En fait, ce billet peut se résumer en une maxime : la poudreuse appartient à ceux qui se lèvent tôt. "The early bird gets the worm" comme disent nos amis espagnols.
Après m'être fait violence la semaine passée à Lans en Vercors, j'entrevois de nouveau une courte fenêtre météo ce samedi matin, après la tempête de la nuit qui est censée avoir posé un bon 30cm. Je décide donc de tenter le lever de soleil pour les photos, ce qui m'oblige donc de fait à partir bien avant l'aube. C'est bien de ne pas avoir le choix.
Réveil à 5h45 dans mon cas parce que je suis un peu lent au démarrage même si je pars avec un avantage par rapport aux grenoblois : j'habite sur place, pas besoin de prendre la voiture dans des conditions de circulation qui ne devaient pas être top top après la tempête de la nuit (surtout avec les seaux d'eau que notre amical collectif de locaux déverse sur la route chaque soir). Une demi heure de sommeil de gagnée sur mes poursuivants.
Départ depuis le jardin de la maison, c'est un peu le luxe ultime j'en conviens.
Il a bien neigé, ça brasse un peu mais la satisfaction de faire la trace de montée (en splitboard) compense bien l'effort supplémentaire. Et un coin de mon cerveau reptilien a bien compris les implications que cela aurait sur le cheminement de retour.
En effet, j'ai le temps de me rendre compte qu'après le tristounet redoux de la fin de semaine, la tempête éclair de la nuit a bien fait le job : la montagne est remplie, et bien lissée par le vent.
Je suis lent, mais c'est pas grave. Juste sous le sommet, je suis rejoint par un skieur grenoblois qui me remercie pour ma trace (qui à mon avis n'était pas vraiment un cadeau pourtant). Il ne s'attarde pas en haut, et ouvrira la descente. Je serai le second presque une heure plus tard.
Les conditions de lumière ne sont pas optimales, le plafond nuageux reste bien présent même si le soleil réussit quand même quelques élégantes percées . Un café, quelques clichés, je ne me presse pas tant que je ne vois personne arriver : pour faire une trace à la descente, il faut d'abord monter, c'est un des principes de base de la physique appliquée au ski de randonnée. Et tant que personne n'est monté, personne n'est descendu. CQFD.
En tout et pour tout, je croise 3 personnes donc. Dont 2 qui me semblent repartir sur Lans, donc pas sur mon itinéraire de descente. Ça va bien se passer.
L'itinéraire étant très fréquenté (encore plus cette saison) et assez étroit, il est rarissime de pouvoir en profiter en conditions de poudreuse : il n'y a pas de la place pour des dizaines de traces... On va au Moucherotte pour le panorama ou pour le cardio, pas vraiment pour la qualité du ski. En général.
Car aujourd'hui c'est différent : les conditions sont quasi parfaites, j'aime bien les neiges un peu travaillées par le vent, c'est plus rapide à la descente et plus dynamique qu'une poudreuse plus légère sans portance. Et surtout, au risque de me répéter, ma matinalité est récompensée. J'enquille les 700m de poudre d'une traite, à faire ma trace. Super neige, pas l'ombre d'un caillou, et une pointe à 63.7 km/h selon Strava, soit plus que la vitesse d'une bonne mobylette.
J'arrive au parking du bas un peu avant 9h, à l'heure où les caravanes de randonneurs se mettent en route vers le sommet. J'ai du croiser une trentaine de personnes pendant ma descente. Et ce n'est que le début. Alors que je croise tout ce beau monde en soignant mes courbes (au cas où le PGHM du style trainerait par là), j'ai une petite musique dans la tête...
10 Commentaires
Connectez-vous pour laisser un commentaire
en même temps n’est pas Monsieur G qui veut ..
Non mais on s’est très bien qu’il n’y a pas de petites ou grandes aventures et surtout que l’aventure peut être dès la sortie de la maison ..
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Par contre pour ce qui est de se lever tôt, tout dépend où on va
C'est sûr que près des grandes villes...
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire