Comme je ne travaille pas aujourd’hui, j’ai du temps à passer avec mes amis skipasseurs de tous poils, qu’ils soient trolls, météo, climato, chômeurs, étudiants, fonctionnaires, bosseurs ou glandeurs.
J’ai trouvé intéressant de parler sommairement du climat des Alpes du Nord, surtout sous l’angle de l’enneigement. A préciser que je ne suis pas un spécialiste, donc ces analyses ne servent qu’à ouvrir un débat. A charge donc pour les vrais météos de compléter ou d'infirmer ce texte.
En moyenne, l’iso 0° en janvier se trouve dans les Alpes du Nord vers 600 m, cette moyenne variant énormément et ayant tendance à diminuer en allant vers la zone intra-alpine. Si l’on part du principe que le sol est plus qu’à moitié couvert de neige quand la t° moyenne est inférieure à -1,5°, on en déduit que le sol alpin est le plus souvent enneigé en permanence au plus froid de l’hiver dès 900/1000m.
En-dessous, le manteau est en général sporadique et indigent. Cette limite, du reste, correspond bien à l’altitude minimum d’implantation de nos stations de ski. Une saison hivernale de 3 mois (décembre à février) semble donc assurée à partir de 1200m environ. Pour une saison de 4/5 mois (décembre à avril), il vaut mieux monter vers 1500/1600 m pour trouver un enneigement continu.
Où trouve-t-on le plus de neige en hiver dans les Alpes du Nord ? Tout skipasseur se pose cette question existentielle. Les éléments de réponse se trouvent dans trois données :
-l’altitude bien sûr. Plus on monte et plus la t° descend, dans une moyenne grossière de 0.5° par tranche de 100m, cette moyenne ne tenant pas compte des variations saisonnières ou journalières de ce que l’on appelle le gradient thermique. Deuxième effet de l’altitude : l’accroissement des précipitations par phénomène orographique.
-l’exposition. Cela aussi est bien connu. En hiver, du fait de l’inclinaison de la terre, les jours sont courts, et les rayons du soleil obliques. Les versants exposés au nord (ubac) reçoivent donc bien moins d’énergie solaire que les versants au midi (adret). On peut estimer qu’il en résulterait grosso modo un abaissement en altitude de 150 à 200 m, voire plus selon les endroits.
-Enfin, la zone géographique. Les précipitations sont très abondantes dans les Préalpes, exposées de plein fouet aux dépressions atlantiques, et diminuent au fur et à mesure que l’on va vers le sud-est et la Haute-Maurienne, au climat plus sec. A noter qu’il n’y a pas de maximum saisonnier bien défini dans les Alpes du Nord, les pluies ou neiges étant bien réparties sur chaque mois de l’année.
On passe ainsi en moyenne à 1500 m de 177 jours d’enneigement par an dans le Chablais, à 142 jours en Haute Maurienne.
Ces grands principes doivent être tempérés. La Haute-Maurienne peut être ponctuellement plus enneigée que le Chablais, tout dépend du type de temps. La montagne intra-alpine est en effet plus froide que les zones externes, car plus continentale. La neige s’y conserve donc mieux. Mais comme on l’a vu pour les statistiques d’enneigement à 1500 m, cela ne suffit pas sur le long terme pour compenser le déficit de précipitations.
Les Préalpes (Chablais, Bornes, Bauges, Chartreuse, Vercors)
Dans ces zones les précipitations sont très élevées, mais l’iso 0° plus bas du fait de l’exposition aux vents d’ouest. Ainsi du nord au sud :
-Les Gets (Chablais) ; 1102 m ; précipitations annuelles : 1802 mm ; t° moy en janvier : -1,3°
-La Clusaz (Bornes) ; 1050 m ; précipitations : 1714 mm ; t° moy en janv : -1,0°
-St Pierre de Chartreuse (Chartreuse) ; 900m ; préc : 2004 mm ; t° moy en janv : 0.10°
Les massifs centraux (ou externes) cristallins (Mont Blanc, Beaufortain, Belledonne, Grandes Rousses, Ecrins-Pelvoux)
Les précipitations diminuent sensiblement mais la t° moyenne hivernale baisse également un peu :
-Chamonix (Mt Blanc) ; 1037 m ; précip : 1241 mm ; t° moy de janv : -3,0°.
Les massifs internes (Vanoise, Aiguilles d’Arves, Thabor, Mt Cenis).
Les précipitations continuent à baisser en allant vers le sud-est, pour devenir très faibles en Maurienne :
-Bourg St Maurice (Tarentaise-Vanoise) ; 900m ; précip. : 971mm ; t° moy de janv. : -0,15°
-Avrieux (Maurienne-Vanoise) : 1102 m ; précip : 541 mm ; t° moy de janv : -1,3°.
Si l’on résume et au cumul des critères (t° et précipitations) :
-au final le Chablais, le Mt Blanc et le Beaufortain semblent être les zones privilégiées.
-en cas de temps froid et sec (type hiver 2004/05 ou 2005/06), les préalpes sont très favorisées car les précipitations y sont importantes et la t° basse conserve la neige.
-en cas de temps doux et humide (type 1999/00 ou 2000/01), la zone intra-alpine est privilégiée car plus froide avec un iso 0° plus bas, et suffisamment de précipitations neigeuses, celles-ci tombant souvent sous forme de neige jusqu’à 2000-2500m dans les préalpes.
Peut être ce qui nous attend pour 2006/2007 ?
J’ai trouvé intéressant de parler sommairement du climat des Alpes du Nord, surtout sous l’angle de l’enneigement. A préciser que je ne suis pas un spécialiste, donc ces analyses ne servent qu’à ouvrir un débat. A charge donc pour les vrais météos de compléter ou d'infirmer ce texte.
En moyenne, l’iso 0° en janvier se trouve dans les Alpes du Nord vers 600 m, cette moyenne variant énormément et ayant tendance à diminuer en allant vers la zone intra-alpine. Si l’on part du principe que le sol est plus qu’à moitié couvert de neige quand la t° moyenne est inférieure à -1,5°, on en déduit que le sol alpin est le plus souvent enneigé en permanence au plus froid de l’hiver dès 900/1000m.
En-dessous, le manteau est en général sporadique et indigent. Cette limite, du reste, correspond bien à l’altitude minimum d’implantation de nos stations de ski. Une saison hivernale de 3 mois (décembre à février) semble donc assurée à partir de 1200m environ. Pour une saison de 4/5 mois (décembre à avril), il vaut mieux monter vers 1500/1600 m pour trouver un enneigement continu.
Où trouve-t-on le plus de neige en hiver dans les Alpes du Nord ? Tout skipasseur se pose cette question existentielle. Les éléments de réponse se trouvent dans trois données :
-l’altitude bien sûr. Plus on monte et plus la t° descend, dans une moyenne grossière de 0.5° par tranche de 100m, cette moyenne ne tenant pas compte des variations saisonnières ou journalières de ce que l’on appelle le gradient thermique. Deuxième effet de l’altitude : l’accroissement des précipitations par phénomène orographique.
-l’exposition. Cela aussi est bien connu. En hiver, du fait de l’inclinaison de la terre, les jours sont courts, et les rayons du soleil obliques. Les versants exposés au nord (ubac) reçoivent donc bien moins d’énergie solaire que les versants au midi (adret). On peut estimer qu’il en résulterait grosso modo un abaissement en altitude de 150 à 200 m, voire plus selon les endroits.
-Enfin, la zone géographique. Les précipitations sont très abondantes dans les Préalpes, exposées de plein fouet aux dépressions atlantiques, et diminuent au fur et à mesure que l’on va vers le sud-est et la Haute-Maurienne, au climat plus sec. A noter qu’il n’y a pas de maximum saisonnier bien défini dans les Alpes du Nord, les pluies ou neiges étant bien réparties sur chaque mois de l’année.
On passe ainsi en moyenne à 1500 m de 177 jours d’enneigement par an dans le Chablais, à 142 jours en Haute Maurienne.
Ces grands principes doivent être tempérés. La Haute-Maurienne peut être ponctuellement plus enneigée que le Chablais, tout dépend du type de temps. La montagne intra-alpine est en effet plus froide que les zones externes, car plus continentale. La neige s’y conserve donc mieux. Mais comme on l’a vu pour les statistiques d’enneigement à 1500 m, cela ne suffit pas sur le long terme pour compenser le déficit de précipitations.
Les Préalpes (Chablais, Bornes, Bauges, Chartreuse, Vercors)
Dans ces zones les précipitations sont très élevées, mais l’iso 0° plus bas du fait de l’exposition aux vents d’ouest. Ainsi du nord au sud :
-Les Gets (Chablais) ; 1102 m ; précipitations annuelles : 1802 mm ; t° moy en janvier : -1,3°
-La Clusaz (Bornes) ; 1050 m ; précipitations : 1714 mm ; t° moy en janv : -1,0°
-St Pierre de Chartreuse (Chartreuse) ; 900m ; préc : 2004 mm ; t° moy en janv : 0.10°
Les massifs centraux (ou externes) cristallins (Mont Blanc, Beaufortain, Belledonne, Grandes Rousses, Ecrins-Pelvoux)
Les précipitations diminuent sensiblement mais la t° moyenne hivernale baisse également un peu :
-Chamonix (Mt Blanc) ; 1037 m ; précip : 1241 mm ; t° moy de janv : -3,0°.
Les massifs internes (Vanoise, Aiguilles d’Arves, Thabor, Mt Cenis).
Les précipitations continuent à baisser en allant vers le sud-est, pour devenir très faibles en Maurienne :
-Bourg St Maurice (Tarentaise-Vanoise) ; 900m ; précip. : 971mm ; t° moy de janv. : -0,15°
-Avrieux (Maurienne-Vanoise) : 1102 m ; précip : 541 mm ; t° moy de janv : -1,3°.
Si l’on résume et au cumul des critères (t° et précipitations) :
-au final le Chablais, le Mt Blanc et le Beaufortain semblent être les zones privilégiées.
-en cas de temps froid et sec (type hiver 2004/05 ou 2005/06), les préalpes sont très favorisées car les précipitations y sont importantes et la t° basse conserve la neige.
-en cas de temps doux et humide (type 1999/00 ou 2000/01), la zone intra-alpine est privilégiée car plus froide avec un iso 0° plus bas, et suffisamment de précipitations neigeuses, celles-ci tombant souvent sous forme de neige jusqu’à 2000-2500m dans les préalpes.
Peut être ce qui nous attend pour 2006/2007 ?
inscrit le 08/06/05
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