La Longboardclassic. Un derby freeride bien "routse" ou les concurrents doivent être armés d'une planche de 172cm au minimum. Pas de chrono, les 3 premiers gagnent juste un petit trophée et une grosse réputation.
Début avril. Serge m'appelle
"Eh ça te dirait de venir à la Longboardclassic en Autriche ou bien?
-Ben... Oui bien sûr, on part quand?"
On part le vendredi, la veille de la course. Rendez-vous à Annecy-le-vieux à 15h. Embrouille du Serge, qui charge encore la remorque à St Jorioz. Finalement, 17h15, on passe enfin le péage d'Annecy-Nord. Voiture n°1 : Serge, JP, Rémi et moi. On rejoint la voiture n°2 sur le parking du Macumba à St Julien. Serrage de mains, il y a là Olivier "Tiger" Hansen, Olivier Mermillod, Julien et Vincent. Le Team Dupraz est au complet.
Traversée de la suisse avec la nuit, voiture ralentie par la remorque, et arrivée tardive à Kosterle près de Stuben. On opère la jonction avec la voiture n°2 dans un bar qui fleure bon la bière autrichienne. Une petite weissbier, et on va se coucher dans notre charmante pension, "Haus Enzian". Demain petit dej' à 7h30.
Après un papotage franco-allemand avec notre hotesse, Fraulein Maria, on refait les quelques kilomètres qui séparent Kosterle de Stuben, dans la vallée aux mille tunnels tout propres. Rémi et Serge montent le stand près de la grande tente pendant qu'on part en reconnaissance du parcours. Le départ est prévu à midi, ça nous laisse juste le temps pour deux reconnaissances et demie.
Les sièges se prennent deux par deux sur les Albonabahn 1, Albonabahn 2 puis Albonagratbahn. Tout ça finit par amener au sommet, 2400m, soit 1000m au dessus du parking où est installée la grande tente. Vue panoramique sur les petits sommets des environs, parés de la même neige encore dure et plutôt rare qui recouvre la toute petite station. Tiger, gagnant de l'édition 2004, nous montre le coin. Le passage qu'il avait pris sur la fin du parcours, est cette année impraticable, on cherche d'éventuels raccourcis, on se plante, remontée dans la neige pourrite. La ligne principale ne parait pas permettre trop de variantes.
Il est presque midi et les snowboards se rassemblent sur l'aire du départ. Plus de 400 participants qui vont partir en même temps, ça fait peur! La catégorie "old school" (planches datant d'avant 91, tenues assorties) part quand même avec un quart d'heure d'avance. C'est ensuite le tour des filles, et, moins de trois minutes plus tard, des garçons. Une courte course en montée, et c'est la cacophonie des fixs qui s'enclenchent dans la zone au dessus du premier mur.
On traverse le barrage humain et on se lance, bientôt tout va mieux, moins de monde, plus de place. J'aperçois en dessous la fourrure tachetée de Tiger, et j'essaie de rester dans ses roues. Ca commence à chauffer, la neige pas assez décaillée fait souffrir les cuisses. Arrivés au pylone, on entame le dernier tiers, bosselé et ponctué d'arbustres. Enfin, un chemin en dévers, et le petit pont de l'arrivée. Hourra. Ouf. Derrière bientôt s'amasse le gros du peloton, et ça va défiler pendant une bonne vingtaine de minutes, dans un flot de snowboards ininterrompu.
On est pas dans les 5. Comme dit Tiger quand une connaissance de l'an dernier lui demande, "je suis entre 5 et 500". Serge est content quand même, trois Dupraz dans les dix premiers, avec JP en tête devant Tiger. Et puis de toute façon y'a pas de chrono. Pas de prix non plus, mais juste une grosse fête à la bonne franquette pour ponctuer une course d'amoureux des grandes planches. Avant ça on retourne s'en faire deux petites entre nous, le soleil a molli la neige, elle est glissante, on s'amuse.
Quelques bières plus tard c'est la remise des trophées. On comprend rien, mais ça a l'air drôle, surtout pour la catégorie old school : 3 Burton, un swallow Apocalypse et une Crazy Banana sur le podium, tenues fluo de rigueur. Ralph Castelberg, 2ème de l'édition 2004, gagne cette année devant les 411 autres participant-e-s (un record absolu). Heureux, l'homme. Puis des cadeaux sont jetés en pature à la foule bigarrée, et c'est un peu de folie qui s'empare des riders, ces grands enfants...
Stuben, LongBoardClassic, un évènement original et plus que sympathique dans un joli bout d'Autriche, faut pas y aller, faut y retourner.
Texte : Mathieu Ros
Photos : LongBoardClassic.com
Remerciements : Serge Dupraz et toute la D-team
3 Commentaires
Et puis la compet, bien marrante il semble
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jena claude duss en force
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