Le Superpipe
est l?épreuve reine. Les snowboarders ont la veille placé
la barre extrêmement haute avec une finale d?une qualité
exceptionnelle, et ce que l?on soit skieur ou snowboarder. C?était
tout simplement beau, intense. Quand le rouquin favori finit 4ème malgré
un run parfait, c?est qu?il se passe quelques chose.
De plus le Superpipe des X-Games est la seule épreuve de nos sports d?hivers
qui glissent et tournicotent (hors JO) à bénéficier d?une
diffusion en direct sur un grand ntework (Espn), entre Tony Parker et Tiger
Woods. Bref, c?est l?occasion de montrer au ?monde entier?
la progression du sport. Si on peut regretter les travers d?une telle
médiatisation, on ne peut nier que c?est plutôt bon signe
pour le sport, les athlètes...
10 heures, les trainings débutent.
Candide domine l?affaire provoquant des émeutes chez les photographes
dont certains semblent parfois prêt à se battre (j?en soupçonne
certains d?avoir placé des mines anti-personnelles sur le coping
du premier hit, confondant au passage shooting privé et finale des X).
Jon Olsson est à la peine, Simon Dumont prend gauffre sur gauffre sur
son premier hit... Shaun Fields vole beaucoup, chute autant. Tanner, le plus
consistant avec Candide, répète à l?envie un run
proche de la perfection, arborant au passage un ensemble Oakley Fluo dont on
peut être sûr qu?il fera très rapidement l?objet
de conversations de ci de là (suivez mon regard).
Qualifications
16 coureurs au départ, il ne doit en rester que 10 pour la grande finale
de ce soir.
Midi, les qualifications commencent dans un Superpipe bien ramolli par la douceur
de ce mois de janvier au Colorado... Matthias Wexcsteen ouvre le bal avec un
run moyen, scorant dans les 68, carrément insuffisant se dit-on pour
les X-Games, le plus grand rendez-vous de la saison. Et bien finalement non,
puisqu?il se retrouve 7eme à la fin du premier run, premier run
qui voit les chutes de Candide Thovex et Simon Dumont pour ne citer qu?eux...
Seul Tanner garde la consistance qui le caractérise depuis quelques semaines
et qui lui a valu une victoire à l'US Open.
Anxiété dans le camp français avant le second run: peut
on imaginer une finale sans Candide, qui assure depuis 2 jours la démonstration
aux trainings? On retient tous son souffle, pour éviter tout déplacement
d?air susceptible de troubler les trajectoires du prodige. On n?ose
même pas regarder.
Mais bon le second run est fait pour cela et aussi bien Candide que Simon décrochent
leur place pour les finales. Au passage, Matthias la perd malheureusement, finissant
12ème après une chute dans son second run. Pas facile il faut
dire aussi d?être le premier rider à passer.
Girls
Pour la première fois, les filles font leur entrée officielle
dans la compétition en Superpipe. Le format adopté est celui d?une
jam session de 3/4 d?heures : autant de runs que l?on veut (les
rotations sont très rapides grâce aux motoneiges) et seul le meilleur
est retenu... Une façon d?assurer le spectacle tout en plaçant
un peu moins de pression sur les frêles épaules des rideuses.
Grete Eliassen domine nettement les débats, enchainant deux 540 au milieu
du pipe et volant sur premier hit au moins autant que certains des hommes...
A star is born, on ne peut plus en douter.
Indicateur de la forte progression du niveau général chez les
filles, Sarah Burke (qui au passage est maintenant brune, avis aux fans) pose
un magnifique 900 à la fin d'un der ses runs. Mais attention : pas un
900 tout sketchy, tiré à l?arrache et reposé sur
le popotin... Non un 900 parfait. Le public exulte, les connaisseurs applaudissent
: le freestyle féminin vient de passer un cap sous nos yeux.
Du coup Sarah conforte sa seconde place, ratant l'Or du fait d'une faute sur
le premier Hit, suivie de Kristi Leskinen et de Virginie Faivre, toujours aussi
propre et stylée mais manquant un peu d?amplitude.
1. Grete Eliassen
537 Lillehammer, Norway
2. Sarah Burke 536 Midland, ON, Canada
3. Kristi Leskinen 540 Uniontown, Pa.
4. Virginie Faivre 538 Montreux Beach, Switzerland
5. Marie Martinod-Routin 541 Aix Les Bains, France
6. Michelle Parker 542 Squaw Valley, Calif.
7. Jen Hudak 539 Hamden, Conn.
8. Jamie Sundberg 543 Vail, Colo.
16h, Lounge des Athlètes
Simon Dumont est au massage, entre les mains expertes de l?ami Arnold...
Les freestyleurs ne nient désormais plus l?importance de la préparation
physique et de l?entretien.
Au passage, la soirée se joue certainement un peu alors : Lionel Favret,
team manager Salomon arrive à convaincre Simon d?échanger
ses skis de 169cm pour des 179cm, pensant pouvoir endiguer l?hémorragie
de chutes à laquelle est confronté notre jeune ami à larges
vêtements depuis les début de la compétition (quasiment
pas un run posé sans chute, à part le second de qualification).
17h début des trainings
La lumière est chouette, le jour tombe. Les températures aussi.
Le Superpipe mollasse de la journée n?est plus qu?un souvenir
: les riders doivent maintenant gérer une rampe de lancement béton...
Tiens, c?est marrant, ca a l?air d?aller mieux pour Simon.
Tanner va toujours bien, Jon rentre doucettement dans le jeu. Après avoir
vu passer 2, 3 fois tout le monde, on se regarde avec Stef Candé, mon
voisin de coping : ?Il est ou Candide??. Coup de fil à
David Bouvier, team manager Rossignol : personne au bout du fil... Bizarre cette
histoire.
Du coup, avec la discrétion légendaire du français, nous
hurlons à Christopher Sjöström (photographe ?officiel? de
Candide), placé sur l?autre mur, s?il a des news... Ben oui
nous répond il : ?il a tombé Candide? (que
le premier qui ricane fasse mieux en suédois). Fuck, y?a pas d?autre
mot et c?est pas du suédois.
19h finale
Tous des potes dans la vie, tous des potes dans les interviews mais là,
ce mardi soir, la tension est palpable à Aspen... Les riders sont concentrés
et chacun guette nerveusement les passages des 9 autres concurrents.
Pas de miracle, quand le tour de Candide arrive, le portillon de départ
reste désespérément vide. Fuck, et ce n?est toujours
pas du suédois.
Vient alors le tour de Simon qui pose LE run dès sa première tentative
(soit le contraire de la finale de l?an passé)... Alors que rien
ne voulait passer aujourd?hui, c?est ce soir une formalité
et le gamin du Maine prend la tête avec un solide 92 points, récompensant
un run très ample mais aussi (raisonnablement) technique.
Tout le contraire pour Tanner qui chute sur son premier passage... Un Tanner
il faut le savoir très remonté après sa seconde place en
Slopestyle. Il est bien décidé à remporter le Superpipe
et dans sa tête, nul doute qu'il y croit très fort, surtout après
le désistement de Candide..
Le Second run voit la montée en puissance d?un Simon Dumont qui
est cette fois ci crédité de 92.66 points alors que Jon, s?il
reste dans la course au podium, n?apparaît plus de taille à
lutter. Tanner Hall décroche lui le second score avec 90 points. Ailleurs,
c?est festival de chutes et de runs moyens.
Troisième run, car il y a 3 runs en finale du Superpipe des X-Games...
Simon chute mais les 92.66 points de son second run sont confortables. Second
à passer (il avait été qualifié de justesse en 9ème
position), il lui reste maintenant à attendre les passages des autres
riders et notamment celui de Tanner, dernier à passer (car premier qualifié).
Franchement, rien de bien passionnant à signaler : on attend tous le
passage de Tanner. Jon Olsson est fidèle à lui même : propre,
technique mais dénué d?originalité et d?émotion...
On ressent presque une lassitude chez le suédois, c?est d?ailleurs
légèrement désabusé, mais lucide, qu?il déclarera
sur Espn à l?issue de la finale :
?je suis juste content d?être sur le podium, j?ai tendance
à jouer la prudence. J?imagine qu?à 22 ans on est
déjà vieux alors que ces ?gamins? se jettent dans
le Pipe comme si ce n?était rien.?
Mais revenons au combat qui se déroule pour le gain de la médaille
d?or... Troisième run donc, Tanner se lance et réalise un
run parfait techniquement. Caméra braquée sur le chouchou du ski
freestyle, ce n?est pas du cinéma, la tension est palpable : Tanner
attend les résultats et y croit vraiment. A un tel point que quand ils
apparaissent il esquisse un mouvement de victoire avant de comprendre que cette
dernière lui échappe. En moyenne à 1m50 en dessous de Dumont,
ce n?est pas passé...
1. Simon Dumont 390 Bethel, Maine 92.66
2. Tanner Hall 395 Kalispell, Mont. 91.00
3. Jon Olsson 391 Are, Sweden 87.00
4. C.R. Johnson 392 Truckee, Calif. 86.00
5. Dan Marion 500 Windham, Maine 85.66
6. Sean Field 520 Tahoe City, Calif. 71.66
7. Peter Olenick 396 Carbondale, Colo. 61.33
8. T.J. Schiller 393 Vernon, BC, Canada 53.33
9. Josh Bibby 535 Whistler, BC, Canada 44.66
Epilogue
Le Superpipe aura donc marqué la victoire de l?amplitude sur la
technicité... Les avis sont partagés, difficile d?être
juge dans ces conditions tant aussi bien Simon que Tanner méritaient
de gagner à leur façon. Difficile de contester quoi que ce soit!
En revanche, ce Superpipe 2005 aura aussi été bien en demi teinte
puisque le niveau général n?avait rien d?ébouriffant.
Cette année ce sont les snowboarders qui ont fait le spectacle, qu?on
se le dise!
Epilogue final
Retour en France, dans l?avion qu?il ne faut pas trop qu?il
tombe sinon ce serait pas cool pour le ski français puisque nous y retrouvons
rien de moins que le team manager international Rossignol, celui de Salomon,
Steph Candé (photographe), Christopher Sojstrom (photographe), le rédac
chef de Skieur Mag, Candide Thovex (un jeune rider qui monte) et ses béquilles
etc etc...
Merci de nous avoir suivi dans ce périple, désolé pour
le retard de ce dernier article et à l?année prochaine,
le sommeil a ses raisons que la raison ignore.
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