Berne, Jeudi 21 Novembre : en une petite après-midi, il est tombé une bonne vingtaine de cm dans la ville. Bus, tram, trains, et à peu près tout ce qui roule l’ont plutôt mal vécu. Vendredi, même s’il n’a que très peu neigé, c’est pas plus glorieux. Bref, j’ai passé deux jours à galérer pour aller bosser, pour rentrer de bosser, en partant bien plus tôt que normalement et en revenant bien plus tard que d'habitude…
Bref, j’avais la haine contre Mr travail, et son concept foireux. Le bon côté des choses est que bloqué sur un quai de gare, j’ai un temps infini pour étudier les nivoses, le vent, les conditions et les prévisions. Alors ce Samedi, je voulais pas me rater.
Les trains ne m’ayant pas épargnés ces derniers jours, je décide de caresser le chien qui m’a mordu la veille. Ce matin, je suis à 7h sur le quai en chaussure de ski. Direction le Simmental.
Il fait nuit, mais il fait beau, et l’ambiance de la ville sous la neige avec les trains (qui roulent) faisant voler la neige me met du baume a cœur.
A Thun, j’hallucine sur le peu de neige. Il y a 3 fois moins de neige qu’à Berne. Merde… pas la loose… non pas ça…Et il n’y a presque aucun skieurs, je commence à douter, mais j’irai au bout de mon idée.
Le Simmental est mal enneigé en fond de vallée, même pas 10cm avec de la croûte, il a plu sur la neige. Çà devrait être interdit.
Je descends dans une gare perdue de la région, et un autre bonhomme fait de même, il a des skis, des peaux, sommes nous fait pour nous entendre?
Première mission, rejoindre un téléphérique sans glisser sur les plaques de verglas. Mission accomplished avec brio. On fait connaissance dans la benne. Il m’explique qu’il a fait une soirée dégustation de vinS hier soir (je mets un grand s car il y en avait pas mal apparemment), et qu'il est donc en pleine forme. Ok, il en faut pas plus pour me convaincre, c’est un bon gars.
On fait le tour ensemble ? Et voilà comment on se fait un nouveau pote. On a les mêmes sommets en vue, une longue journée de ski de rando nous attend.
La benne nous dépose à 1600m, il n’y a personne, j’en reviens pas. L’enneigement est bien meilleur qu’en bas, il y a bien 40cm, c’est parfait. Sur les crêtes, il y a eu beaucoup de vent, ce sera irrégulier. Le plan est de privilégier les faces Nord et Est qui ont profité des accumulations du vent de Sud ouest tempétueux des derniers jours.
On débute d’abord par une courte descente jusqu’à un lac, qui commence à peine à geler. Il fait grand beau, on met les peaux. Il faut tout tracer, c’est finalement pas mal d’être à deux car la neige est là en quantité plus qu'honorable, légèrement glissante à la trace, mais pas pire. Premier sommet vers 2000m, il est soufflé. Il nous faut basculer sur son versant ouest pour rallier notre terrain de jeu principal.
On descend donc à tâtons dans une neige sympa mais irrégulière : soufflé sur le haut, alternance de belle poudre et de croûte plus bas. Nous rejoignons un autre lac, pas du tout gelé, et on remet les peaux.
Le temps se couvre, il fait froid, le vent se lève, l’ambiance devient sinistre. Une heure plus tard, nouveau sommet, la face a l’air en parfaites conditions. On ne traîne pas en haut, le vent est méchant. Descente en neige géniale, En visant bien c’est uniforme et en poudre légère, top à skier. On lâche pas les chevaux, mais aucun contact avec le sol. Je regrette presque d’avoir amené les skis cailloux. Seul hic, la visibilité qui se rapproche du jour blanc, même si c’est encore ok.
On arrive au lac, bon, on a le choix entre remonter et faire une variante de la même descente ou un autre sommet, plus loin, et plus ouest. On remonte, la neige est trop bonne.
Notre trace est complètement effacée par le vent, il faut refaire tout le boulot, et toujours personne à l’horizon. Ou sont les morts de faim?
Allez, une nouvelle petite heure de montée, et là grosse surprise au sommet, un trou dans le ciel, un morceau de soleil, l’ambiance change radicalement, c'est magnifique. On dépeaute plus vite que notre ombre et on glisse dans la face. Descente géniale. Il y a environ 40 cm de poudre, sur un fond dur, avec une légère croûte pas si pire au milieu. C’est parfait à skier. On a le smile. Les faces nord est tiennent leurs promesses. En bas, les nuages reviennent, ce bol.
On repeaute une quatrième fois et ce sera le long retour jusqu’au téléphérique. Une alternance de montées et de pseudo descentes pour lesquelles nous n’enlevons pas les peaux.
Et voilà, téléphérique, marche, train et j’écris ces lignes.
Une première absolument géniale, dans des conditions pas parfaites, mais très bonnes. Nous n’avons croisé aucun autre skieur, j’en reviens toujours pas.
Je viens de passer 10h30 dans mes chaussures de ski, qu’est ce que ça fait du bien.
4 Commentaires
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire
Connectez-vous pour laisser un commentaire