Ski en Nouvelle Zélande

Au sortir d?une bien bonne saison d?hiver en Suisse, la perspective d?un long et chaud été à ne rien faire pendant 4 mois si ce n?est grimpatouiller et se faire des pizzas en vtt ne nous contentait pas, nous sommes donc partis profiter de l?inversion des saisons au pays des moutons. Car la Nouvelle-Zélande possède de quoi satisfaire n?importe quel adepte de sports de neige : l?île du Sud est traversée de haut en bas par la chaîne des « Alpes » avec le Mt Cook culminant à 3800m en son centre, l?île du nord se contentant de 2 cônes volcaniques aux respectables altitudes de 2500 et 2800m. L?enneigement est (en général) garanti par des masses de perturbations en provenance de la mer de Tasmanie à l?Ouest et le climat humide. Dans la pratique, les températures furent souvent au-dessus des standards que nous connaissons (neige plus lourde) et le vent omniprésent (4 mètres de neige par endroits et la terre à côté?). Le relief est très, très impressionnant : imaginez le Chugach Range « Alaskien » en miniature jusqu?à 2500m d?altitude mais généralement inaccessible à cause du bush (forêt tropical surdense jusqu?à 1000m) ; Partis dans l?idée de faire pas mal de randonnée, on est restés un peu sur notre faim, mais que c?est beau ! Et oubliez le ski par jour blanc : pas le moindre arbre pour déchirer le brouillard dans les zones « skiables »? Morale : personne ne vous volera votre ligne avant le grand jour de beau ;-).

Arrivés à Christchurch (300'000 hab. milieu de l?île du Sud) après 25h de vol depuis Genève avec tous nos excédents de poids (40kgs) en bagages à main (gare à la surtaxe avec Air NZ ou BA = 40? le kg !!), le meilleur plan pour un séjour de plus d?un mois restait l?achat d?une voiture, si possible 4x4 : comptez entre 1000-1500$ NZ (1$ NZ = 0.6?) pour un modèle fiable d?avant 1990 avec plus de 200?000km (et oui, ces voitures ont déjà fait le Japon?). Le permis international est recommandé (20? à faire avant de partir) et un visa n?est pas nécessaire pour une durée de moins de 3 mois. Attention si vous louez une voiture ou un van : il faut avoir 25 ans minimum et les tarifs sont dégressifs selon la durée (min. 25$/jour). Bonne nouvelle, la flambée des prix du pétrole n?a pas encore fait le tour du globe : en général 0.75? le litre de sans plomb et 0.5? le diesel (+ une taxe mensuelle selon le kilométrage que vous effectuez) ! Les assurances véhicules ne sont pas obligatoires (mais conseillée au tiers par expérience?).

Question logement, le meilleur plan reste les backpackers (sortes de maisons d?hôte bas de gamme) : l?ambiance est vraiment bonne, tout y est (cuisine, laundry room, douches chaudes généralement ;-), ?). Devenir membre de l?une des différentes chaines (BBH, YHA) est vraiment rentable grâce aux prix spéciaux jusqu?à 10? la nuit en dortoir !

Pour les forfaits, le meilleur plan si vous prévoyez de rester beaucoup de temps au même endroit, est d'acheter un pass annuel avant Avril pour presque rien: 2-300?, mais les prix triplent passé cette date!
Pour les pass journaliers, les prix vont de 15? dans les "club fields" qui sont de vieilles "stations" à la roots avec souvent une demi-heure de marche pour y accéder, pas de ratracks (yeepee!), mais des vieilles installations de type "rope tow": ça consiste en une corde qu'il faut choper à la main puis s'arnacher dessus avec un truc en métal rattaché à votre baudrier d'escalade (une demi-heure pour y arriver le premier jour)!
De l'autre côté de la chaîne, les stations dites commerciales proposent des prix de fous: 40? la journée parfois sans prix étudiants (sauf pour les kiwis?)!

Dans l'île du Nord, sur les pentes du Volcan Ruhapehu, Turoa et Whakapapa présentent des pentes beaucoupplus douces mais pleines de barres de rochers et des centaines de windlips partout car Eole est bien (trop) représenté là-haut? La montée au sommet du volcan vaut vraiment la peine (45'), pas pour la descente, mais pour la vue sur les deux côtes et l'odeur de souffre plein les narines.
Mais le meilleur reste bien les club-fields: nous sommes restés deux semaines à Arthurs Pass, trou surpaumé à 800m d'altitude avec 50 habitants mais camp de base parfait pour écumer toutes les petites stations! En plus, l'accueil et le confort du seul backpackers du coin vaut à lui seul le détour: comme preuve, on a supporté trois jours sous la pluie à attendre le beau temps au coin du feu et sans télévision!
Après les dits trois jours d'attente, et autant de neige tombée (1m-1m50? Dur de savoir dans ce pays?), on fonce au car park de Temple Basin, on se dépêche de laisser nos skis dans la cabane du goods lift (vieux truc rouillé sensé monter vos affaires au sommet) et on enquille vite fait les 45' de marche avec une vue dantesque sur les montagnes surgavées du coin. MAIS, une fois arrivés en haut, on apprend que le lift ne veut pas démarrer, pour cause de froid? Heureusement tout le monde est réquisitionné pour peller la neige et les gars nous proposent des skis minuscules et des chaussures à 18 boucles pour remplacer nos pelles à tartes, mais par miracle la main de Dieu se posa sur le démarreur du vieux diesel et je n'eus pas à essayer les skis de Glen Plake?
La suite est épique, 30 personnes sur des pentes bourrées de neige, tout le monde se connaît à la fin de la journée, ? Il ne manquait plus que la musique pour en faire un snow park version freeride! Vraiment un souvenir énorme.

Toutes nos autres journées dans les club-fields étaient mémorables: descente en straightline du couloir "Glen Plake's Mistake" avec un local allemand (!) à Craigieburn, puis très bonne session photo quatre jours plus tard. Ou encore Broken River (Premier Prix route "freeride") avec un vieux "téléski" qu'il faut faire démarrer soi-même toutes les 5' après chaque descente (au moins 10) de la face vierge et déserte qu'il dessert.

Il faut s'arrêter quelques fois au sommet d'une montagne, observer la vue, pour bien se rendre compte qu'on est en plein mois d'août de l'autre côté de la Terre, comme si de rien n'était!
Voilà, je pourrais encore vous parler inlassablement du surf, de l'escalade, des rencontres, des bières kiwis, des gentils policiers, etc. Mais si vous désirez quand même d'autres renseignements pour un trip (fortement conseillé) là-bas: pasquier66 (@) hotmail.com

texte : Nicolas Pasquier
Photos : Nicolas Pasquier et Simon Pérusse Fortier
Remerciements : Völkl (Simon): Georges Mariéthoz, Head (Nicolas): Jeanette Collenberg et... Papa, Maman pour les billets et le matos photo!

Consulter également :

Le forum Nouvelle Zélande sur skipass.com
Le Carnet de Nicolas, auteur de cet article, pour encore plus de photos...