>Certes, l'utilisation d'une voiture coûte bien plus cher que celle des transports publics... Mais ça, les utilisateurs des voitures n'en ont pas vraiment conscience, pas pour les petits trajets en tous cas.
La preuve, l'argument "'faut payer un billet" est un des premiers invoqué par les automobilistes qui ne prennent pas le bus, quand bien même le prix du billet est inférieur au prix de l'essence+assurance+coût d'entretien/km.
D'ailleurs, le prix en lui même n'est pas le seul inconvénient: acheter un titre de transport, lorsqu'on a pas l'habitude (et même), c'est "compliqué": il faut y penser (perso quand je sors d'une période d'un an d'abonnemement et que je retourne aux billets, j'oublie 1x sur 2 d'en prendre), avoir la monnaie sur soi (c'est un vrai problème), se renseigner sur le prix (plusieurs zones), voire sur la procédure aux distributeurs...
Là, je parle donc pas des utilisateurs réguliers, mais occasionnels. Entre accomplir toutes ces démarches VS tourner la clé et partir, ça fait une grande différence...
Tandis que si le geste "prendre le bus" ne consistait qu'à "monter dans le véhicule", à mon avis, ça changerait ENORMEMENT les mentalités.
Perso je passe constament du système d'abonnement (équivalent "pratique" de la gratuité
à celui de billets, et je trouve la différence de contrainte, d'esprit vraiment sensible. Pouvoir entrer dans n'importe quel véhicule sans se soucier de rien, c'est vraiment un gros plus, possible uniquement avec la gratuité.
A l'heure actuelle où je n'ai plus d'abonnement et que je paie chaque ticket, c'est fou le nombre de fois où je renonce à prendre le bus précisément à cause de ça (argent comme commodité
.
Quant aux revenus des titres de transports, à Genève par exemple, qui est quand-même un grand réseau, ils couvrent 40% des coûts d'exploitation, ce qui est peu je trouve.
Alors si ces 40% peuvent être remplacés par une autre source de revenus (ex.taxe sur les carburants, pour faire simple), garantissant ainsi la poursuite des améliorations du réseau (parce que je suis bien d'accord qu'un réseau gratuit mais ne disposant d'aucun moyen de se développer est ridicule), je pense qu'il ne faut pas hésiter à le faire.
Enfin, à choisir entre la gratuité et une plus grande efficacité, je choisis sans hésitation la deuxième évolution.
Simplement, je pense qu'un réseau de transport qui utilise la voie publique n'a aucune chance de devenir efficace; je l'ai constaté à maintes reprises.
A Genève par exemple, tout-le-monde crie au miracle car des trams remplacent des lignes de bus, alors que la vitesse d'exploitation (qui est à mon sens très largement le problème n°1) passe de 14 à 18km/h, ce qui reste risible...
J'ai testé les systèmes de transports de pas mal de villes, et rien d'autre que les transports en site propre intégral (c-a-d métro ou dérivés) n'est efficace.
Je l'ai encore vérifié la semaine passée à Paris, le métro est simplement inateignable en matière d'efficacité; sur des trajets directs, même le vélo ne l'atteint pas, alors qu'il ridiculise le bus...
C'est bien simple, on traverse la ville de Paris plus rapidement que la ville de Genève, alors que cette dernière est 5x plus petite...
Donc vu sous cet angle, pour moi, injecter des millions pour améliorer un réseau dans une fausse direction (d'ailleurs, plus la ville s'agrandira, plus ce sera pire) ne sert à rien; autant favoriser la gratuité, qui doppera la fréquentation et rendra plus légitime la création de lignes de métro.
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H.S total, oui, c'est vrai, mais bon hein!
inscrit le 01/12/03
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