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LA MONGIE (Hautes-Pyrénées) (AFP), le 02-01-2003
Le Pic du Midi, haut lieu de la recherche scientifique rendu en partie accessible au public en juin 2000, ouvre désormais ses portes aux amateurs de grand ski hors-piste, qui devront toutefois être accompagnés d'un guide ou d'un moniteur.
Jusqu'à maintenant, l'accès au deuxième tronçon du téléphérique était réservé aux visiteurs de l'observatoire. Depuis quelques jours, les skieurs aguerris peuvent accéder au "vaisseau des étoiles", à 2.877 mètres, et s'élancer pour une descente de 1.000 mètres de dénivelé jusqu'à la station de La Mongie.
L'idée était dans l'air depuis deux ans avec le lancement d'une étude de faisabilité. Dans ce cadre, des guides ont parcouru l'an dernier les différents itinéraires pour collecter un maximum d'informations de terrain. Enfin, à l'issue d'une ultime réunion fin décembre, les collectivités (conseil régional, conseil général et les communes avoisinantes) réunies au sein du syndicat mixte pour la valorisation du site ont donné leur feu vert.
"Les élus ont décidé d'autoriser l'accès au Pic par le téléphérique aux skieurs à la condition qu'ils soient accompagnés d'un professionnel de la montagne", a indiqué mardi Olivier Guyonneau, le directeur général du syndicat mixte, en précisant que "cette décision (était) effective depuis samedi".
"Nous avons avec cet espace une chance énorme. Pour retrouver l'équivalent dans les Alpes, il faut aller à l'Aiguille du Midi à Chamonix ou dans les vallons de la Meije en Isère", s'enthousiasme Raymond Cuilhé, guide de haute-montagne dans la vallée de Bagnères-de-Bigorre.
Lieu emblématique des Pyrénées, le Pic du Midi pourrait devenir un eldorado pour les adeptes de pentes vierges de tout balisage. Et eux seuls, car "il n'y aura jamais d'aménagement pour le ski de piste", prévient Olivier Guyonneau. "Le ski hors-piste sera de toute façon un produit marginal", poursuit-il, "mais il va renforcer la dimension de site d'exception".
Ce nouvel espace sera donc réservé aux très bons skieurs dûment encadrés par un guide ou un moniteur. "Techniquement, le +Pic+ est plus difficile que la Vallée blanche à Chamonix", estime Bernard Pez, le président de la Compagnie des guides des Pyrénées.
Mais bien plus que l'aspect technique, toutefois non négligeable, la difficulté à "skier le Pic" réside davantage dans la lecture et l'appréciation du terrain.
"Il y a un monde entre le ski hors-piste en bordure de pistes dammées et le ski à près de 3.000 mètres où les conditions de vent, d'exposition, de température font évoluer le manteau neigeux", note le guide Guy Dotter.
Pierre Canivenq, photographe spécialisé dans le ski extrême aux quatre coins du monde, connaît très bien cette montagne. "Le fait qu'il n'y ait pas de crevasse ne doit pas faire minimiser les dangers", insiste-t-il.
Dans ces conditions, les élus ont opté pour la prudence et la pédagogie après avoir étudié l'hypothèse d'ouvrir le domaine sans restriction, comme c'est la cas pour la Vallée blanche ou les vallons de la Meije.
"Les Pyrénées n'ont pas une image de haute-montagne et cette décision reflète une volonté de franchir un pas tout en faisant prendre conscience des risques", souligne Olivier Guyonneau pour qui "avec le temps, on pourrait aller vers plus de liberté".
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