C'était compliqué, on n'aurait pas parié nos économies dessus, mais une fois de plus la magie FWT a opéré.
La face choisie pour la compétition du jour n’avait de visu rien à voir avec l’impression de platitude donnée par les photos diffusées la veille. De la même façon, les riders qui l’avaient inspectée dans la tempête n’avaient pas réalisé qu’en fait elle était bien raide et présentait autant de mouvements de terrain et pièges arboricoles.
Mais encore fallait-il que la météo accorde une pause. Ce n’était pas franchement gagné, mais le petit miracle s’est produit, validant la décision de l’organisation de courir aujourd’hui plutôt que le lendemain, pourtant annoncé comme ensoleillé. Mais il aura fait plus chaud. Et avec tant de neige, la douceur est un plus grand ennemi que quelques flocons résiduels. Enfin pas tant résiduels pour les skieuses et snowboardeuses, dernières à passer, qui se sont élancées dans une bonne vieille tempête de neige japonaise. La météo change vite, il fallait la voir cette fenêtre!
Le suédois Kristofer Turdell est troisième, alors que le suisse Loïc Burri se place second, rentabilisant du coup encore plus son voyage.
« je suis super content, je ne m’attendais pas à ça , c’était la première compet de la saison. Je pensais être assez prêt, j’étais bien dans ma peau, bien sur mes skis, je m’attendais à m’amuser mais faire 2 c’est un peu inespéré surtout sur un 4 étoiles. Bref, un voyage incroyable, un pays de fou avec gens super cool, des paysages magnifiques, des conditions de neige completelment magiques, des rencontres, comme par exemple avec Tatsuya (ndlr : article à suivre sur skipass). Vraiment cool de finir sur une note comme ça, de retrouver tous les copains et en plus de faire un bon score »
Coté français, Leo Slemett est 5ème. Une reprise en douceur pour le chamoniard.
« Ce premier FWQ au Japon, c’est plutôt une bonne expérience, la journée qu’on a passé avec Skipass à Nozawa Onsen résume pas mal ce qu’on a vécu tout au long du séjour (ndlr : article à venir sur la journée en question), puis bon ils ont réussi à organiser une compétition malgré les chutes de neige, c’était un joli challenge pour eux, on a tous joué le jeu. Dans ces conditions la face choisie était la seule qui réunissait toutes les conditions pour une compétition, donc on s’est adapté. On a fait la course, j’ai fait mon run, je suis sur les pieds, j’ai pas vraiment senti passer le terrain sous les pieds, j’ai juste mis de quoi orienter un peu mes skis puis après j’ai volé, puis voilà.»
Chez les dames, les conditions de visibilité étaient plus compliquées, la face plus tracée, bref, c'était plus compliqué mais à ce jeu là c'est la suissesse Elizabeth Gerritzen qui l'emporte devant Caite Zeliff et Jackie Paaso.
Un grand coup de chapeau à l’américain qui prenait quand même un risque en sortant de sa zone de confort : il a prouvé que ce n’était pas que du cinéma.
Si ce n'était pour l'absence des deux hélicos du taureau rouge, on se serait vraiment cru dans un run tiré d'un de ses films. Rapide, puissant, souple et technique avec un rodeo back 7 massif et le plus joli (et grasouillet) des 3.6 front qu'il nous ait été donné de voir depuis belle lurette. Surtout en course. Le gars est fort, pour de vrai.
Comme le résume Lolo Besse, chef juge :
« c’était un coup à mettre 99 points, 100 points peut être mais avec 4 riders derrière on ne sait jamais, donc on lui a mis 95 »
Du coup, on est allé le voir pour en parler avec lui. A la question d’une éventuelle venue sur le Freeride World Tour il répond ne pas savoir, vouloir prendre les choses au jour le jour après quelques années très chargées. Il n’est d’ailleurs pas au Japon pour un projet particulier, mais plus pour profiter des conditions, même s’il fera on s’en doute quelques images. Enfin, quand on évoque le parallèle avec Candide qui avait débarqué sur le Freeride World Tour avec le succès dont on se souvient tous, il se déclare flatté de la comparaison avec son ancien collègue chez Quiksilver qui, lui aussi, « fait les choses un jour après l’autre ». Façon élégante de botter en touche sur la question de fond. Il ne le dira pas aujourd'hui..
Mais on peut imaginer que ça le titille, que sa présence au start aujourd’hui et sur la première marche du podium ne sont pas un hasard complet. Bref, on peut imaginer beaucoup derrière ce « Honestly I don’t know man » qui laisse ouvertes toutes les possibilités. Ce serait en tout cas un gros boost pour le Freeride World Tour que de l’accueillir. Quelqu’un a dit Alaska?
Aujourd’hui l’organisation commune des équipes du FWT et des équipes japonaises ont prouvé qu’elles étaient capables d’organiser une belle compétition de Freeride dans les pires des conditions. Il n’était pas possible de tomber « plus mal » coté conditions avec une météo exécrable depuis 1 semaine pour la tenue d’une course (mais ô combien délicieuse pour rider). Ce sera assurément un excellent point pour le futur.
Les riders, le public, les partenaires ont tous répondu présent cette semaine et l'émotion était grandement palpable lors de la cérémonie de remise des prix, avec des organisateurs japonais qui ont versé leur petite larme. Ca bouge au pays du soleil levant, et il est enthousiasmant de voir une vraie scène freeride se développer.
A peine la dernière concurrente arrivée, nous avons interrogé Nicolas Hale-Woods, grand boss du Freeride World Tour, sur ce FWQ et surtout sur l'avenir.
« Je suis très satisfait dans le sens où c’était très compliqué On sort une très bonne première compet au Japon que ce soit pour le 2 étoiles qui a eu un super succès au niveau local avec un très bon niveau et aujourd’hui un beau spectacle et une découverte. Première en Asie, prometteuse...»
Une première marche vers un FWT Japon ?
« J’espère, j’espère, on en discute depuis hier avec eux, on a appris à se connaitre durant ces 12 derniers jours et tout le monde est motivé pour essayer de trouver le budget. Confirmation j’espère en avril avec un calendrier 2018. Le fait qu’un japonais gagne en ski ne fait pas de mal, mais c’est mérité, ce n’est pas comme si on avait poussé le truc pour des raisons marketing donc ça fait plaisir.
Dans tous les cas, c’est une équipe soudée qui fait que dans des conditions comme celles ci on arrive à trouver la solution»
On ne peut qu'être d'accord : bravo à toutes et tous les membres de l'organisation pour cette belle semaine et cette très belle compétition. Du travail de pro!
9 Commentaires
Bref un peu comme pour l'Alaska, un très bon rendu sur place mais un rendu merdique en vidéo, heureusement qu'on a quelques photo de votre part pour l'ambiance !
Sur youtube.
https://youtu.be/Wvsa7TZwW14
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