GÉNÉRALISATION, subst. fém.
Action de généraliser; résultat de cette action.
A. − Extension à la plupart des cas ou des individus des caractères attribués particulièrement à une chose. Généralisation d'une opinion, d'une expérience, d'une méthode, d'un emploi, d'un usage, d'un procédé; recommander la généralisation de telle mesure; risques de généralisation d'un conflit; généralisation d'une notion, d'un domaine scientifique. Il apparut très rapidement que la généralisation du chalutage industriel, créatrice d'une exploitation intensive des stocks de poissons, entraînait un appauvrissement très dangereux des fonds (Boyer, Pêches mar., 1967, p. 91) :
1. Une baisse du prix du transport du charbon pourrait découler d'une généralisation de l'emploi de pipe-lines charriant une boue de charbon et d'eau actuellement à l'étude aux États-Unis.
Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p. 266.
♦ Généralisation hâtive. Généralisation imprudente et frappée d'inexactitude. Abus de la généralisation hâtive. Il n'y avait là qu'une sorte de généralisation hâtive et instinctive que je ne veux d'ailleurs pas défendre (H. Poincaré, Valeur sc., 1905, p. 22).
− DOCUM. ,,Tout passage d'un mot « spécifique » à une classe ou d'une classe à une autre plus large, généralement à des fins de codification`` (Cros-Gardin 1964).
− LING. Substitution d'une règle unique ou de règles partiellement identiques à un ensemble de règles portant sur des faits distincts (d'apr. Mounin 1974).
− MÉD. Extension à tout l'organisme d'un processus pathogène antérieurement localisé. Généralisation d'un cancer, d'une paralysie. Généralisation d'une infection bactérienne, d'une virose, d'une tumeur (Villemin 1975). Si les foyers sont nombreux et confluents, la gangrène du poumon ou la généralisation de l'infection sont également à craindre (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux, 1896, p. 445).
B. − [Avec idée de compréhension] Opération mentale qui consiste à former des idées générales en intégrant sous le même concept les caractères communs à plusieurs objets singuliers. Faculté de généralisation; raisonner par généralisation; généralisation par induction; généralisation forcée, illégitime, outrancière, téméraire; procéder par voie de généralisations progressives. J'ai trouvé toujours mon bonheur à simplifier par des généralisations toujours plus grandes chaque chose (Gide, Journal, 1896, p. 88). Que devait-on faire d'autre pour « s'entendre », sinon retrancher ce qui était du domaine de la particularité? De sacrifice en sacrifice, de généralisation en généralisation, on a dégagé de ce flot ondoyant et divers un point fixe où s'arrimer, quelque chose, à coup sûr, de pauvre et de neutre, mais de solide : l'idée d'arbre (Huyghe, Dialog. avec visible, 1955, p. 236) :
2. Mais l'imposition du nom, dans les circonstances particulières où nous nous plaçons d'abord en vertu de l'ordre naturel des opérations de l'esprit, est ce qui amène la perception de l'idée avec la généralité qui lui appartient intrinsèquement, et par suite la généralisation de la définition primordiale.
Cournot, Fond. connaiss., 1851, p. 352.
C. − Spécialement
1. MATH. Généralisation d'une proposition. ,,Opération qui consiste à trouver une seconde proposition contenant la première comme cas particulier`` (Nouv. Lar. ill.).
2. PSYCHOL. ,,Phénomène qui affecte la vision ou la mémoire et résulte de l'inhibition rétroactive due à une similitude plus ou moins grande de matériels acquis successivement ou simultanément`` (Piéron 1963). Généralisation perceptive. ,,Aptitude à percevoir une figure malgré les variations de proportion, de couleur, de position`` (Lar. encyclop. Suppl. 1968). Généralisation du stimulus. Extension du stimulus provoquant des réflexes conditionnés en l'absence d'un autre excitant extérieur (d'apr. Lar. 20e).
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