Vanoise : Perchés là-haut

Nouveau week-end de prévisions météo hésitantes, nouvelle ré-organisation de dernière minute le vendredi soir. 

C'est finalement sur un départ depuis la Gurraz que nous jetons notre dévolu pour ce week-end d'initiation au ski de printemps. Arrivé 9h30 au parking, il fait déjà 13 degrés... avec la nuit de foehn, pour le regel nocturne on repassera... Montée dans une neige bien ramollax, la partie raide du sentier d'été est partiellement déneigée, mais on s'en tire avec maximum 200m de portage somme toute honorable. Arrivés au joli hameau du Cousset, le vent de Sud se fait sentir, et on observe un léger transport de neige dans les dernières pentes qui conduisent au replat qui précède le refuge, et c'est sous un souffle vigoureux que nous l'atteignons, heureux de nous glisser à l'abri. 

Après le repas, une petite sieste, et quelques parties de cartes, nous nous motivons à sortir pratiquer quelques exercices de recherche dva derrière le refuge, histoire de conférer une consistance supplémentaire à ce week-end initiation, et consolider ses automatismes pour les plus initiés. Un bon diner, une nouvelle partie de cartes, et au lit. Le poêle fonctionne à merveille, il fait presque 15 degrés à l'intérieur, et dehors le vent est toujours vigoureux, nous sommes seuls à l'intérieur du refuge, et il fait bon y vivre ce soir.

Au réveil, le temps est d'une sérénité inespérée : aucun souffle au-dehors, et les voiles blancs dans le ciel s'écartent pour laisser les sommets environnants s'éclairer. Après un bon petit dej, nous montons en direction des glaciers de la Gurraz. Si le bulletin d'avalanche annonçait un bon vent d'Est, là-haut le ressenti est tout autre : nous fondons sous le soleil. Cependant nous sommes toujours seuls là-haut, faisant notre trace entre les crevasses, dans ce paysage de neige, de glace et de roc, et rien ne vient troubler l'ivresse des hauteurs. En passant le cap des 3000m d'altitude, les amigos commencent à sentir les effets de l'altitude, et le pas se fait moins léger. Nous poursuivons jusque sous le Dôme de la Sâche, et vers 3300m décidons de dépeauter : le ciel s'ennuage, et la fatigue gagnant le groupe, il vaut mieux amorcer la descente pour éviter que ces moments suspendus ne basculent vers une ambiance moins légère.

A la descente, la fine couche de neige fraîche rend la descente très agréable, et c'est en une demie heure que nous rejoignons le refuge. Un petit coup de ménage, on refait les gros sacs, et c'est parti pour un retour au parking. Même si la neige est moins bonne, la descente est encore fort commode, seuls les alternances de chaussages et déchaussages complexifient un peu l'effort, mais les derniers virages restent bien appréciables malgré tout.

Retour à la ville, et à ses camions pizzas bénis du dimanche soir.