Un petit article très intéressant paru dans les Echos de hier :
Les Echos disait:Réchauffement climatique : les assureurs donnent l'alerte
De tempêtes en inondations et d'ouragans en canicule, les assureurs commencent à s'inquiéter du réchauffement climatique, qui leur coûte si cher en dédommagements à leurs clients. Alors que le G8 doit en discuter la semaine prochaine en Ecosse, la profession publie des rapports et demande aux gouvernements de passer aux actes. Lors d'une conférence qui se tient à Londres aujourd'hui, l'Association des assureurs britanniques (ABI), forte de près de 400 membres, souligne que, selon ses études, les coûts des catastrophes climatiques devraient augmenter des deux tiers d'ici à 2080, pour atteindre 27 milliards de dollars chaque année en moyenne. Si rien ne change d'ici à cette date, le seul risque d'inondation au Royaume-Uni pourrait être multiplié par 15. Et dans ce cas, le changement climatique affectera de la même façon les risques en Europe continentale, où le surcoût pourrait s'élever au total entre 120 et 150 milliards de dollars.
Volonté politique indispensable
Mais, affirme l'ABI, la plupart des conséquences du changement climatique pourraient être évitées en prenant des mesures immédiates : réduire les émissions de dioxyde de carbone pourrait diminuer de 80 % les augmentation de coûts prédites par les modèles et permettre d'économiser 120 milliards de dollars rien que sur les remboursements en cas d'inondations en Europe.
En outre, l'ABI préconise notamment d'améliorer les aménagements permettant de défendre les côtes et les zones inondables.
L'assureur allemand Allianz a lui aussi produit un rapport sur les changements climatiques, en collaboration avec le WWF. Si les conclusions sont similaires en terme de coûts et de gravité, ses préoccupations sont davantage centrées sur ce que les sociétés financières peuvent faire face à ce problème. « Les changements climatiques sont un risque pour les assurances et les banques, mais il existe aussi des solutions », a affirmé hier Joachim Faber, directeur général d'Allianz, en présentant le rapport.
La compagnie a ainsi décidé de prendre en compte ces risques tant pour fixer ses primes d'assurance, qu'en matière de prêts bancaires ou de placements d'actif. Allianz veut aussi donner un coup d'accélérateur en matière d'analyse du risque et publier ses conclusions pour pousser les sociétés à faire des efforts. Elle projette aussi d'investir entre 300 et 500 millions d'euros dans les énergies renouvelables au cours des cinq prochaines années.
Mais pour Allianz comme pour l'ensemble de ses homologues britanniques, rien ne saurait se faire sans une volonté politique forte : « Les dirigeants du G8 doivent dresser un plan d'action clair pour lutter contre le changement climatique. Il doivent s'assurer que le G8 envoie un signal clair que les émissions de carbone seront réduites », a lancé Robert Napier, président de WWF. Un voeu pieux lorsque l'on constate les désaccords sur le sujet entre les Etats-Unis et ses partenaires du G8.
MARIE-LAURE CITTANOVA
inscrit le 24/04/03
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