"Si cet appareil donne satisfaction, ce sera révolutionnaire", souligne le commandant Nicolas Bonneville, responsable de l'unité. Mais pour l'instant, il préfère rester très prudent sur les capacités du "Lifeguard", en cours d'évaluation au sein de la gendarmerie. Ce n'est qu'a l'issue de la saison hivernale, fin avril, que les membres de la plus célèbre unité de secours en montagne française pourront se prononcer sur son efficacité et son utilité réelles.
A la différence des deux autres systèmes de localisation -l'ARVA (un émetteur-récepteur porté en permanence en position émission) ou le RECCO (une pastille électronique réfléchissante)- dont les portées ne dépassent pas 60m dans les meilleures conditions, les victimes sont repérées avec cet appareil uniquement par le champ magnétique cardiaque et non par un équipement qu'il faut emporter avec soi.
Quelques limites apparaissent déjà dans l'utilisation du système fabriqué par la société américaine DKL: il ne détecte que les personnes vivantes et ne peut être mis en oeuvre qu'en dehors de toute présence humaine qui parasiterait le secteur de recherches. Ce point limite les possibilités d'emploi, d'autant que l'on sait que les chances de survie sous la neige sont de 92% dans les 15 premières minutes mais seulement de 25% au bout de 45 minutes. Autre inconvénient, le "Lifeguard" se présentant comme un gros pistolet muni d'un large vumètre, ne permet pas d'évaluer les distances. Il indique seulement une direction.
Plusieurs secouristes de Chamonix sont en cours de formation pour utiliser le "Lifeguard" d'une valeur de 14.000 euros pièce.
Cet appareil, s'il fait ses preuves, n'intéressera pas seulement les unités de secours en montagne. Outre la détection de personnes ensevelies dans la neige ou sous la glace, il trouve aussi des applications dans la recherche d'enfants disparus en forêt, par exemple, mais aussi dans la traque d'individus tant en milieu naturel qu'en milieu urbain, dans des sous-sols notamment.
Ses capacités, encore théoriques pour la gendarmerie, lui permettraient de détecter une présence humaine à travers le béton ou les métaux (jusqu'à 30 centimètres de plomb). Ce système avait d'ailleurs été utilisé après les attentats du 11 septembre 2001 pour rechercher des survivants dans les décombres du World Trade Center à New York.
inscrit le 12/09/02
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