jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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Vl'a le dernier :

"Vous qui venez ici dans une humble posture
Débarrassez vos flancs d'un importun fardeau
Daignez, quand vous aurez satisfait la nature
Et déposé dans l'urne un modeste cadeau
Epancher dans l'amphore un courant d'onde pure
Et sur l'émail fumant promener s'il le faut
Ce petit instrument à très modeste allure
Qui gît auprès du trône et nettoie mieux que l'eau."

Alfred de Musset et la Grand Mère de Eric de Tournemire

Voila le tout...comme quoi la Terminale Litéraire ca sert au moins a quelque chose ! ;)
bye les gens
poilagratter
poilagratter
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Déchainé!
Tu es déchainé!
C'est ton prof de Français qui t'inspire ? ;)
hautezalpinette
hautezalpinette
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En voilà un léger un peu coquin de Guido Gozzano, à mon avis assez mal traduit (Ouatitm, au boulot!) :) :

Je suis amoureux de toutes les dames qui
mangent des petits gateaux dans les confiseries

Les dames et les demoiselles
les doigts dégantés
choisissent le petit gâteau. Elles
redeviennent de vraies petites filles,

Pour que personne ne les voie,
elles tournent le dos rapidement
elles soulèvent leur voilette,
et dévorent leur proie.

Parmi tous ces arômes pointus
étranges, qui sentent trop
le cèdre, le sirop,
les crèmes, le velours,
les essences parisiennes,
la violette, les cheveux:
comme elles redeviennent
de vraies petites filles, les dames!

Pourquoi ne m'est-il pas permis
à cause d'une loi mal à propos
de vous approcher,
de vous embrasser une par une

Belles bouches intactes
de jeunes dames,
de vous embrasser dans une saveur
de crème et de chocolat au lait?

Je suis amoureux de toutes les dames qui
mangent des petits gâteaux dans les confiseries.


(1907) écrit à la confiserie Baratti à Turin (miam miam, les gâteaux sont toujours aussi bons!)
jme_la_cool_douce
jme_la_cool_douce

inscrit le 30/12/05
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Je ne pense aps que mon prof de francais ait quelque chose a voir la dedans...:) (surtout que j'aurais tendance a dire MA prof de litérature) ;)

Mais apres elle peut m'inspirer autre chose ...surtout que c'est pas une de ces ancetres... :P ^^
++
Ouatitm
Ouatitm

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Il est cool celui-là hautezalpinette, il me fait penser au film Chocolat avec Binoche...
byron
byron

inscrit le 13/01/04
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Un fameux accrostiche entre Musset et Sand... Mui callente... :)

Quand je mets à vos pieds un éternel hommage,
Voulez-vous qu'un instant je change de visage ?
Vous avez capturé les sentiments d'un cœur
Que pour vous adorer forma le créateur.
Je vous chéris, amour, et ma plume en délire
Couche sur le papier ce que je n'ose dire.
Avec soin de mes vers lisez les premiers mots :
Vous saurez quel remède apporter à mes maux.
Alfred de Musset

Cette insigne faveur que votre cœur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
George Sand
byron
byron

inscrit le 13/01/04
34K messages
Je suis très émue de vous dire que j'ai
bien compris, l'autre jour, que vous avez
toujours une envie folle de me faire
danser. Je garde un souvenir de votre
baiser et je voudrais que ce soit
là une preuve que je puisse être aimée
par vous. Je suis prête à vous montrer mon
affection toute désintéressée et sans cal-
cul. Si vous voulez me voir ainsi
dévoiler, sans aucun artifice mon âme
toute nue, daignez donc me faire une visite.
Et nous causerons en amis et en chemin.
Je vous prouverai que je suis la femme
sincère capable de vous offrir l'affection
la plus profonde et la plus étroite
amitié, en un mot, la meilleure amie
que vous puissiez rêver. Puisque votre
âme est libre, alors que l'abandon où je
vis est bien long, bien dur et bien souvent
pénible, ami très cher, j'ai le cœur
gros, accourez vite et venez me le
faire oublier. À l'amour, je veux me sou-
mettre entièrement.

Votre poupée.

Une autre de Georges Sand, Lire un vers sur 2... :)
slow_rideuze
slow_rideuze

inscrit le 23/04/05
5431 messages
byron, la 2ème est magnifique ! :)
poilagratter
poilagratter
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8597 messages
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom

Sur les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffées d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orages
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attendries
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer


Liberté.
Paul Eluard

Un poème d'amour avant tout ;)
poilagratter
poilagratter
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hautezalpinette (15 septembre 2006 16 h 32) disait:

(...)
Un petit morceau de Saint JOhn Perse, dans Amers :
(...)


Impressionnant le rythme dans ce poème !
poilagratter
poilagratter
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A qui la faute ?


Tu viens d’incendier la Bibliothèque ?

- Oui.
J’ai mis le feu là.

- Mais c’est un crime inouï !
Crime commis par toi contre toi-même, infâme !
Mais tu viens de tuer le rayon de ton âme !
C’est ton propre flambeau que tu viens de souffler !
Ce que ta rage impie et folle ose brûler,
C’est ton bien, ton trésor, ta dot, ton héritage
Le livre, hostile au maître, est à ton avantage.
Le livre a toujours pris fait et cause pour toi.
Une bibliothèque est un acte de foi
Des générations ténébreuses encore
Qui rendent dans la nuit témoignage à l’aurore.
Quoi ! dans ce vénérable amas des vérités,
Dans ces chefs-d’oeuvre pleins de foudre et de clartés,
Dans ce tombeau des temps devenu répertoire,
Dans les siècles, dans l’homme antique, dans l’histoire,
Dans le passé, leçon qu’épelle l’avenir,
Dans ce qui commença pour ne jamais
finir,
Dans les poètes ! quoi, dans ce gouffre des bibles,
Dans le divin monceau des Eschyles terribles,
Des Homères, des jobs, debout sur l’horizon,
Dans Molière, Voltaire et Kant, dans la raison,
Tu jettes, misérable, une torche enflammée !
De tout l’esprit humain tu fais de la fumée !
As-tu donc oublié que ton libérateur,
C’est le livre ? Le livre est là sur la hauteur ;
Il luit ; parce qu’il brille et qu’il les illumine,
Il détruit l’échafaud, la guerre, la famine
Il parle, plus d’esclave et plus de paria.
Ouvre un livre. Platon, Milton, Beccaria.
Lis ces prophètes, Dante, ou Shakespeare, ou Corneille
L’âme immense qu’ils ont en eux, en toi s’éveille ;
Ébloui, tu te sens le même homme qu’eux tous ;
Tu deviens en lisant grave, pensif et doux ;
Tu sens dans ton esprit tous ces grands hommes croître,
Ils t’enseignent ainsi que l’aube éclaire un cloître
À mesure qu’il plonge en ton coeur plus avant,
Leur chaud rayon t’apaise et te fait plus vivant ;
Ton âme interrogée est prête à leur répondre ;
Tu te reconnais bon, puis meilleur ; tu sens fondre,
Comme la neige au feu, ton orgueil, tes fureurs,
Le mal, les préjugés, les rois, les empereurs !
Car la science en l’homme arrive la première.
Puis vient la liberté. Toute cette lumière,
C’est à toi comprends donc, et c’est toi qui l’éteins !
Les buts rêvés par toi sont par le livre atteints.
Le livre en ta pensée entre, il défait en elle
Les liens que l’erreur à la vérité mêle,
Car toute conscience est un noeud gordien.
Il est ton médecin, ton guide, ton gardien.
Ta haine, il la guérit ; ta démence, il te l’ôte.
Voilà ce que tu perds, hélas, et par ta faute !
Le livre est ta richesse à toi ! c’est le savoir,
Le droit, la vérité, la vertu, le devoir,
Le progrès, la raison dissipant tout délire.
Et tu détruis cela, toi !

- Je ne sais pas lire.




Victor Hugo
jme_la_cool_douce
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inscrit le 30/12/05
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je l'aime beaucoup celui la poilagratter... c'est celui qui m'a convaincu de prendre la filiere literaire ;) ^^
si si ! :)
++
Modo
skipass.com
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inscrit le 01/02/01
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cordialement

Skipass