ouvertures en Hautes pyrenees...

Endeuillée, la station du Tourmalet n'ouvre pas disait:

La station de ski du Tourmalet n'ouvrira pas ce week-end comme ses responsables pensaient pourtant le faire. Cette décision fait suite au décès accidentel de Charles Marchand, un employé de la régie qui a trouvé la mort, avant-hier, au cours d'un accident de motoneige qui s'est produit, vers 17 heures, sur la piste du Bastan à Barèges.

«Nous avons pris cette décision parce que tout le personnel de la station est très touché par sa disparition mais aussi en signe de sympathie envers sa famille », indique Christophe Boudassou, le chargé de communication.

« Nous sommes tous dans la peine. Nous pensons bien fort à ses proches », poursuit Marcel Sastourné, le président de la régie intercommunale, structure en charge de la gestion de la station.

Charles Marchand, 46 ans, domicilié à Betpouey, laisse une femme et deux enfants qui n'ont pas 20 ans. C'est en redescendant en direction du parking de Tournaboup que sa motoneige a heurté une butte de terre. Sous le choc, Charles Marchand a été projeté dans un trou situé en bordure de la piste. Les gendarmes de Gèdre s'attachent à déterminer les raisons pour lesquelles ce professionnel de la neige, qui connaissait bien le secteur, a percuté ce talus alors qu'il disposait d'une voie de près de 3 m de large pour poursuivre sa descente sur Barèges. Ce sont ses collègues qui ont alerté les secours. Mais, malgré plusieurs massages cardiaques, le médecin du SAMU et les CRS de Gavarnie ne sont pas parvenus à le maintenir en vie. Le Procureur de la République a demandé à ce qu'une autopsie soit pratiquée afin de savoir si Charles Marchand a été, ou non, victime d'un malaise qui aurait pu entraîner la perte de contrôle de son engin des neiges.
«LA SOLIDARITE NE SE CLAME PAS»

Le report de cette ouverture, qui n'aurait pu être que partielle en raison d'un manque de neige et d'un risque d'avalanche consécutif au redoux, est salué par de nombreux habitants des vallées de Luz et du Haut-Adour.

«Cet acte de solidarité est très beau et normal à la fois. J'ai d'ailleurs tenu à saluer le président Sastourné pour cet ajournement » fait part Jean-Claude Crampe, le maire de Barèges, qui, comme beaucoup dans le secteur, connaissait et appréciait Charles Marchand.

Francis Guiard, le directeur de la station de Luz-Ardiden, est, lui aussi, touché par cette démarche. «Nous sommes sous le choc. C'est un véritable drame pour toute une famille, tout un village et tout le monde du ski ».

Si la direction de la station n'a pas souhaité faire part publiquement de sa démarche, se contentant seulement d'annoncer cette ajournement d'ouverture, c'est très certainement, comme l'explique l'un des employés de la régie, « parce que la véritable solidarité ne se clame pas dans les rues, elle se vit dans les cœurs ».