Êtes-vous déjà rester bloqué la nuit dehors en rando ?

Bien sûr.

Je ne suis jamais resté bloqué de nuit, par contre il m'est déjà arrivé d'avoir pris du retard sur l'horaire prévu (c'est ce qui arrive quand on prend trop de temps pour admirer le paysage) et de terminer alors que la nuit était déjà tombée. J'emmène toujours une frontale dans le sac à cause de ce risque.

Bah, pour un bivouac improvisé, comme son nom l'indique... on improvise. A mon avis tous les cas sont différents, donc te raconter avec précision mon histoire ne servira pas à grand chose. Le seul principe général, c'est d'essayer de limiter les emmerdes, se protéger (froid, danger, chute...) du mieux qu'on peut, réfléchir à la suite (si il y a au accident, secours prévenus ou non, si non, comment faire ?) et être bien conscient qu'on va passer une nuit de merde. Rester lucide mentalement (tu as vite fait de passer par tous les états psychologiques dans ces moments là ), essayer de rester rationnel et si possible positif. Se souvenir que les heures les plus durs sont souvent au milieu de la nuit. Souvent avec le lever du jour l'optimisme revient au moins un peu.
Le minimum à avoir, c'est la couverture de survie et le sifflet de détresse pour les secours, et apres, une petite frontale, une doudoune au fond du sac, un bonnet, ça peut aussi bien rendre service.
Pour résumer, en gros tu retrouves les principes des situations d'accident : protéger (et éviter le sur accident), alerter, secourir. Le reste, tu verras bien si ça t'arrive un jour... Ne pas paniquer, réfléchir calmement et voir comment ça se passe.

J'ai passé une nuit dans les rues de Genève après un concert une fois... J'sais pas si ça compte...

Les métalleux sont vraiment des clochards!

Comme çà?

sylozof (20 nov. 2016) disait:

Je ne suis jamais resté bloqué de nuit, par contre il m'est déjà arrivé d'avoir pris du retard sur l'horaire prévu (c'est ce qui arrive quand on prend trop de temps pour admirer le paysage) et de terminer alors que la nuit était déjà tombée. J'emmène toujours une frontale dans le sac à cause de ce risque.

ça marche aussi pour le ski-bar(-ski) un peu tardif ...

Le bivouac non prévu est "courant" en alpi dans les itinéraires longs. Dans des descentes compliqués, même en ayant une bonne frontale, il est parfois préférable de se poser et repartir le lendemain matin.

Pour les bivouacs non prévu, il est intéressant d'avoir un petit fond de sac, à définir en fonction de l'activité et du climat.
En escalade dans le désert, un briquet pour faire du feu m'avait permis de passer une très bonne nuit malgré le vent et aucun vêtement hormis tee-shirt et pantalon en toile.
En alpi/ski de randonné, la couverture de survie, les pieds dans le sac à dos, le cul sur la corde ou les skis, peloté contre les autres sont les recettes classiques. Mais, la nuit est longue en hivers. Des gants de rechange sec, un petite doudoune, une cagoule, un réchaud et une bougie améliorent beaucoup la nuit.

Il faut également savoir anticiper. Quand tu as compris que tu vas y passer la nuit, il vaut mieux prendre du temps pour chercher/aménager un emplacement de bivouac avant qu'il ne fasse nuit noire.

Ce n'est jamais agréable. Ce n'est pas si pire pour une nuit mais je n'a pas testé en-dessous de -10°C.

En ski de randonné et terrain peu technique, je ne bivouac pas (sauf si je suis perdu). Je continue d'avancer, même toute la nuit, en faisant des pauses => ça permet de ne pas trop se refroidir.

Le conseil essentiel c'est quand même de se faire, si cela est possible, un igloo ou un trou à neige en n'oubliant pas de faire une petite aération pour éjecter le CO2 ...

C'est effectivement ce qui est écrit dans tous les bouquins et racontés par beaucoup de personnes. Avec une fosse à froid, une épaisseur de neige de 30-40cm, une bougie .... on arrive effectivement à avoir des températures dans l'igloo supérieures à 0°C même avec -20°C dehors.

Mais dans la vrai vie, il faut faire la part des choses. Pour construire un igloo, il faut du temps (2h), du savoir faire (ça ne s'apprend ni dans les bouquins ni sur le net mais en faisant des igloo), de la "bonne" neige. Par ailleurs, la construction d'un igloo conduit bien souvent à se mouiller de l'extérieur (contact avec la neige) et à se mouiller de l'intérieur (transpiration car c'est du vrai boulot).

J'ai déjà construit/dormit dans des igloo pour me former ou former d'autres personnes.

Dans le cas d'un bivouac non prévu, j'ai toujours évité de faire un igloo car ça prend trop de temps, ça mouille, c’est "compliqué" ...
Dans les terrains non techniques, s'il n'y a pas de blessés, je continue d'avancer quitte à finir le lendemain matin (sous-entendu en ne faisant tout de même pas empirer la situation).

dans du pas prévu la condition physique, joue beaucoup sur le psychologique, si tu es bouilli à 17h et que tu te trouves dans un piège, même du bon matos de survie, le moral va chuter en chute libre et les attaches extérieures sentimentales (famille, amis) ou techniques (formation, expériences) vont d'abord souvent jouer contre toi.
hormis le froid, le sentiment de culpabilité de s'être mis dans un tel pétrin, la peur d'y passer joue beaucoup contre toi.

alors des détails comme les rations de survie, une pochette pour faire fondre la neige et s'hydrater, un tente de survie (comme la couverture en plus grand) histoire d'être relativement au sec dans le trou à neige, les gants et doudounes d'appoint peuvent éviter que ton état empire, mais ca na rien du miracle.

et avoir le moral sans le physique cest très très dur.

très fatigué je me souviens d'une petite boite de mt Blanc trouvé au fond du sac qui avait remis les neurones dans le bon sens.
aussi quand il fait froid on ne peut dormir, donc reprendre des forces en dormant c'est très utopique, si tu est un pinpin des villes pas préparé et en forme, cest mauvaise limonade.
à tout ça se mêlent souvent les relations de groupes, avec des états différents, la cohésion a vite fait de voler en éclat.
hormis les blessures physiques souvent tout cela se joue à la préparation : itinéraire, météo, plan b pour les défaillances matos.

je tiens à attirer l'attention sur les rando avec plusieurs versants et repautage, si tu as une défaillance (par exemple les peaux qui ne tiennent plus et le Scotch wui se déchire au froids, ou une fixe qui casse) du mauvais côté de la montagne, tu te retrouves dans un piège mortel.

merlinm ( 1 déc. 2016) disait:

je tiens à attirer l'attention sur les rando avec plusieurs versants et repautage, si tu as une défaillance (par exemple les peaux qui ne tiennent plus et le Scotch wui se déchire au froids, ou une fixe qui casse) du mauvais côté de la montagne, tu te retrouves dans un piège mortel.

Tu redescends de l'autre coté. En France, y compris en hivers, on est tout de même rarement très loin de la civilisation, ou au moins une cabane.
Mais, c'est certains qu'il est préférable d'avoir un physique rustique (permettant de tenir 24h sans manger/boire/dormir correctement), de savoir un peu se débrouiller (sous entendu pas seulement pour appeler les secours), d'avoir un peu matériel. Avec une bonne frontale, une carte/boussole/alti/GPS (avec le mode d'emploi), il n'y a aucune raison de ne pas finir même en y passant toute la nuit (hormis accident et pb sécurité avalanche).

une peu être : beaucoup de poudre avec les fixations ou le système anti-recul défaillant
là tu repasses en mode alpiniste, selon les dénivelés cela peut se transformer en efforts colossaux qui ne sont pas forcément bienvenus en fin de journée

à ce moment là tu perds beaucoup de temps et avoir (déjà la base) un système d'orientation endurant (batteries) pour faire face au brouillard même dans un coin peu exposé.

de toute façon tout cela est une suite de petites négligences

Comme je l'ai écrit plus haut : en montagne, il est effectivement préférable d'avoir un physique rustique permettant d'avancer pendant 24h sans trop manger/boire/dormir, dans des conditions pénibles.
En gros, il est préférable d'être "montagnard" que d'être un sportif pimpim de la ville.

L'orientation made in 2016 nécessite des batteries en bon état (et donc 2 piles en fond de sac), ou de savoir se débrouiller avec carte/boussole/altimètre (sous-entendu sans GPS nécessitant des batteries).