Le glacier de Saint-Sorlin, dans le massif des Grandes Rousses, qui perdait en moyenne, sur ces cinquante dernières années, l'équivalent d'une lame d'eau de 35 cm par an sur l'ensemble de sa surface, a perdu cette année 2,80 m d'eau sur une épaisseur totale d'environ 130 m ! Le glacier d'Argentières, dans le massif du Mont-Blanc, qui ne fondait que de 7 cm d'eau par an, a diminué de 2 m, sur un total de 250 à 300 m. Mais la fonte la plus spectaculaire est celle du petit glacier de Sarennes, près de Grenoble. Selon le Cemagreph, qui est chargé de son suivi, il a perdu 3,10 m cette année (sur une épaisseur d'environ 40 m), contre 70 cm habituellement. «On sait que ce glacier-là aura disparu dans trente à quarante ans», explique Christian Vincent, ingénieur de recherche au LGGE.
Débâcle glaciaire. «Quant au glacier de Saint-Sorlin, si le climat actuel perdure, il devrait reculer encore de 600 m puis se stabiliser. Sous une température de 5,5 °, la condition climatique maximale prévue pour les 100 prochaines années par le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (la minimale étant de + 1,5 °), le glacier de Saint-Sorlin disparaît quasi complètement mais pas celui d'Argentières», ajoute Christian Vincent. L'un des soucis des glaciologues est que plus les glaciers fondent, plus les risques de «débâcle glaciaire» sont grands (rupture de poches d'eau formées au sein des glaciers entraînant des coulées de boue et de pierres). «Elles sont la plupart du temps imprévisibles», note le glaciologue Sylvain Coutterand.
inscrit le 28/09/02
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