intéressant
VACANCES. En comparaison internationale, les Suisses passent pour des acharnés au travail jouissant de peu de jours de congé en contrepartie. Avec l’initiative, ils deviendraient champions du monde du repos.
Six semaines de vacances au minimum par année: l’idée a déjà fait rêver plus d’un travailleur helvétique. La fiction pourrait rattraper la réalité dès 2018. Le 11 mars prochain, les citoyens voteront sur l’initiative lancée par Travail.Suisse pour s’octroyer, peut-être, deux semaines de vacances supplémentaires.
A l’heure actuelle, les Suisses travaillent beaucoup pour un nombre de jours de congé moins élevé que dans beaucoup d’autres pays. Avec 1931 heures passées à exercer leur activité professionnelle durant l’année 2010, ils se classent quatrièmes à l’échelle européenne, derrière la Roumanie, la Hongrie et la Bulgarie. On est très loin des 1356 heures des Hollandais ou des 1490 heures des Danois.
Avec un nombre total de 29 jours de repos par année, si on cumule vacances et jours fériés, ils figurent dans la moyenne inférieure du classement international. Les Helvètes demeurent bien loin de leurs voisins autrichiens qui peuvent compter sur un total de 38 jours de congé, soit un minimum de 25 jours de vacances auxquels s’ajoutent 13 jours fériés. Le Luxembourg et le Danemark offrent quant à eux un total respectif de 35 et de 34 jours de congé à leurs travailleurs. Des Etats dont la haute compétitivité économique ne semble pas trop souffrir du nombre élevé de jours de repos dont les salariés bénéficient.
Stress ou compétitivité. Si l’initiative est acceptée, la Suisse sera en revanche le pays qui offrira le plus de jours de repos au monde à ses travailleurs. Une nécessité pour les initiants qui y voient une excellente solution pour maintenir la motivation des salariés, lutter contre le stress au travail et, par conséquent, diminuer les frais sociaux liés au surmenage, globalement évalués à 10 milliards de francs.
A l’opposé, les milieux économiques et les partis bourgeois s’insurgent. Selon eux, la compétitivité de la Suisse serait affaiblie et les coûts salariaux augmenteraient considérablement (de six milliards, selon leurs propres estimations). Une hausse qui plomberait littéralement l’économie du pays alors que les entreprises souffrent du franc fort. Entre arguments patronaux et progrès social, les citoyens vacanciers devront trancher.
source: hebdo.ch
inscrit le 06/02/03
92K messages