Ubaye : Pérégrinations transfrontalières

letapir1997

Petit week-end en Haute-Ubaye, pour converger entre grenoblois et sudistes. Les indications du Bera en matière de hauteur de neige, et la visite de fin décembre font que nous nous rendons là-bas avec un certain scepticisme quant à l'enneigement. Mais le compromis en termes de route pour tous, l'envie de mieux découvrir ces lieux en version hivernale, et la perspective d'un refuge chaleureux nous font valider le projet.

Décollage 17h30, arrivée 21h à Fouillouse, c'est parti pour 900m de dénivelé bien chargés, à la frontale. L'ambiance est belle entre pleine lune et mélèzins. 2h plus tard nous atteignons le Pas de la Couleta, qui nous permet de basculer sur le refuge du Chambeyron. Les copains venus du Sud sont arrivés plus tôt, et on aperçoit les fenêtres briller dans l'obscurité qui guident notre descente dans la nuit. Nous sommes seuls ce soir là au refuge, le poêle tire bien, il y a des jeux, une guitare : le week-end s'annonce bien.
Le lendemain, nous avions à l'origine décidé de visiter la Pointe de Chauvet, mais au lever du jour, on s'aperçoit que le vent de Sud a ravagé le sommet, qui bien que culminant à 3320m d'altitude, s'atteint plutôt en chaussures de trail qu'à skis. 
On décide de filer versant italien, la montée au col de la Gypière est ultra sèche, on bascule sur l'autre versant autant par envie de découvrir les lieux que pour s'éviter un retour par l'où on vient. Petit crochet au bivouac Barenghi , on file au Sud direction la Tête de Sautron. C'est sec et il faut louvoyer au mieux pour éviter les cailloux même si certains sont bien cachés et sans pitié pour les semelles. Une bonne montée plus tard, nous voilà à la Croix sommitale. Mais la journée n'est pas terminée pour autant, il nous faut repasser versant français par le col de la Stroppia, puis remonter au Pas de la Couleta : retour au refuge au soleil couchant. 8 personnes supplémentaires ont rejoint les lieux ce soir-là : entre la chaleur humaine, le poêle qui a poursuivi son oeuvre, et les parties de coinche enfiévrées, on peut se laisser à dîner sans la doudoune.

Le lendemain, on refait les sacs avec notre bazar, on franchit le Pas de la Couleta dans l'autre sens, et on laisse le matos de refuge au pied du Massour. Direction son sommet et son bivouac perché à 3219m d'altitude à la frontière fanco-italienne. La neige ne s'annonce encore une fois guère prometteuse pour la descente, mais l'ambiance est belle, entre rocher coloré et combes suspendues. Un petit final en crampons avec les rochers pas loin sous la neige, et nous voilà  au sommet pour profiter d'une vue qui n'est pas désagréable, grâce à un panorama à 360° sur le Viso, les Ecrins, et des montagnes plus au Sud dont nous ignorons les noms mais apprécions la beauté. Déjeuner en musique dans le bivouac. Note pour les prétendants au dodo là-haut, si vous faites plus d'1m80, il faudra dormir en chien de fusil, et la porte laisse passer le vent (et la neige). Redescente entre croûte et carton, yummy. On repeaute un coup en direction des contreforts de la Tête des Bréquets, puis descente dans le fond du vallon dans une neige poudreuse et légère, qui n'a pas vu le soleil, ni subi l'effet des nuits froides. C'était bien la peine de monter si haut, la meilleure neige se trouvait devant le village.

Petite bière à Fouillouse en terrasse au soleil (mais frais !) pour conclure le périple, et retour à la casa !

Paysages toujours 5/5

Ski 2/5 : je ne dirais pas pour les affamés, mais plutôt pour les contemplateurs :)