espaces au plus grand nombre à travers les réseaux sociaux. Et ça, c'est une belle mission qui nous attend.
Alors je vous laisse enfin découvrir comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer le Covid. Portez vous bien !
6 Commentaires
J’ai bcp aimé la phrase sur les amis , comme tu le dis aussi, il faut savoir apprécier chaque instant même si ceux ci sont différents de nos habitudes , ils ont au moins le mérite de nous remettre parfois un peu en question ..
Même tes sorties canyons sont sympa
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