Reportage, rien que pour vous

Michaël Berthelot
CITERES UMR 6173
Dynamiques Environnementales
Maisons des Sciences de l’Homme
4 Allée du Plessis 37000 TOURS
berthelot.michael@laposte.net

La canicule de l’été 2003, la tempête de décembre 1999, les crues à répétitions dans le paysage cévenol, pour ne cité que ces exemples dans l’espace français ; font ressortir de nombreuses interrogations au regard du scientifique comme du simple citoyen. Le climat devient-il fou ? la terre se réchauffe t’elle trop vite ?
Nombreux sont les rapports et autres documents alarmistes à ce sujet, il n’y a pas une semaine sans que l’on ne tire une sonnette d’alarme suite à tel ou tel événement. Il n’y aurait aucun intérêt à écrire cet article dans ce journal pour vous redire à nouveau que la Terre se réchauffe et que nous allons vers des phénomènes météorologiques de plus en plus violents !
Alors, je vais parlé avec ma passion et mes connaissances puisque mes recherches s’orientent vers le climat et la pollution. Tout d’abord, le Terre se refroidit et actuellement nous sommes dans un calme climatique remarquable, en le disant tout haut, cela devrait en surprendre plus d’un ! Voici donc les explications : Quand on parle de réchauffement climatique, on l’interprète généralement à l’échelle d’une vie humaine d’autant qu’il y a plusieurs centaines d’années le réseau de mesure des variables météorologiques était inexistant. Depuis deux siècles environs la Terre s’est réchauffée, on observe une accentuation du phénomène essentiellement depuis 10 ans ; la décennie 1990-2000 étant la plus chaude jamais enregistrée. Mais il ne faut pas s’en arrêter là, la Terre n’a pas 200 ans mais 4.5 milliards d’années. Les recherches paléoclimatologies (carottes de glace, palynologie, carottes sédimentaires) nous amènent à dire que la Terre se refroidit. En effet, durant l’ère tertiaire le climat était bien plus chaud qu’aujourd’hui, la forêt tropicale occupait l’espace français. Puis au quaternaire (-2.4 millions d’année BP), les périodes glaciaires se sont succédées ; entrecoupées de périodes interglaciaires. La dernière grande glaciation remonte à 18000 ans. Nous sommes aujourd’hui dans une période interglaciaire appelée l’holocène. Durant la dernière période glaciaire, les variations de températures, les inondations, les tempêtes étaient autant de phénomènes bien plus violents qu’aujourd’hui.
Alors me direz vous, pourquoi la tempête de 1999 ou la canicule de 2003 sont elles qualifiées d’exceptionnelles ? La canicule de 2003 est anormale vis à vis des mesures, mais des mesures faites sur un peu plus d’un siècle ne sont pas représentatives de l’échelle globale du climat. La tempête de 1999 fut exceptionnelle car elle a pénétré à l’intérieur des terres.
Les mentalités ont changé bien plus vite que le climat ! le climat devient fou mais où est la place de l’homme dans tout cela ? Sa contribution éventuelle au réchauffement climatique (gaz à effet de serre additionnel) est à prendre en compte mais il faut également retenir la perception du climat par l’homme. Ce dernier occupe de plus en plus d’espace sans ce soucier de l’environnement, aussi c’est la vulnérabilité qui augmente. Aussi comme disait Darwin, « la nature propose, l’homme dispose ». les constructions en zone inondable, l’anthropisation abusive du milieu littoral sont des paramètres qui influencent la perception du climat par l’homme. Si dans les pays du sud, le risque climatique est une fatalité, dans les pays industrialisés, le risque est insupportable, inconcevable, les services de préventions (Météo France) sont alors montrés du doigt. Il suffit de quelques centimètres de neige à Paris pour déstabiliser la capitale ce que ne supporte pas le parisien. Ce même individus aux sports d’hivers viendra se plaindre du manque de neige. Cela n’est qu’un exemple, mais une question se pose, est ce vraiment est ce vraiment le climat qui devient fou ? A juste tire, les services de Météo France ont mis en place des cartes de vigilances pour une population de plus en plus exigeante ne supportant pas les règles de la nature.

« Le jour d’après » science fiction ou réalité ?

le seul moyen de sensibiliser l’homme est parfois de lui faire peur c’est ce qu’à essayer de faire une production américaine à travers le filme « Le jour d’après ». certes ce film retrace en quelques semaines des évènements pouvant se réaliser en plusieurs milliers d’années. Toutefois, le fond de la théorie, est envisageable. Nous nous dirigeons vers un refroidissement du climat ! Le réchauffement actuel, entraîne la fonte des glaces qui apportent énormément d’eau douce dans les eaux océanes provoquant alors une modification de la circulation thermohaline (bassement interne des eaux des océans). Le gulf steam nous apportant de la douceur pourrait être dévié et cela provoquerait un refroidissement sensible du climat . cette théorie n’est pas de la science fiction mais un phénomène pouvant se produire. De plus le réchauffement actuel entraîne un accroissement des pluies sur les hautes latitudes où les températures restent négatives, ce qui engendrerait une avancé des glaciers.
Les scénarios sont nombreux, si à court terme l’homme influe sur son climat, ce dernier reste dominé par des cycles naturels dont ne pouvons qu’être des spectateurs.

Un peu de bon sens

Dans un contexte alarmiste, les observations sont à relativiser. Avec plus de 400 m d’épaisseur dans leur bassin de réception (Mer de glace, Luc Moreau « dans le secret des glaciers du Mont Blanc), les grands glaciers des Alpes ont encore de longues années devant eux. Si certains point de la Terre se réchauffe comme l’Europe, l’Amazonie se refroidie tout comme le sud de l’Australie.
Enfin l’environnement ne se limite pas au climat, mais aussi à la biodiversité des paysage, là où l’homme joue un rôle important. Il est aisée de montrer du doigt les grands acteurs de destruction de l’environnement. Mais chacun doit se responsabiliser, aussi, réfléchissez bien avant de jeter un mégot, une canette, ou avant de brancher la climatisation de votre voiture. Le confort de chacun passe avant tout par le respect des autres. Désormais on se donne rendez vous au « jour d’après »