Dans sa décision en référé, Catherine Bézio a également condamné le quintuple vainqueur du Tour de France à verser un euro aux auteurs du livre pour "procédure abusive", 1.500 euros de frais divers et le remboursement des frais de procédure.
Lance Armstrong compte faire appel, a-t-on indiqué au cabinet de son avocat, Me Christian Charrière-Bournazel.
Dans le livre mis en cause, "L.A. Confidentiel, les secrets de Lance Armstrong", les auteurs rapportent la "confession" d'une ex-masseuse de l'équipe d'Armstrong, Emma O'Reilly, ainsi qu'une conversation téléphonique entre Greg LeMond, premier Américain à avoir gagné le Tour de France, et Lance Armstrong.
La masseuse affirme que Lance Armstrong l'a chargée, à l'issue du Tour des Pays-Bas 1998, de se débarrasser d'un sac de seringues vides qu'il avait utilisées pendant la course.
A l'audience, la semaine dernière, les avocats du champion avaient dénoncé un "livre scandaleux" qui porte atteinte à l'honneur du champion américain et une opération "extrêmement lucrative" au deux semaines du début du Tour de France.
L'avocat de l'éditeur et des auteurs avait au contraire défendu une "enquête sérieuse", estimant que l'insertion d'un encart signerait "la fin du journalisme d'investigation".
Me Thibault de Montbrial estimait que la procédure consistant à demander non pas la saisie du livre mais la publication d'un "avertissement" visait à obtenir une décision favorable de pure forme sans répondre sur le fond.
"EXCEPTION DE VERITE"
Dans son arrêt, la présidente du tribunal justifie tout d'abord le rejet de la requête par la "précipitation" avec laquelle le champion américain a saisi le tribunal.
Lance Armstrong voulait en effet faire insérer un encart disant notamment qu'il avait déjà engagé une procédure en diffamation sur le fond devant le tribunal, ce qui n'a pas été fait à ce jour.
"M. Armstrong, en dépit de ce qu'il affirme dans son assignation, n'avait, au jour des débats, engagé encore aucune action en diffamation", écrit Catherine Bézio.
Elle souligne également que l'insertion d'un avertissement en forme de démenti, aussi originale que soit cette démarche, ne serait pas de nature à faire cesser le trouble si la diffamation devait être établie.
Enfin, le tribunal note qu'en dépit de leur nature "sans doute diffamatoire", les propos extraits du livre "ne sont pas nécessairement constitutifs d'une diffamation" au sens juridique du terme car les auteurs sont susceptibles de faire valoir une "exception de vérité ou de bonne foi".
L'éditeur et les auteurs se sont en effet déclarés prêts à faire citer leurs témoins.
Ce référé constituait a priori une première passe d'armes autour de "L.A Confidentiel", la défense de l'Américain entendant engager plusieurs actions sur le fond, en France comme en Grande-Bretagne.
"Dans tous les cas, il est peu probable que la procédure française soit audiencée avant la rentrée de septembre", a-t-on déclaré au cabinet de Me Charrière-Bournazel
inscrit le 28/02/02
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