Article de Libé:
"Sports d'hiver. Ce type de patinette ne déchausse pas et provoque de nombreuses fractures.
Les «snowblades», ces miniskis qui font maxi mal
Par Didier ARNAUD
samedi 19 mars 2005 (Liberation - 06:00)
faut-il avoir peur des skis courts ? La Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) vient de lancer une mise en garde à ceux qui utilisent ces snowblades, autrement appelés miniskis ou patinettes.
Sur les pentes enneigées des stations de sports d'hiver, ils seraient responsables de gros dégâts. Pas tant en nombre qu'en nature des blessures. L'an dernier, l'Association des médecins de montagne a comptabilisé plus de 8 500 accidents dus à l'utilisation de ces planchettes, soit 5 % des 170 000 accidents de sports d'hiver.
Traumas. Ces skis ne déchaussent pas. Résultat : des traumas particuliers. Fractures spiroïdales (en forme de spirale) ou en plusieurs endroits. «La multiplication de ces fractures d'un ancien genre nous a inquiétés, explique Guy Le Goff, de la Commission de la sécurité des consommateurs. Elles avaient disparu et ont resurgi.» Jean-Dominique Laporte, président de l'Association des médecins de montagne, établit ainsi un triptyque des dégâts en fonction des équipements : «Le ski alpin continue de faire des entorses du genou, le snowboard, des blessures au poignet et le miniski, des fractures de jambe.» La proportion est inquiétante. Il y a entre trois et cinq fois plus de fractures avec les miniskis qu'avec le ski alpin (et, en revanche, trois à cinq fois moins d'entorses graves du genou qu'avec le ski alpin). Le surrisque de fracture de jambe concerne essentiellement les débutants de moins de 16 ans (qui constituent 22 % des skiboarders). La location ou la vente est d'ailleurs interdite aux personnes dont la taille ne dépasse pas 1,50 mètre. Mais certains loueurs ou «distributeurs n'ont pas toujours joué le jeu», admet François Barbier, représentant du fabricant Salomon.
En montagne, le snowblade concentre les critiques, devenant la bête noire. Au point que certains montagnards l'ont surnommé «tapette à rats». Après un accident de ce type, survenu début mars sur une piste d'Avoriaz, un secouriste a lâché : «Heureusement qu'il y a les miniskis, autrement on n'aurait plus de travail.» Ce que précise un médecin de sports d'hiver : «Une fracture de jambe, c'est tout un chantier, toujours beaucoup plus compliqué pour les secours qu'une entorse.»
Jouet. Si le matériel est en cause, les utilisateurs le sont aussi : les amateurs de ce type de glisse sont de «jeunes urbains pressés», selon la CSC, qui ne passent pas toujours par la case école de ski. En snowblade, on a rapidement des sensations grisantes et parfois l'illusion de la maîtrise. Certains dévalent les pistes sans toujours contrôler leur vitesse. «En plus, le miniski est considéré comme un jouet, avec lequel on pense ne pas pouvoir se faire mal», explique un moniteur.
La marque Salomon a cessé de commercialiser ses miniskis destinés aux enfants (de moins de 1,50 mètre). Selon le fabricant, le snowblade a déjà accusé un fléchissement des ventes. La CSC a, de son côté, demandé aux fabricants de mettre au point un dispositif de fixations qui décrochent, pour les débutants. Paradoxalement, ce dispositif est plus risqué pour les skieurs chevronnés : il se déclenche trop facilement, ce qui peut constituer un danger pour le snowblader lancé à vive allure."
"Sports d'hiver. Ce type de patinette ne déchausse pas et provoque de nombreuses fractures.
Les «snowblades», ces miniskis qui font maxi mal
Par Didier ARNAUD
samedi 19 mars 2005 (Liberation - 06:00)
faut-il avoir peur des skis courts ? La Commission de la sécurité des consommateurs (CSC) vient de lancer une mise en garde à ceux qui utilisent ces snowblades, autrement appelés miniskis ou patinettes.
Sur les pentes enneigées des stations de sports d'hiver, ils seraient responsables de gros dégâts. Pas tant en nombre qu'en nature des blessures. L'an dernier, l'Association des médecins de montagne a comptabilisé plus de 8 500 accidents dus à l'utilisation de ces planchettes, soit 5 % des 170 000 accidents de sports d'hiver.
Traumas. Ces skis ne déchaussent pas. Résultat : des traumas particuliers. Fractures spiroïdales (en forme de spirale) ou en plusieurs endroits. «La multiplication de ces fractures d'un ancien genre nous a inquiétés, explique Guy Le Goff, de la Commission de la sécurité des consommateurs. Elles avaient disparu et ont resurgi.» Jean-Dominique Laporte, président de l'Association des médecins de montagne, établit ainsi un triptyque des dégâts en fonction des équipements : «Le ski alpin continue de faire des entorses du genou, le snowboard, des blessures au poignet et le miniski, des fractures de jambe.» La proportion est inquiétante. Il y a entre trois et cinq fois plus de fractures avec les miniskis qu'avec le ski alpin (et, en revanche, trois à cinq fois moins d'entorses graves du genou qu'avec le ski alpin). Le surrisque de fracture de jambe concerne essentiellement les débutants de moins de 16 ans (qui constituent 22 % des skiboarders). La location ou la vente est d'ailleurs interdite aux personnes dont la taille ne dépasse pas 1,50 mètre. Mais certains loueurs ou «distributeurs n'ont pas toujours joué le jeu», admet François Barbier, représentant du fabricant Salomon.
En montagne, le snowblade concentre les critiques, devenant la bête noire. Au point que certains montagnards l'ont surnommé «tapette à rats». Après un accident de ce type, survenu début mars sur une piste d'Avoriaz, un secouriste a lâché : «Heureusement qu'il y a les miniskis, autrement on n'aurait plus de travail.» Ce que précise un médecin de sports d'hiver : «Une fracture de jambe, c'est tout un chantier, toujours beaucoup plus compliqué pour les secours qu'une entorse.»
Jouet. Si le matériel est en cause, les utilisateurs le sont aussi : les amateurs de ce type de glisse sont de «jeunes urbains pressés», selon la CSC, qui ne passent pas toujours par la case école de ski. En snowblade, on a rapidement des sensations grisantes et parfois l'illusion de la maîtrise. Certains dévalent les pistes sans toujours contrôler leur vitesse. «En plus, le miniski est considéré comme un jouet, avec lequel on pense ne pas pouvoir se faire mal», explique un moniteur.
La marque Salomon a cessé de commercialiser ses miniskis destinés aux enfants (de moins de 1,50 mètre). Selon le fabricant, le snowblade a déjà accusé un fléchissement des ventes. La CSC a, de son côté, demandé aux fabricants de mettre au point un dispositif de fixations qui décrochent, pour les débutants. Paradoxalement, ce dispositif est plus risqué pour les skieurs chevronnés : il se déclenche trop facilement, ce qui peut constituer un danger pour le snowblader lancé à vive allure."
inscrit le 03/10/02
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