BREUIL-CERVINIA (Italie), 18 fév (AFP) - Réputés pour leur conduite agressive au volant, les Italiens font de même sur les pistes et pour flatter le "Fangio" de la neige qui sommeille en eux, le domaine alpin de Breuil-Cervinia dans le Val d'Aoste en Italie propose des samedi pas comme les autres.
A partir de 10 heures du matin, les amateurs peuvent se présenter au pied d'une piste réservée à la glisse ultra-rapide. "Le frisson" est garanti par la station, organisatrice par ailleurs du championnat du monde de kilomètre lancé.
Une carte d'identité suffit, le casque est prêté, la participation gratuite et en bout de course, un panneau lumineux affiche le score des participants, 70 en moyenne chaque samedi: le record frôle les 90 km/h. Il est détenu par Arturo Puricelli, en tête des dix premiers "velocissimi" avec 83,77 km/h.
Sorti de cette piste exutoire, les fous de vitesse n'ont qu'à bien se tenir en Italie car un nouveau code de la neige a été promulgué le 5 janvier.
La législation, que certaines régions avaient déjà largement anticipée, rend le casque obligatoire pour les moins de 14 ans à partir du 1er janvier 2005.
Mais surtout, la manie de la vitesse a conduit à imposer des règles de conduite dignes du code de la route dans les 50 stations de la péninsule.
Il rappelle au skieur l'obligation de respecter des distances de sécurité, la priorité à droite et de modérer sa vitesse en cas de faible visibilité, d'embouteillage et aux croisements de pistes.
Et les contrevenants sont désormais sanctionnés par des amendes dont le montant est de 30 euros minimum.
Il n'y pas encore de radars sur les pistes, mais la police sur ski est plus sévère. Elles a dressé plus 457 procès verbaux depuis le début de la saison contre 280 durant l'hiver précédent, indique à l'AFP le brigadier Sandro Ganz, contacté à la caserne-école de Moena, au pied des Dolomites, qui sélectionne et forme les 200 agents italiens à ski.
"Il y a plus de comportements incorrects qu'avant: il y a plus de monde d'abord et les pistes portent à prendre de la vitesse car elles sont dammées comme des tables de billard", constate-t-il.
"L'alcool est aussi un gros problème"
"L'alcool est aussi un gros problème", ajoute-t-il alors que les refuges en haut des pistes rivalisent d'imagination pour retenir les skieurs à table avec des cartes qui font honneur à la gastronomie locale.
Un chalet valdostain à 1.800 mètres d'altitude vante sa soupe de l'âne, un dessert à base de pain noir, de vin rouge épicé et de sucre. Un autre a mis de la soupe d'orties au menu et le repas tiré des sacs est un lointain souvenir.
"Le niveau moyen des skieurs a augmenté, et la vitesse avec, surtout dans le nord de l'Italie", commente-t-on également à la fédération nationale italienne de ski (FISI).
Fini le temps des autodidactes, les nouvelles générations ont grandi avec les services d'un moniteur.
Les équipements ont aussi amélioré les possibilités aérodynamiques. Forme des skis, fixations : tourner à 180 degrés est devenu un jeu d'enfant.
"Le ski arrive loin derrière le foot en terme de risques, avec un indice de 8 lésions contre 41 sur une échelle de 100 accidents. Mais c'est sûr qu'on rencontre plus facilement des gens qui vont à toute allure. La manière de faire du ski a changé...Empiré, je ne sais pas", soupire Max Vergano, un porte-parole de la Fédération.
Le problème des "inconscients de la neige", comme les appelle le directeur technique de l'équipe nationale italienne de kilomètre lancé, François Rovyaz, dépasse les frontières italiennes.
La télévision suisse enquête pour savoir comment importer le code de la neige italien dans la Confédération et un habitué assure que "les gens sont aussi fous de vitesse en France".
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C'es hallucinant !!! Et pourtant, il faut se dire que ça viendra sur les stations françaises un jour ou l'autre...
inscrit le 27/01/99
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