Salut tout le monde !
[Pour ceux qui ne sont pas trop lecture je me permets de vous spoiler : la vidéo est à la fin de l’article. Pour les autres, voici le récit de l’épisode …]
Il y a 3 semaines on vous dévoilait notre film DÉFINITION, retraçant notre hiver 2020 tout en répondant à la question « Qu’est-ce qu’un Bério ? »
Si vous avez loupé le coche, le film est évidemment toujours visible sur notre page Youtube, et n’hésitez pas à vous abonner à nos différents réseaux pour ne plus en rater une miette ;)
Tout d’abord, merci pour vos retours sur les différents réseaux, parce que le moins que l’on puisse dire, c’est qu’avec le démarrage inédit de cette nouvelle saison de ski, on s’est (vraiment) appuyé sur vos impressions pour produire notre 1er épisode.
En effet, notre film DÉFINITION retraçait l’hiver passé, mais se projetait également sur le prochain via le Chapitre « Saison 2 : Campement, pente raide et improvisation », que l’on assimilait au Teaser de notre saison 2.
Les réactions sur cette partie ont été (très) positives, et beaucoup d’entre vous l’ont jugée pour le coup « trop courte, rapide », et auraient souhaité en voir davantage.
C’est donc sur ce constat, couplé aux conditions hivernales qui se font un peu attendre (même si la vague de froid/neige d’il y a 10 jours nous a fait du bien), que nous avons décidé de réaliser notre EP1S2 en racontant notre aventure printanière en format long.
Début mai c’est la période propice pour skier les pentes raides en haute montagne avec de la neige en altitude qui vient se coller à ces belles faces rendant skiables certaines lignes restées en glace une bonne partie de l’hiver…
On a beaucoup échangé sur des faces et des glaciers que Gaetan avait appris à connaître les étés précédents étant guide de Kayak/Rafting dans une vallée Valaisanne, le long de la Vispa. Et nous avons surtout suivi les conditions météorologiques pour être prêts à réagir quand la fenêtre se présenterait…
Celle-ci est apparue en Juin, et selon la disponibilité de chacun, on se décide finalement à partir la veille pour le lendemain, à 17h (comme des Bérios !) en préparant rapidement nos affaires !
On se retrouve donc le lendemain à Chamonix avec des faces en tête, et un plan à finaliser le temps du trajet… Au vu des conditions (ils annoncent de la neige ce jour-là) on attaquera directement par le gros morceau en espérant avoir de la bonne neige à la descente (ça nous faciliterait bien la tâche !) : Le Lenzspitze (4294m).
On mange donc notre plat de pâte sur le parking de Saas-Fee comme des bons Berios, souriant à l’idée d’aller se promener 3500m plus haut, mais dubitatif en voyant tout l’équipement que nous allons devoir nous trimballer : Tentes, duvets, réchaud, nourriture, matos etc… Oui le Covid ne nous aide pas forcément en imposant la fermeture des refuges, mais bon, on va en montagne pour l’aventure !
Alors on pack tout ce joyeux bordel de 35Kg chacun, et on part en direction de la Mischabelhutte, 1500m au-dessus de nos têtes. En chemin on se retrouve face au brouillard, la neige, ce qui rend la dernière partie typée « via ferrata » plus compliquée, et qui entame sérieusement ma bonne humeur. Gaetan, impassible face aux conditions, continu de garder le smile, ce qui m’aidera pour la suite.
On est quand même moins optimistes quand on se retrouve quelques mètres sous le refuge, dans la tempête, et que l’on se voit déjà passer une nuit mouvementée dehors… Mais là, miracle, on rencontre Primoz un Slovène qui négociait depuis 2 semaines avec les gardiens l’ouverture de la partie hiver du refuge, et nous invite gracieusement à l’intérieur avec lui. Merci à lui et aux gardiens pour leur gentillesse !
On passe pour le coup une bonne nuit réparatrice, et on repart à 2h du matin direction le sommet. L’excitation nous suit tout du long de l’ascension : dès les premiers pas du refuge à travers les 30cm de neige fraîche, jusqu’au sommet de la pente qui se dresse à 50° de moyenne sur plus de 600m.
Un grand beau temps, une mer de nuage, de la neige qui recouvre la glace par endroit, il faudra rester prudents car on devine encore les cailloux en surface, et on a laissé beaucoup (toute) d’énergie à la montée…
Tout se passe bien, Gaetan déchire la face, tandis que je la descends plus lentement, le brouillard s’étant levé lors de mon run.
On prendra le temps de savourer cet instant magique au pied de la face, avec Primoz notre compagnon d’un jour, et de redescendre à l’aveugle entre le brouillard et la pluie jusque dans la vallée.
Ceci nous poussera à prendre une journée de repos (ou presque)... :)
On avait repéré le glacier du Brunneglestsher pour pouvoir installer un camp et se farcir au moins 2 faces : le Brunneghorn (3833m) et le Bischorn (4153m).
On repart donc dans la même routine, même équipement, même sac de 35kg à porter, paysage différent mais tout autant magnifique, et on est heureux de dresser notre camp entre ces deux géants.
Après une bonne nuit de sommeil, on passe le col le lendemain à 4h30 pour aller skier le Brunneghorn, la face est plus courte, mais très visuelle. On s’efforce d’aller au sommet malgré des passages suspendus à nos piolets, puis on profite de la bonne neige et de la bonne condition de la face pour lâcher des grandes courbes de haut en bas. Une belle revanche sur le Lenzspitze pour ma part !
Et comme on n’est pas des Bérios pour rien, Gaetan s’amuse un peu trop avec son drone et le plante au sommet de la face. On remonte à sa recherche, mais comme il fait les choses bien, il l’a crashé du côté des barres et non pas de la face. Montagne 1 - 0 Drone.
Après un bon après-midi de repos, pétanque et coups de soleil, on se couche tôt car le lendemain on part à la conquête du Bishorn ! L’ascension se passe plutôt facilement, on commence a bien s’acclimater, et au sommet on prend le temps d’attendre le redoux de la neige pour skier la “moquette”, le tout en contemplant le Weisshorn et les autres sommets aux alentours, y’a pire comme endroit !
Pour la dernière face, on décide de s’élancer ensemble sur la partie haute, pour skier l’arête à 2, un magnifique moment ! Puis on prend chacun notre ligne sur la partie basse, jouant avec les immenses stalagmites du glacier suspendu, et slalomant entre les rochers de la partie basse…
Après toutes ces émotions, on immortalise encore nos derniers moments, puis retour à la voiture et en France, bien rincés par cette expédition Suisse de 6 jours, 3 sommets, 5400m D+ et des souvenirs pleins la tête !
5 Commentaires
Du tout bon pour moi en tout cas , vivement le printemps prochain pour aller camper en bas des faces
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Un grand merci
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